PERMACULTURE FAMILY  —   SOIGNER LA TERRE SOIGNER LES HOMMES
La Gazette Centre Morbihan : le rendez-vous mensuel des aventures de la Permaculture Family – la CHINE

La Gazette Centre Morbihan : le rendez-vous mensuel des aventures de la Permaculture Family – la CHINE

Nihao,
Le rendez-vous mensuel des aventures de la Permaculture Family dans La Gazette du Centre Morbihan (19.07.19).
Retour sur notre passage en Chine en juin dernier : découverte du Yunnan, de sa nature, ses randonnées et ses habitants !

A bientôt en Mongolie,
La Permaculture Family

#30# CHINE, amazing Beijing et la grande muraille

#30# CHINE, amazing Beijing et la grande muraille

Le 4 juillet 2019

#30# CHINE, amazing Beijing et la grande muraille

Ecrit en exclusivité par Dominique FAYET, la grand-mère maternelle de Louis & Esteban, qui nous a rejoint lors de notre passage à Pékin.

Nihao 😊

« La Chine, ça commence à Roissy T2. Toutes les inscriptions françaises sont doublées en chinois, sans parler des voyageurs pour Pékin à majorité chinoise. Je suis déjà loin. L’aéroport de Beijing est organisé remarquablement bien. Sans stress rapidement un taxi m’emporte pour Fanglia Hutong Allée du Nostalgia hôtel. Sitôt descendue, j’aperçois ma fille Alexa. Très émues, nous nous tombons dans les bras. Ça fait presque 10 mois qu’ils sont partis. Les retrouvailles sont joyeuses et le soir même Scott, un ami de la famille, qui habite à 5 minutes de notre hôtel ouvre une bouteille de champagne pour notre venue. Merci à lui pour ses conseils et son excellent barbecue partagé avec ses amis.

En voyage, la gastronomie fait partie incontournable des découvertes. L’Asie a toujours séduit nos palais. Que ce soit dans les restaurants populaires ou plus raffinés, tout nous enchante à part Esteban dont les papilles sont encore très sélectives. On nous « materne » à l’envie pour nous initier à certains savoir-faire. Les serveurs(euses) rient de nos maladresses et sont très attirés par les enfants. Toujours la bienveillance nous fait chaud au cœur. Le dernier jour, on déguste un sublime canard laqué. Surprenant aussi l’eau chaude citronnée servie en début de repas. Au début, on est rébarbatif puis on s’y fait mieux à la fin du séjour. J’aimais ce breuvage alors que la température du soir avoisine encore les 35℃.

L’hygiène dans les restaurants est un souci majeur enfin ce que l’on en voit : les serveurs portent devant leur bouche un plexiglas afin de protéger les plats d’éventuels postillons. Une révolution hygiéniste a également eu lieu dans la ville : pas un papier, pas de mégots, pas de déjection canine. En 10 jours, je n’ai vu ou entendu que 3 ou 4 cracheurs alors que l’on m’avait assuré que tous les chinois en étaient coutumiers ! Témoignage d’une hygiène irréprochable : des toilettes publiques à chaque coin de rue, certes peu intimistes mais très bien entretenues !

De multiples balayeurs(yeuses) en tenue blanche dans les parcs et jaune en ville arpentent les allées, les rues traquant le moindre détritus. De nombreuses mégapoles devraient s’en inspirer 😊. Les promenades restent agréables à travers les Hutongs au cœur de Beijing : anciens habitats de briques aux cours intérieures multiples permettant aux habitants de se retrouver et d’échanger sur tout et rien. Les entrées des maisons sont en quinconce afin d’empêcher les mauvais esprits d’y entrer. Il fallait y penser !

De ruelle en ruelle, nous avons admiré les portiques de bois peints couronnant des portes sang de bœufs cloutées ou non de gros. Boutons or derrière les échoppes, on aperçoit l’entrée de vieilles maisons non restaurées. Curieux, nous avons franchi le seuil de belles cours ombragées. Avec gentillesse, on nous informait : « excuse me, it’s private ». Nous n’avons fait aucune incursion dans les quartiers récents aux grandes tours et aperçu seulement de loin les bâtiments olympiques. Le métro ultra moderne confortable très propre n’a plus de secret pour nous. Louis, notre guide, y était comme un poisson dans l’eau. A toutes les entrées de station, les sacs passent au scanner. Comme partout en Chine, tout est efficacement réglé, ça va très vite malgré la densité de voyageurs quand on pense que Beijing à quand même 21 millions d’habitants.

Notre première visite fût évidemment la Place Tienanmen. Emus, nous avons observé une minute de silence poings serrés en hommage aux victimes de 1989. Des caméras partout ne nous empêchent pas de fredonner l’Internationale.

Chaque jour des sites emblématiques et merveilleux s’enchaînent nous laissant le soir fourbus mais comblés. La Cité Interdite. Obligés de réserver par Internet la veille, nous sommes prévenus, pas plus de 80 000 personnes journellement. En effet, la foule joyeuse nous oppresse un peu : 9990 pièces. Très peu sont accessibles. Les cours, les jardins s’enchaînent ainsi que les pavillons aux toits de tuiles vernissées bleues vertes ornées sur leurs arrêtes d’animaux mythiques. On se souvient alors du merveilleux film de Bertolucci sur le dernier empereur de la dynastie Quing : Pyoui.

