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#14# EQUATEUR, Quito et les Andes

#14# EQUATEUR, Quito et les Andes

Le 07 février 2019

#14# EQUATEUR, Quito et les Andes

Le 27 janvier, nous quittons le Costa Rica par la capitale San José. Le premier vol nous emporte à Panama City, juste le temps d’admirer le canal de Panama depuis le hublot puis l’impressionnante série de gratte-ciels de la capitale du Panama.

Quito, la capitale de l’Equateur
Bienvenue en Amérique du Sud !!! C’est le choc des températures, ici c’est l’hiver : 15°C de moins qu’au Costa Rica. On passe d’un pays à l’autre et en quelques heures on change de saison. C’est aussi l’altitude! Quito est perchée à 2800 mètres : un peu mal à la tête les premiers jours et du mal à respirer, après on s’habitue 😊.

Nous sommes accueillis à l’aéroport par le collègue de Stéphane, Nicolas, également Agronome, basé à Quito et qui travaille aussi pour la Scop Ethiquable. Merci à Nicolas, sa femme Renata, et leurs deux filles Amélia et Manuela pour leur accueil durant une semaine dans leur grande maison au milieu de la forêt d’eucalyptus sans oublier botas, le petit chat aux pattes blanches !!!! Louis et Esteban vont beaucoup jouer avec Manuela qui est du même âge. Il est important pour nos fils de rencontrer des enfants pendant notre tour du monde et de tisser des liens d’amitié, ce qui fût le cas avec Manuela.

Nous avons décidé de dédier notre séjour à Quito à la culture. Nous visitons tout d’abord le magnifique centre historique : Plaza Grande, le Centro Cultural Metropolitano, Plaza San Fransisco, la Cathédrale de Quito,…vestiges de la colonisation !

Musée Guayasamín : le plus célèbre peintre d’Equateur

Nous découvrons avec émotion l’un des plus grands peintres et artistes équatoriens Oswaldo Guayasamín (1919-1999). C’est dans la fondation, son ancienne demeure, qu’une partie de ses œuvres sont exposées. Guayasamín a milité contre la violence et pour la paix. Il condamne les régimes totalitaristes qui ont massacré leur peuple. Ses toiles expressionnistes montrent la souffrance humaine sous des traits appuyés et amplifiés. Les mains sont bien présentes dans ses peintures : elles traduisent la douleur endurée par le peuple équatorien ainsi que la révolte. Ses œuvres dénoncent la situation déplorable des peuples indigènes d’Amérique du Sud ! Ses tableaux sont une lutte poignante contre le racisme. Un des plus imposants travaux de l’artiste est la série de peintures dédiées aux mains, intitulée « Las Manos » qui fait partie de la collection « La edad de la Ira » (l’Age de la colère). « Douze peintures à l’huile représentent des portraits torturés où les mains, longues, sont dessinées pour représenter un sentiment bien précis comme la terreur, le silence, la protestation ou la prière. » extrait du site de l’Unesco.
Chacun de nous a ressenti une vive émotion en parcourant les salles du musée. Alexa se souvient d’une phrase écrite par le peintre dont la traduction ceci: « Je pleurais parce que je n’avais pas de chaussures jusqu’à ce que je rencontre un enfant qui n’avait pas de pieds ».
Guayasamín est décédé le 10 mars 1999, et comme un hommage à son travail, à ses recherches pour la sauvegarde du patrimoine de son pays, et pour le remercier de l’amour qu’il portait aux autres, le peuple indien se mit en grève et tout le monde pris conscience que le pays venait de perdre un grand homme.
Quelques jours plus tard, notre choix se porte sur le musée des arts précolombiens Casa del Alabado. Pourquoi ? Il est important de noter que l’Amérique existait avant Christophe Colomb ! Ce navigateur a découvert ce continent aux yeux des Européens. Des peuples (les indiens) y vivaient en paix avec leur culture, leur croyance, leur artisanat, avant d’être massacrés. Ce musée de l’art précolombien est une reconnaissance de l’œuvre des indiens. Louis et Esteban ont bien compris le message du musée : la culture et l’art de ces peuples regorgent de richesses, de beauté, de magie et elles ont toute légitimité à être exposée aux yeux du public !

Apuela, Intag Café

Nous partons 2 jours dans le petit village d’Apuela au Nord de Quito pour rendre visite aux producteurs de café de Intag Café. Cette coopérative est déjà bien avancée dans la maitrise des biofertilisants à base des microorganismes de montagnes (MM) que nous avons rencontrés dans tous les pays d’Amérique Centrale ! Les résultats sont très satisfaisants puisque les rendements sont en constante augmentation suite à l’utilisation des précieuses potions magiques 😊. Comme d’habitude, la visite se termine par une dégustation de café : après la chemex, cette fois-ci, c’est le siphon japonais ! Sous l’œil ébahi des enfants, le catador prépare la mixture avec le matériel spécifique venu du Japon. Impressionnant ! Un pur délice 😉.