Le Temple des Lamas et celui de Confucius nous racontent les religions et philosophies qui ont marqué avec le Taoïsme l’Empire Céleste. Nombreux sont les Chinois à s’incliner devant des statues, brûlant des bâtons d’encens. Mao doit se retourner dans sa tombe 😉.

Les 270 ha du Temple du Ciel sont un des lieux favoris des pékinois : jeux de cartes de landing, gymnastique au milieu de la roseraie : 3 dames d’un âge certain nous initient à un jeu de jambes délicat pour se renvoyer une balle ailée. Rires mêlés bons moments partagés.

Le lac du Parc Beihai : un enchantement dans les petits pavillons au bois peints. Au bord de l’eau, des danseurs folkloriques ou non évoluent pour notre plus grand plaisir. Certains mêmes nous ont invités à entrer dans la dance notamment des Ouigours aux costumes colorés.

L’année dernière, à Madagascar, nous avions parlé avec Louis et Esteban de la Grande Muraille et de son histoire à travers les siècles, de l’eau et du riz gluant qui servait de liant pour la chaux… Et nous avions rêvé d’y aller ensemble ! Et bien nous y « futent » à Mutianyu. En plein cagnard, nous avons arpenter le plus grand ouvrage humain. Emus, ébahis de cette muraille infranchissable aux envahisseurs, entourée de montagnes ! Les petits et Stéphane sont partis tels des chevaliers à l’assaut du premier col de la muraille me laissant à ma modeste condition de marcheuse essoufflée. Alexa, vaillante, est allée à mi-chemin de cette course folle 😉. Mais quel bonheur de se retrouver et de partager nos émotions et nos cris à la descente vertigineuse du téléphérique.

Pékin donne envie d’aller plus loin dans la découverte de cet « Empire du Milieu ». Sans doute les campagnes réservent d’autres aspects moins spectaculaires mais d’une réalité plus humaine encore

Un autre voyage alors ?

La suite des aventures de la Permaculture Family en Mongolie dans le prochain épisode.

N’hésitez pas à laisser vos commentaires,

See you,

La Permaculture Family

#29# CHINE, traversée de la Chine du Yunnan à Pékin

#29# CHINE, traversée de la Chine du Yunnan à Pékin

Le 24 juin 2019

29# CHINE, traversée de la Chine du Yunnan à Pékin

Nihao 😊

Fini le joli lac Lugu, nous devons rejoindre désormais la région de Ya’an à 600 km de là, à travers les montagnes. Mais pas de train ni de bus pour y arriver. Alors il faut trouver une voiture particulière. C’est notre nouvelle amie la boulangère branchée qui nous aidera à trouver des contacts, écrire, traduire, négocier, et organiser la logistique. Pas évident en chinois effectivement mais on se débrouille et se fait comprendre au bout d’un moment. Finalement, on trouve un jeune qui viendra nous chercher le lendemain matin pour un tarif honorable ! Mais au moment de monter, la voiture est assez petite et il a prévu de mettre encore deux autres personnes en plus de nos bagages…dur dur ☹. Après négociation, nous voilà parti tous les 5 à travers les montagnes sur les autoroutes suspendues et les tunnels à n’en plus finir. Tout se passe bien jusqu’à Xichang mais il ne veut plus avancer car on roule déjà depuis plus de 8h ! Une heure d’attente dans une petite gargotte et il nous trouve gentiment un autre chauffeur. La voiture est petite mais ça fera l’affaire. Musique chinoise variée à fond, et nous voilà reparti à travers les montagnes jusqu’à Ya’an. Sortie de l’autoroute, le chauffeur s’arrête. Le voyage est apparemment terminé pour lui et la nuit est tombée ! Mais il nous reste encore 20 km dans la montagne pour rejoindre le refuge que nous avons réservé. Aucun taxi ne veut nous emmener au refuge de nuit car la route est en travaux et ils disent que leur voiture ne passe pas ! oups ! Après un peu d’hésitation, notre chauffeur nous annonce qu’il nous mènera à destination quoiqu’il arrive ! Youpi 😊. Effectivement la route de montagne en travaux de nuit fût plutôt périlleuse mais comme tous les Chinois depuis le début, aucun d’eux ne nous a laissé tomber. Merci 😊. A minuit, on peut enfin souffler dans notre petite maison dans la forêt !

Ya’an : au royaume des pandas géants

 Aujourd’hui c’est le grand jour, nous partons rencontrer les pandas géants de Chine ! C’est un honneur. Ici dans l’Empire du Milieu, le panda géant est un symbole, l’emblème de protection de la nature, un trésor national, il est protégé, honoré, et le plus souvent respecté. En tibétain, son nom signifie « chat-ours ». En effet, bien qu’appartenant à la famille des ursidés, ses pupilles sont fendues verticalement comme celles des félins. Si le panda géant pouvait autrefois être fréquemment observé dans le Sud et l’Est de la Chine, ainsi qu’au Myanmar et dans le Nord du Vietnam, son aire de répartition se réduit aujourd’hui à quelques 20 parcelles de forêts isolées dans les zones montagneuses des provinces de Sichuan et Gansu (Chine). Nous ne le savions pas et l’avons tristement appris, le panda géant est en train de disparaître, de par le monde, il en reste à peine 1500 !

En 1950, l’explosion démographique humaine a généré une déforestation croissant liée au développement des activités minières. Cela est aussi lié à la construction des grands barrages, des routes, des logements et des voies ferrées. Les zones agricoles gagnent du terrain et l’espace de vie des pandas géants se réduit comme peau de chagrin ! Peu de pandas subsistent à l’état sauvage…

En raison de la fragmentation et de la disparition de leur habitat, les pandas ont de plus en plus de mal à migrer, processus naturel et indispensable pour trouver un ou une partenaire et favoriser les échanges génétiques. La migration permet aussi aux plus jeunes de construire leur territoire après la séparation avec la mère. Enfin cette migration est essentielle pour trouver de la nourriture dans les périodes de déforestation massive, ils peuvent partir en quête de nourriture alternative !

Les conséquences sont désastreuses : consanguinité, brassage génétique insuffisant, résistance amoindrie aux maladies. Par ailleurs, ils ont développé une faible adaptabilité aux changements environnementaux.

Heureusement, une poignée d’hommes et de femmes ont décidé de lutter, de résister et de protéger le panda géant de chine ! Certains travaillent à la conservation des pandas depuis 1980 (WWF). A l’heure actuelle, ce travail de protection se situe dans les provinces du Sichuan (là où nous étions !) et dans la province du Gansu. Ici, les actions déployées consistent à agrandir les réserves, à créer des corridors verts pour relier les populations isolées. Grâce aux efforts surhumains de ceux qui luttent pour la protection des animaux en voie de disparition, il semblerait qu’à l’heure actuelle, la disparition des pandas géants soit fortement amoindrie !

Fidèles à nos convictions, nous ne sommes pas allés dans un zoo. Nous avons donc choisi de « rencontrer » les pandas dans un habitat semi naturel (zone de protection de Bifengxia). Ici les animaux évoluent au cœur d’une réserve naturelle, certes il y a des murs mais les parcelles sont immenses. Les mamans sont laissées avec leurs bébés. Beaucoup de bénévoles et de vétérinaires sont présents, arpentent la jungle et veillent au bienêtre des pandas. Progressivement (cela peut prendre des mois !), les pandas sont remis en liberté dans des zones où il n’y a pas de danger.

Voilà, 4H d’excursion dans une pure réserve naturelle verdoyante et luxuriante, 4H pour les observer, pas de trop prêts. En effet, les professionnels veillent à ne pas trop les perturber. Ici, pas d’attraction touristiques et c’est tant mieux. Vive l’humanité, vive l’intelligence, vive l’espoir !

On a aussi tremblé au Sichuan !!!

Un peu plus loin, nous arrivons dans la petite ville d’Emei Shan : 1,4 million d’habitants seulement 😉 et même dans les petites villes, les forêts d’immeubles sont légions. L’expression « pousser comme des champignons » est vraiment adaptée ici 😊. Notre logement se situe donc dans une tour au 11ème étage avec une vue imprenable sur…le prochain chantier d’immeubles en cours 😉. Le bâtiment accueille plusieurs bus de Chinois venus participer au Championnat du Monde de Kung Fu qui se tient en ce moment sur le Mont Emeishan. Nous sympathisons avec quelques participants en tenue de combat avant de remonter nous coucher. Les enfants s’endorment doucement…

22h52 : les rideaux de la fenêtre se mettent à bouger, les ressorts du matelas vrombissent, comme une impression de naviguer en pleine mer, l’immeuble tangue de gauche à droite. Oui, il se passe bien quelquechose : tremblement de terre, magnitude 6 ! Quelques secondes plus tard, des cris retentissent puis un brouhaha s’installe progressivement. On se penche par la fenêtre du 11ème étage pour voir : une foule de 300 personnes est déjà réunie au pied de l’immeuble. Tous les chinois ont déjà évacué les lieux et nous ? Que faire ? Ni une ni deux, on réveille les enfants qui surpris, paniquent un peu quand même avec l’inquiétude de laisser le peu d’affaires qu’ils avaient derrière eux. Allez, Allez, on se dépêche, il faut descendre d’urgence. Une fois claquée la porte de l’appartement, nous nous retrouvons tous à courir en pyjama dans le couloir jusqu’à l’ascenseur ! On est devant le fameux dilemme de l’ascenseur ou de l’escalier alors que retentissent en nous les fameuses consignes de sécurité qui bannissent l’utilisation de l’ascenseur en cas d’incendie ou de séismes ! En même temps, descendre 11 étages à pied va nous prendre minimum 4 minutes pour sortir du bâtiment alors que l’ascenseur le fera en moins de 25 secondes. Tic Tac Tic Tac ! Après une deuxième réplique, on s’engouffre finalement dans l’ascenseur qui referme ses portes. Silence total pendant les 20 secondes de descente interminable. Ouverture des portes. Oufff puis on part rejoindre en courant toute la foule très agitée qui est descendue de tous les immeubles voisins !!!

Personne ne parle anglais, un peu difficile d’exprimer nos émotions mais aussi nos inquiétudes pour la suite de la soirée !!! Qu’est-ce qu’on fait ? C’est alors qu’on se rappelle un passage du guide touristique « 2008, séisme de magnitude 8 dans le Sichuan, 87 000 morts et disparus ». On comprend alors la panique générée même si les secousses restent fréquentes ici. Beaucoup de Chinois commencent à aménager leur voiture pour y dormir avec femme et enfants, ils ne remonteront pas dans l’immeuble cette nuit…oups…ce n’est pas vraiment rassurant tout ça ! Finalement vers minuit, les gardiens de l’immeuble font signes que l’on peut rejoindre nos appartements…sur la pointe des pieds, on reprend l’ascenseur, on se recouche pour une nuit sur une seule oreille. Une 50aine de répliques (moins fortes) seront ressentis dans les heures suivantes.