Mitad del Mundo / la moitié du monde

La mitad del mundo marque la fin de notre séjour à Quito. Il s’agit du célèbre monument construit à 13 km de Quito qui matérialise la ligne imaginaire de l’équateur. Ainsi, nous avons pu mettre un pied dans chaque hémisphère en se plaçant sur la grande ligne jaune qui traverse tout le site.
Quito n’est pas la seule ville au monde traversée par la ligne de l’équateur, mais elle en est l’exemple le plus célèbre. Le site a été précisément construit sur le site historique où la première mission géodésique française calcula la position de la ligne en 1736. Pour information, les nouvelles technologies ont permis de situer la ligne de l’équateur de façon plus précise à 240 mètres au nord de la ligne actuelle, mais le monument est unique et nous avons passé un moment magique ! A son sommet : vue panoramique sur la région avec, de part et d’autre, les hémisphères nord et sud de la planète bleue.
Dans le bâtiment principal, les enfants ont découvert la série d’expériences ainsi que le musée d’ethnographie. Ils ont appris davantage sur l’histoire des peuples indigènes de la région et la colonisation du pays, thème important de notre voyage !! Louis et Esteban vivent l’Histoire de l’Amérique Latine. En parcourant les musées, ils apprennent tellement, chaque jour un peu plus ! C’est une expérience unique, nous le savons. Ainsi avec eux, nous avons médité devant le petit sépulcre commémoratif érigé en l’honneur des soldats équatoriens qui ont perdu la vie durant la guerre.
Cette dernière sortie à la capitale est l’occasion pour nous de remercier Nicolas pour son investissement et pour l’intérêt qu’il a porté à notre projet ! Cette halte à Quito nous a permis de nous ressourcer dans une vraie maison au calme, loin de l’agitation des bus, des hôtels, des avions, de se cultiver, échanger, écrire, bien manger et travailler la scolarité avec nos fils. Merci à Nicolas et à sa famille d’avoir pris le temps.

Otavalo, le plus grand marché d’Equateur

Otavalo est une petite ville coloniale à 1 heure au Nord de Quito à 2500 mètres d’altitude, situé sur la route la moins en altitude de cette partie des Andes permettant une communication plus facile entre la côte pacifique et l’Amazonie. Otavalo, c’est aussi le nom d’un des peuples indigènes d’Equateur appartement à la nationalité Quechua. L’économie des Otavalenos repose sur le commerce des produits artisanaux, la musique et le tourisme. Nous avons visité la ville et plus particulièrement la plaza de los ponchos qui est le plus grand marché d’Equateur. Traditionnellement, tous les producteurs des environs se réunissaient sur cette place pour échanger leurs biens et plus que tout, les habits tissés dont les célèbres ponchos ! De nombreux ateliers artisanaux ainsi que de petites usines produisent des vêtements qu’ils exportent partout dans le monde. Les Otavalenos sont passées maitre dans l’art.

San Fransisco de Cunuhuachay !

Mais d’où peut bien sortir ce nom ? c’est un très petit village à 20 minutes de la ville de Riobamba situé au milieu de la cordillère des Andes à 6h de bus au Sud de Quito. Nous passerons 3 jours dans une maison communautaire Ahuana créé par le père français Pierrick il y a 30 ans. Nous dormons dans des petites chaumières bien aménagées mais sans isolation et sans chauffage. Avec une température de 5°C la nuit, les 3 couvertures sont les bienvenues 😊. C’est aussi l’occasion de rencontrer les habitants sur la route accompagnés de leurs troupeaux de lamas, ânes, moutons et vaches ! A la nuit tombante, la communauté se réunie pour manger tous ensemble le bon repas chaud préparée par Lucy qui habite le village. La soirée se termine par des parties de Uno autour du feu dans le salon où toutes les générations sont réunies !

Nous aurons l’occasion de déguster le succulent plat typique : le cuy autrement dit le cochon d’inde grillé ! Mummmm, les enfants ont été assez surpris au début surtout lorsqu’ils ont vu les bêtes rôtir à la broche devant le restaurant 😊. Ça change du poulet mais bon le succès n’est pas vraiment au rendez-vous. C’est Papa et Maman qui finiront l’animal sauf la tête évidemment 😊.