 

Emei Shan : naissance du Kung Fu sur le Mont

Le lendemain, pour se changer les idées, nous partons à l’assaut du Mont Emei Shan, un ensemble de montagnes couvertes de forêts qui ont inspirées bons nombres de moines bouddhistes et de grands maîtres spirituels jadis et encore aujourd’hui.

Le parcours aménagé dans la nature luxuriante nous fait découvrir une multitude de temples traditionnels qui hébergent des pèlerins en quête de spiritualité.

Sur le parcours, les rencontres avec les Chinois se multiplient et se soldent par LA PHOTO SOUVENIR des quelques mots ou gestes échangés. Un rapport équilibré où chacun repart avec le portrait d’une culture différente. Très touchant et émouvant aussi avec les enfants.

LeShan : le Bouddha géant

Le lendemain, nous partons découvrir le plus grand bouddha du monde dans la ville de LeShan. Taillé à même la falaise, le giant buddha avec ses 71 mètres de haut pour 28 mètres de large domine le confluent des 3 fleuves (le Dadu, la Min et la Gingyile) au fort trafic. C’est le moine Haitong qui conçut ce projet en 713 dans l’idée de protéger les navires et de calmer les courants meurtriers. L’œuvre ne fût achevé que 90 ans après la mort de Haitong. Ses oreilles, longues de 7 mètres, symbolisent la sagesse et l’abandon raisonné du matérialisme. On dit que ce sont les lourds bijoux portés par Siddartha avant qu’il ne renonce aux choses matérielles qui lui ont laissé les lobes d’oreilles très allongés.

La visite est plutôt impressionnante et vertigineuse. En effet, une première ascension par la colline permet d’accéder au niveau des oreilles du bouddha 😉 puis c’est la descente qui commence par un micro-escalier de pierre taillé dans la falaise le long du bras, des flancs jusqu’aux doigts de pieds. C’est dimanche, tous les touristes chinois ont eu la même idée que nous ! Il faut se faufiler dans la horde pour espérer arriver aux pieds du colosse ! Après le bain de foule, la vue est surprenante et l’on pense à tous les ouvriers qui ont travaillé sur l’édifice à l’époque. Incroyable.

Chengdu Train Station

Il est temps de changer de région. Un premier train nous emmène à Chengdu, une énorme ville chinoise de 17 millions d’habitants. Les deux heures passées en transit dans la gare nous donnent une idée de l’activité impressionnante : départ d’un TGV toutes les 2 minutes entre 5h du matin et minuit. La gestion est identique à celle des aéroports ! Comme d’habitude, nous sommes l’attraction de la salle d’attente. Quelques photos souvenirs et des visages qui changent d’une région à l’autre.

Xi’an, la cité imprenable

A Xi’an, l’une des plus grandes villes de Chine, le rythme a été intense. La Chine est immense et parfois le voyage s’apparente à un marathon ! Première étape : visite du quartier musulman et de sa sublime mosquée. Le quartier des Chinois musulmans nous a séduit ; un labyrinthe de ruelles populeuses, où l’on se fraie un chemin entre les échoppes colorées, les ateliers d’artisans, les marchés d’épices, les cantines extérieures et de discrètes mosquées retirées derrière de lourdes portes en bois : un mode séculaire que nous avons trouvé décontracté et accueillant.

En déambulant dans les ruelles du quartier musulman, nous avons eu envie de nous amuser un peu et nous nous sommes laissés tentés par l’expérience du Kiss Fish Spa !!! Cette expérience très étrange où des centaines de poissons viennent vous faire des bisous sur les pieds ! Ce fut un moment de communion absolue avec l’eau et les mini fish. On se laisse aller, on prend le temps et on rigole ! La séance de Kiss Fish Spa s’apparente presque à une thérapie !

La grande mosquée de Xi’an a longtemps, et encore aujourd’hui, fait de cette vieille capitale de la Chine impériale une place forte de l’islam chinois : elle est l’une des mosquées les plus anciennes, les plus renommées et la mieux préservée de l’Empire du Milieu. Fondée en 742 au cours de la dynastie Ming (1368-1644), puis agrandie durant la dynastie Quing (1644-1912).  La route de la soie, dont Xi’an fut l’un des points de départ, a grandement favorisé un mélange de cultures grâce, entre autres, à l’apport des marchands musulmans (arabes, perses ou encore afghans) qui se sont installés en chine dès le premier siècle suivant l’avènement de l’islam au 7ème siècle.

Après qu’elles eurent un temps nié son existence, la Grande Mosquée de Xi’an est aujourd’hui un patrimoine religieux pleinement reconnu des autorités chinoises qui n’ont pas eu une histoire apaisée avec les religions.

Ces dernières ont en effet été interdites lors de la terrible révolution culturelle (1966-1976), qui a marqué une période noire en Chine faite de persécution, de destructions et de fermetures de lieux culte pour les fidèles des religions monothéistes ou non. La Grande Mosquée de Xi’ an a fait partie des rares biens publics épargnés durant ladite révolution. Celle-ci est reconnue depuis 1956 comme site historique et culturel majeur protégé au niveau provincial, puis élevé au rang de site historique et culturel majeur protégé au niveau national en 1988.

Après la mort de Mao Zedong en 1976, l’Etat chinois a progressivement redonné au peuple des libertés, parmi lesquelles religieuses. L’islam est reconnue comme l’une des cinq religions établies en Chine.

La grande Mosquée de Xi’an figure aujourd’hui parmi les sites touristiques les plus visités de la province du Shaanxi mais n’en demeure pas moins un lieu de culte très fréquenté des Chinois de confession musulmane, issus majoritairement de l’ethnie des Huis, des descendants directs des voyageurs de la Route de la soie. Xi’ an, qui compte un quartier musulman aussi fameux qu’ancien, abrite elle-même quelque 60000 Musulmans, très loin des 20 millions que compte la Chine.

La visite de la grande mosquée de Xi’ an fut l’un des temps forts du tour du monde ! En effet, c’est au cours de cette visite que nous avons mesuré à quel point le voyage nous avait transformé. En effet, au moment d’acheter nos billets pour la visite, la dame nous explique que l’entrée est gratuite pour ceux qui sont de confession musulmane ! La barbe de Stéphane et la capuche d’Alexa qui la protège de la pluie nous ont métamorphosé en pèlerins ou croyants 😊 c’est tellement dingue, la femme à l’entrée nous parle même en arabe. Elle est persuadée que nous comprenons. Parfois le voyage se teinte d’une douce spiritualité, et souvent nous nous sentons comme des pèlerins qui marchent sur les chemins du monde…

De par sa taille imposante, les remparts de Xi’an ou muraille qui cerne la vieille ville de Xi’an est le premier des monuments historiques de l’ancienne capitale impériale à avoir attiré notre attention ! C’est sous la pluie et dans la brume que nous avons deviné les remparts. Nous avons frissonné et notre cœur s’est emballé, ce sont les prémisses de la Grande Muraille ! A l’origine Xi’an était à l’origine une cité fortifiée, il y a bien longtemps désormais que la ville a débordé de ses murailles. Ses remparts, massifs, séparent à présent la vieille ville, dont ils font toujours tout le tour, du reste de l’agglomération.

Les remparts ont été érigé sous le règne de Zhu Yuanzhang, premier empereur de la dynastie des Ming au 14ème siècle. Lorsque Zhu Yuanzhang s’empara de Huizhou, bien longtemps avant de fonder la dynastie des Ming, un ermite nommé Zhu Sheng l’exhorta « à bâtir de hautes murailles, à faire d’abondantes réserves de provisions et à prendre son temps avant de se proclamer empereur ». Après avoir vaincu ses rivaux et unifié la Chine, Zhu Yuanzhang, suivant les conseils de l’ermite Zhu Sheng, ordonna que soient édifiées des murailles autour d’un grand nombre de villes de l’empire. Zhu assurait que « de tous les territoires où coulent des rivières et où se dressent des montagnes de par le monde, l’Empire du Milieu est le plus solidement fortifié et le moins vulnérable d’un point de vue stratégique ». Xi’an était déjà dotée à l’époque du premier empereur des Ming de remparts datant de la dynastie des Tang.

Toutefois, suite à la campagne de construction initiée par Zhu Yuanzhang, cette muraille fut restaurée et consolidée. Les premiers remparts à avoir été édifié autour de Xi’an étaient constitués de couches de terre mêlée de chaux vive et de riz glutineux superposées les unes aux autres. Cette muraille primitive était remarquablement solide. Par la suite, elle fut totalement recouverte de briques. Un fossé large et profond fut en outre creusé tout autour de la ville. D’énormes pont-levis enjambaient ces douves. Il suffisait de les lever pour qu’il devienne impossible d’entrer dans la ville ou d’en sortir.

Nous avions décidé d’affronter les puissants remparts de Xi’an ! 14 kilomètres de randonnée nous attendaient sur les remparts, une fête multicolore battait son plein ! Ici les Chinois s’étaient parés de leurs plus belles tenues et chacun prenait la pose : les mariées vêtues de robes somptueuses en soie rouge sont venues immortaliser le moment Sacré de leur Union avec leurs époux ! Les photographes sont là et les flashs crépitent. D’autres jolies filles sont vêtues de vêtement traditionnels, elles arborent de sublimes coiffures. Elles aussi prennent la pose telles des stars de cinéma ! Nous avons été sollicités tout au long de la randonnée. Beaucoup souhaitaient nous photographier ! Esteban, en particulier, est très demandé 😉.  Nous nous sommes pris au jeu des photos et avons nous aussi sublimé la rando des remparts de Xi’an !!

Xi’an, l’armée des soldats en terre cuite du 1er empereur de Chine

Nous avons visité l’armée des soldats en terre cuite datant du premier Empereur de Chine. Ce site sacré a été découvert en 1970 par deux paysans qui souhaitaient creuser un puit dans leur champ. Leurs pioches se heurtent alors à une roche dure, en y regardant de plus près ils découvrent ahuris une tête de guerrier et des pointes de flèches. Ils réalisent assez vite que c’est une découverte importante. Les archéologues s’en mêlent et l’armée des soldats en terre cuite devient la plus grande découverte de tous les temps ! Les archéologues mettent au jour le mausolée abritant la dépouille d’un grand empereur chinois. En juillet 1974, 7000 fantassins et cavaliers sont à leur tour découverts dans trois fosses distinctes, recouvertes à l’origine d’un toit en bois et d’une couche de terre. Le mausolée s’est affaissé en de nombreux endroits et a subi les incursions destructives d’opposants au régime qui ont incendié et détruit de nombreuses statues.