Le paysage est magnifique pour réaliser les photos des garçons en action. Quelle joie de vivre, pour le bonheur de tous 😊.

Ascencion du volcan Chimborazo (6263 m), le sommet le plus proche du soleil

Depuis San Fransisco de Cunuhuachay, un taxi nous emmène au pied du plus haut sommet d’Equateur, le volcan éteint du Chimborazo qui culmine à 6263 mètres d’altitude. C’est aussi le somment le plus proche du soleil de par la forme ellipsoïde de la Terre (…). Papa Chimborazo, c’est ainsi que les Quechuas surnommaient le volcan. Toute une mythologie entoure les volcans équatoriens, et le Chimborazo est le plus vénérable de tous. Nos hôtes nous expliquent d’ailleurs très sérieusement que le volcan mérite un profond respect et qu’il faut se montrer respectueux de sa force et de sa suprématie sur ses flancs ! De notre petite auberge, nous l’apercevons à peine tant il y a de brouillard ! Allons-nous parvenir à l’approcher ? Le froid est saisissant alors nous hésitons ! Les résidents de l’auberge nous déconseillent l’ascension : « Il fait bien trop froid, la pluie est glacée, et il a même neigé hier, la vue ne sera pas dégagée ! »

Le lendemain 😊, le taxi nous dépose à l’entrée du parc national, à 4100m d’altitude et là le miracle se produit, le temps est dégagé, le ciel est bleu et on aperçoit même les neiges éternelles tout en haut du volcan, la chance serait-elle de notre côté 😉. Nous peinons déjà à respirer, mais nous sommes bien décidés alors nous nous élançons !
Nous entamons l’ascension du Chimborazo, très lentement. À cette altitude, la plus haute de toutes nos randonnées en famille, la pente douce nous semble insurmontable. Pourtant nous avançons facilement, mais notre cœur s’emballe et nos poumons tournent à plein régime. Emmitouflés sous nos 6 couches de vêtements, nous avons l’impression de nous déconnecter de la réalité ! Le paysage est lunaire, sublime… à couper le souffle ! Tels des explorateurs, nous foulons une autre planète. Premier pallier 5000 mètres, on s’arrête, la pause s’avère nécessaire pour tous les marcheurs. Chacun reprend son souffle, s’assoit et finalement repart ! Nous voilà tous à 5100 mètres autour de la laguna Condor Cocha: exploit réussi 😊!

Le froid est saisissant maintenant, Estéban, Louis et Alexa préfèrent redescendre au pas de course dans la brume qui s’abat sur le petit chemin de randonnée. Quant à Stéphane, il poursuit plus haut une bonne demi-heure pour tenter de toucher la neige à 5500 mètres. Inquiets, nous l’attendons en bas au refuge plus d’une heure… Soudain, nous l’apercevons, il nous a ramené un cadeau : un peu de neiges éternelles, juste de quoi faire une bataille de neige qu’Estéban n’avait pas pu réaliser depuis 4 ans lorsque nous vivions à Madagascar 😊!

Visite des producteurs de quinoa : coopérative COPROBICH

A quelques kilomètres du Chimborazo, nous rencontrons les producteurs de quinoa de la coopérative COPROBICH qui vend une partie de son quinoa certifié biologique et commerce équitable SPP à la Scop Ethiquable où travaille Stéphane. Nous sommes bien accueillis par l’équipe notamment par Manuel, le président et Daniel, le gérant commercial.

Nous avons d’abord visité l’usine qui réceptionne le quinoa des producteurs, le lave à l’eau puis le sèche, le tri dans différentes machines avant de l’emballer dans les boîtes en carton étiquetées à la marque Ethiquable. Les enfants sont impressionnés de voir ce produit fabriqué entièrement ici au fin fond de l’Equateur puis de le voir resurgir dans les rayons des supermarchés en France !!! Ensuite, on passe à la séance vidéo et photos pour le label de commerce équitable SPP (Simbolo Pequenos Productores ou Symbole Producteur Paysan) avec les deux Manuels et Fransisca avec qui nous avons bien rigolé 😊.

La suite dans le prochain épisode de la Permaculture Family en Amazonie…
N’hésitez pas à laisser vos commentaires,
Saludos

La Permaculture Family

3 comments found

  1. Tout est bon ds le monde de la permaculture….hop on plante,hop on construit sa maison hop on transmet des connaissances..c’est un résumé très idéalisé,..quelles difficultés rencontrées ,quel financement? Comment vivre en attendant une autosuffisance..?etc

    1. Oui ce sont de très bonnes questions 🙂 Très légitimes auxquelles nous tenterons de répondre dans les prochains mois. A bientôt

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