Nous ne saurions, nous n’aurions pas les mots pour décrire ici l’émotion qui nous a submergée quand nous avons découvert les soldats de Xi’an. Dans le même temps, nous étions déstabilisés, nous pensions découvrir 7000 guerriers et chevaux en parfait état sagement alignés. Seules 600 Statues ont été restaurées suite à un travail de fourmis que nous saluons ici ! 90% des guerriers de terre cuite sont donc toujours en morceaux ou recouverts par des mètres de cube de terre. D’après les guides chinois, il faudra 100 ans pour restaurer l’intégralité des statues

En 246 av J.C., le roi Tcheng monte sur le trône à l’âge de treize ans. Face aux autres royaumes chinois qui le menacent, Tcheng va faire preuve d’une détermination sans précédent. En -234, un de ses généraux, vainqueur du royaume rival de Tchao lui offre 100000 têtes coupées en trophée. Tcheng échappe à un assassinat organisé par les autres princes en représailles et lance une vaste campagne militaire. Les conquêtes se succèdent et en -221, la Chine est unifiée sous son autorité. Il prend alors le titre impérial de Huang-ti, ou « Auguste Seigneur ». Il est connu dans l’histoire comme étant le Premier Auguste Seigneur Ts’in, en chinois Ts’in Che Huang-ti.

En une vingtaine d’années, il mit fin au système féodal pour imposer un fort centralisme, il unifia les poids, les mesures et les langues, il créa des routes et il fit réunir en une ligne de défense continue, une immense muraille continue construite par les anciens princes chinois. Il posa des bases politiques et sociales qui durèrent vingt et un siècles. Ce César asiatique mourut en 210 av J.C. après avoir fait construire un gigantesque tombeau peuplé de 6000 soldats de terre cuite plus grands que nature.

La suite des aventures de la Permaculture Family en Chine à Pékin dans le prochain épisode.

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La Permaculture Family

#28# CHINE, exploration du Yunnan et 1ères impressions

#28# CHINE, exploration du Yunnan et 1ères impressions

Le 14 juin 2019

#28# CHINE, exploration du Yunnan et 1ères impressions

Nihao 😊

Certains vous diront que voyager en Chine sans assistance (guide, tour operator) relève de la folie. Nous tenterons donc de mettre à mal tous ces préjugés que nous avons autour de la Chine et des Chinois 😊.

Passés la frontière laotienne, à quelques mètres de là, nous arrivons devant le poste frontière chinois ultra moderne à reconnaissance faciale. Tous nos camarades chinois du bus couchette passent aisément le test ainsi que le scanner. Quant à nous, ça sera plus long ! En effet, la frontière terrestre de Boten n’est pas souvent empruntée par les étrangers et pour cause, pour l’obtention du visa à l’ambassade de Chine à Vientiane (comme pour celle de Paris), il faut montrer un billet d’avion aller-retour…sous-entendu que les étrangers ne sont pas censés rentrer par la terre…Bref, les douaniers, surpris de nous voir, sont déroutés car nos passeports ne sont pas reconnus par l’ordinateur. Une inspection minutieuse de chacun de nos documents commence au grand fichier électronique puis à la loupe. Enfin il faut répondre aux questions calmement via le traducteur du téléphone de l’agent qui ne parle pas anglais. Après quelques quiproquos (dûs aux erreurs de traduction), une interrogation sur la barbe de Stéphane qui a poussé très vite selon eux ! 😉 ! …on s’échange quelques sourires et nous sommes libérés 😊.

Nous remontons dans le bus couchette pour une nuit agitée à travers le Yunnan.

Kunming, la capitale du Yunnan

7h10 le bus nous dépose devant la gare routière de petite ville de Kunming au Nord Est du Yunnan avec 8 millions d’habitants tout de même ! Des autoroutes sur des rampes dans tous les sens à perte de vue !

Nous devons rejoindre un petit appartement en banlieue mais personne ne parle anglais malgré l’agitation autour du nous.

Etape 1 : le transport. Beaucoup de vrai-faux taxis, puis finalement en s’éloignant un peu, on finit par se comprendre avec un taxi sympathique qui est prêt à tenter l’aventure à travers les autoroutes de la ville jusqu’à notre hébergement téléguidé par le smartphone…Nous y arrivons sans encombre finalement 20 minutes plus tard.

Etape 2 : se loger. Nous sommes devant l’appartement mais il faut un code que notre hôte ne nous a toujours pas envoyer. Objectif : se connecter à la toile pour obtenir le fameux code. Après quelques explorations chez le gardien, un agent de la banque, une passante, c’est finalement dans une petite gargote qu’on obtient gentiment le wifi de l’épicier amusé.

Etape 3 : se nourrir. En bas de l’immeuble, nous faisons le tour des petites boutiques pour goûter à la cuisine chinoise…uniquement des produits sous plastique…puis finalement au détour d’une ruelle, nous tombons sur une cantine collective d’où sort une odeur délicieuse. Les cuisinières d’un certain âge nous accueillent avec un grand sourire mais la communication n’est pas aisée malgré la rigolade. On sort alors le guide de conversation puis une jeune chinoise vient à la rescousse avec son smartphone. Clic clac et voilà un grand plat en sauce au milieu de la table. Mission réussie 😊. On trempe tous en même temps nos baguettes dans la soupière. Du « feu » sort immédiatement de la bouche d’Esteban qui cherche désespérément de l’eau pour éteindre l’incendie !!! Dans l’euphorie collective, nous avions oublié de préciser sans piment 😉 détail qui a son importance ici en Chine où les épices sont reines ! Le personnel nous offre une bière locale pour le désagrément ! L’ambiance est bonne et nous y reviendrons le lendemain.

Nous passerons la journée dans le centre de Kunming avec la visite du temple Yuan Tong, un des plus vieux temples bouddhistes du monde. A l’entrée, le gardien nous fournit deux bougies et 3 bâtons d’encens à bruler devant le temple principal.

Au Green Lake Park, nous découvrons les groupes de danses traditionnelles au milieu des fleurs de lotus. De nombreux chinois nous abordent pour discuter et se prendre en photo avec nous. Nous déambulons dans les rues où pullulent les magasins de champignons de toutes sortes, ingrédient de base de la cuisine chinoise.

Nous avons réservé un billet de train sur internet. Il faut désormais le retirer au guichet de la gare principale de Kunming avant le départ. Toute une aventure de 45 minutes qui se termine à temps 😊. Pour couronner le tout, c’est le début d’un long we férié, celui des bateaux dragons, la gare est plus que noire de monde. Heureusement, tout le personnel reste zen et met tout en œuvre pour nous aider. Incroyable. Après passer, le contrôle d’entrée, le scanner, le contrôle des tickets pour le bâtiment principal puis celui pour l’accès au quai, nous voilà prêt à embarquer dans un train type TGV ultra moderne et ultra connecté…3h30 plus tard, nous voilà à Lijiang au Nord Est du Yunnan.

Lijiang et sa vielle ville au pied des montagnes enneigées du Dragon de Jade

4 heure de TGV chinois ultra moderne et ultra connecté à travers la campagne du Yunnan, nous voila à Lijiang !

Perdue à 2 500 mètres d’altitude dans le Yunnan, la ville de Lijiang a un passé riche en mixité ethnique. Déjà bien développée sous les Song, la région aurait ensuite accueilli un bon nombre de petits groupes minoritaires fuyant les invasions nordiques de Gengis Khan. C’est ici que serait apparu le peuple Naxi, il y a 1 400 ans. Lijiang, considérée comme le centre du pays naxi, accueille encore aujourd’hui une forte population de cette ethnie, même si cette dernière a aujourd’hui tendance à fuir le développement touristique de la ville. Mais Lijiang, ce n’est pas seulement le foyer du peuple Naxi, c’est aussi une région dont l’architecture a su justement allier les appartenances naxi à l’influence des Qing et des Ming dans un résultat exceptionnel. La vieille ville de Lijiang, de même que plusieurs sites et villages, sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco.

Tous les guides le disent, Lijiang est l’un des plus beaux endroits du Yunnan !  Son village traditionnel merveilleusement bien conservé au pied de la montagne enneigée (presque toute l’année, sommets à 5600 mètres !) du Dragon de Jade, apporte un petit air magique à la ville. Lorsque nous l’avons découvert, une phrase s’est imposée à nous : « oh…nous l’avons tellement rêvée et soudain la Chine est là sous nos yeux ! ». Au sein de la vieille ville, l’architecture traditionnelle et les paysages naturels se mêlent l’un à l’autre, et mystérieusement une impression de Moyen- Age se dégage. Lijiang est une petite retraite non loin de Shangri-la et du Tibet. Nous avons logé dans une petite pension merveilleuse où la gérante parlait anglais, pour la première fois, nous avons pu parler avec quelqu’un du pays ! Certes nous avons maintenant un excellent niveau de chinois – lu, écrit et parlé ! 😉- mais nous étions heureux de pouvoir parler anglais avec une chinoise. Elle nous a accompagné tout au long de notre séjour à Lijiang qui restera l’une des plus jolies villes ce tour du monde ! Nous avons adoré déambuler dans les ruelles à la rencontre des chanteuses, des blanchisseuses et des ombrelles multicolores. Merci Lijiang !

Bien sûr, la ville possède son temple tout là-haut sur la colline : le Palais des Mu. Le clan des Mu, issu de la seigneurie naxi locale, administra Lijiang pendant des siècles d’abord, sous l’autorité des Ming ensuite, sous celle des Qing. Ce complexe moderne retrace fidèlement l’ancienne cité du pouvoir des Mu. Le palais que nous avons visité est adossé à une colline au cœur de la vieille ville de Lijiang. Le complexe possède d’importantes structures en bois minutieusement décorées. Le palais d’origine couvrait deux fois la superficie actuelle, et fut construit avec tant de fastes qu’on le comparait à la Cité interdite de Pékin que nous visiterons plus tard. Ce n’est pas rien !

Lijiang est la ville où nous avons fêté les 40 ans de Stef, soirée mémorable dans un restaurant où tout un groupe de garçons très sympas et accueillants nous ont offert des bières locales ! Moment humain et génial au cours duquel nous avons pleinement ressenti la bienveillance du peuple chinois à notre égard. Merci à ces amis d’avoir fait des 40 ans de Stef, un souvenir inoubliable 😊.

 

La légendaire randonnée des Gorges du Saut du Tigre

De Lijiang, un mini bus nous dépose 3 heures plus tard dans le village de Qiaotou. Après s’être acquitté de la taxe d’entrée dans le parc national, nous entamons la fameuse randonnée des Gorges du Saut du Tigre, les gorges les plus profondes du monde avec plus de 3900 mètres de profondeur.

Les gorges du Saut du Tigre s’étale sur un peu plus de 16 km entre les deux sommets du Yulong Xue Shan (5 596 m) et du Haba Xue Shan (5 396 m). Avec un dénivelé de 900 mètres, les gorges sont formées par de nombreuses rapides encadrées parfois par des falaises de 2000 mètres. Elles comptent parmi les plus profondes du monde.

Il existe deux possibilités pour traverser les gorges : un sentier qui longe le haut des falaises et une route (maintenant goudronnée) qui traverse les gorges à mi-hauteur. Bien sûr, c’est la première solution qui a le plus d’intérêt : c’est donc celle-ci que nous avons choisie. Ce sentier nous a offert des points de vue magnifiques sur les gorges tout du long de nos deux jours de randonnée. La rivière que nous longée à flanc de montagne est particulièrement impressionnante et si l’on est sujet au vertige, elle semble même dangereuse.

900 mètres de dénivelé ! C’est moins que nos autres randonnées ! Alors, nous nous sommes dit ok, c’est faisable ! Mais dès la première heure, les choses se sont corsées (surtout pour Alexa !). La première côte est fatale, hyper raide. Alexa « j’avance tout doucement, heureusement le paysage est dingue, sublime, émue par la beauté des lieux, je remercie la nature et j’avance sans broncher ! » « La souffrance de l’ascension est à la hauteur du charme enivrant des montagnes. Louis, Esteban et Stef sont loin devant moi et avalent les kilomètres comme si de rien était ! Mais ils ralentissent au passage des 28 lacets. La côte extrêmement abrupte les freine ! Plus de deux heures à gravir des pierres dans la poussière ! Le guide de la Chine nous avait mis en garde : « Soyez prudents et ne prenez pas cette randonnée à la légère ; elle est difficile, même pour les plus sportifs, et met les genoux à rude épreuve… ». Nous n’avançons pas aussi vite que prévu alors il nous faut changer nos plans, nous dormirons dans un autre village. Cette randonnée est bien plus difficile que ce que nous imaginions mais nous sommes exaltés et heureux. Avant d’aller dormir nous montons sur le toit de la Guest house et contemplons médusés le soleil qui se couche sur les pics enneigés. Plus tard en nous endormant, nous serons bercés par les eaux grondantes du fleuve qui s’agitent à des centaines de mètres en contrebas.

Réveil 6H et départ 7H ; ce deuxième jour de randonnée s’est avéré extrêmement coriace ! Nous marchons à flanc de falaise, à plus de 2 700 mètres de hauteur, pas question de se laisser envahir par la peur ou le vertige, il faut avancer. Alexa « A un moment le sentier se resserrait tellement que je sentais le sol s’effriter sous mes pas. Je ne voulais plus avancer !! Dans le même temps lorsque je voyais Louis et Esteban s’élancer sur le chemin, je me suis dit qu’il fallait continuer ! »

Stef et moi savions que plusieurs personnes dont des touristes avaient péri dans les gorges du tigre ces dernières années mais nous avions envie de faire ce sacré trek ! Prendre sur soi, travailler son mental, dépasser ses limites et par-dessus tout transmettre notre amour de la marche à nos garçons ! Esteban et Louis peuvent être fiers d’eux, ils sont allés tout au bout du trek ! Avec leur papa, ils sont même descendus tout en bas dans les gorges (45 minutes de descente vertigineuse).

Arrivés en bas, ils ont le privilège de contempler l’objet du trek : le fameux « rocher du saut du tigre », C’est le nom légendaire des gorges. Un tigre aurait franchi d’un bond le Yangzi pour échapper à un chasseur au niveau le plus étroit du fleuve. Pour remonter, ils ont dû empreinter les légendaires échelles artisanales vertigineuses de 20 mètres, accrochées à la verticale à flanc de falaise (sans sécurité) ! Je précise ici que peu de touristes sont descendus tout en bas des gorges ce jour-là. Et pour cause, tout le monde était exténué ! Mes fils et mon mari l’ont fait en à peine 1H30 (aller-retour, 500 mètres de dénivelé). C’est un véritable exploit physique, ils peuvent être fiers d’eux !

Lac Lugu à 2685 m. d’altitude

5 heures de mini bus pour rejoindre le Lac Lugu depuis Lijiang : une destination touristique prisée des Chinois. Et pour cause : un lac bleu azur cerné d’une forêt luxuriante.

Le temps est paisible sur les bords du lac et dans les maisons bulles qui ont poussées récemment. L’heure est à la contemplation au temple mais aussi aux devoirs Kerlann que les enfants doivent terminer dans les temps ! Il ne reste plus qu’une semaine de cours pour boucler l’année. Dernière ligne droite.

C’est toujours et encore l’occasion de lié des contacts avec les chinois qui nous prennent en charge du bout en bout. A chaque fois que l’on demande quelque chose, ils tiennent à aller jusqu’au bout de l’objectif même si cela doit durer plusieurs heures comme la gentille boulangère branchée qui nous a bien aidé dans nos démarches quotidiennes : traduction, manger du porc pas trop épicé, réserver un taxi pour notre prochaine étape,…

C’était aussi l’occasion de déguster les différents thés du Yunnan dont le célèbre thé Pu’er. C’est toute une cérémonie qui est prise très au sérieux avec un enchainement d’actions bien précises toujours respecté à la lettre. Les enfants ont beaucoup apprécié la cérémonie comme les thés sans sucre comme les puristes 😊.

La suite des aventures de la Permaculture Family en Chine vers le Nord dans le prochain épisode.

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La Permaculture Family