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#7# GUATEMALA, du Nord (Flores) au Sud (Antigua)

#7# GUATEMALA, du Nord (Flores) au Sud (Antigua)

Le 27 octobre 2018

#7# GUATEMALA, du Nord (Flores) au Sud (Antigua)

Nous quittons Cobán et les producteurs de café et de cacao d’APODIP. Cap au Nord dans la région mythique de Petén, le royaume de la civilisation Mayas.

L’île de Flores au Nord
8h de bus depuis Cobán ! Epoustouflés, nous découvrons l’île de Flores, un pur joyau : des ruelles pavées, des maisonnettes de toutes les couleurs, de la musique qui raisonne dans les rues de la cité. Nous dormons dans une auberge de jeunesse. On se prépare ! Mais c’est radicalement différent de ce que nous imaginions : dans le jardin, il y a des cocotiers, ici la végétation est luxuriante, la moyenne d’âge des pensionnaires ne dépasse pas 20 ans, l’ambiance est calme, apaisante, presque monacale. C’est un dortoir d’une dizaine de lits. Chacun des pensionnaires est sur son matelas avec ses écouteurs sur les oreilles. Ici tout le monde se couche tôt car le départ pour les excursions se fait à 4h du matin ! On a découvert émerveillés une vraie salle de bain, cela faisait longtemps ! L’eau est froide, mais nous sommes fous de joie, nous en avons tellement rêvé. Lorsque nous sortons manger, la fête bat son plein dans les rues. Pendant quelques minutes, on se demande si on n’est pas à Ibiza.

Tikal : la plus grande citée Maya
Départ à 4h du matin pour la visite de la plus grande citée Maya du continent tout au Nord du pays : Tikal. Nous arrivons à 7h sur le site, plongé au cœur d’une forêt tropicale nuageuse. Notre guide commence par une longue présentation de la culture Maya. Pour lui, l’Amérique n’a pas été découverte par Christophe Colomb (évidemment 😊) : «Les peuples mayas vivaient en Amérique Latine depuis des milliers d’années». Nous sommes attentifs. Il poursuit « Christophe Colomb et son armée espagnole ont délogé tous ces peuples, les Mayas avaient écrit plus de mille livres avec tous leurs secrets à l’intérieur mais seuls 4 ont survécus ! Des milliers de Mayas sont morts, quelques-uns ont survécu et se sont réfugiés dans la forêt, mais les Espagnols avaient apporté leurs maladies, c’est un peu près comme ça que les Mayas ont disparu…cela a été un vrai massacre, mais cela n’est pas raconté dans les livres d’histoire ». Comme à Palenque au Chiapas (Mexique), la plupart des sites ont été recouverts par le temps et la végétation luxuriante. Les plus imposants comme les temples I et IV ont subi d’importants travaux de fouille et de rénovation sur plusieurs dizaines d’années !
Pour aller au point culminant des temples construit entre -400 av J-C et 900 ap J-C, il faut gravir des centaines de marches sans perdre l’équilibre. Arrivés tout en haut, la vue est grandiose, on découvre des temples qui jaillissent par dizaine dans la jungle comme des géants de pierre. Notre guide désigne l’un d’entre eux : voici le plus grand temple d’Amérique Latine. Visiter une cité Maya est une expérience unique, comme une plongée dans l’histoire, plus de 2000 ans en arrière…Impossible de ne pas être touché en plein cœur.

Antigua : ville coloniale, ancienne capitale du Guatemala
Il nous a fallu une nuit entière pour rejoindre Antigua depuis Flores (520 km). Dans notre guide, on peut lire :« Antigua est la pierre précieuse de l’Amérique Latine ». Nous validons : les rues sont pavées, les maisons sont toutes classées par l’UNESCO. Nous comprenons pourquoi, les couleurs, rouge, or, jaune, orange colorent les façades.
Au détour d’une ruelle, nous découvrons le musée du chocolat qui raconte toute l’histoire du cacao depuis l’époque des Mayas. Louis s’essaie à écraser la pâte de fèves de cacao. Dur,dur ! Nous goutons également au Guatella qui fait référence à une marque connue de pâte à tartiner mais en plus qualitatif : moins de sucre, moins de gras, plus de fruit !
Antigua est l’ancienne capitale du royaume du Guatemala. Construite par les Espagnols en 1543, elle fût presque intégralement recouverte par une coulée de lave en 1773, date à laquelle les Espagnols déplacent la capitale 35 km plus loin en l’actuelle Guatemala Ciudad. Antigua est entourée de 3 volcans imposant : Fuego (3763 m), Agua (3760 m) et Acatenango (3976 m). C’est donc ce dernier que nous avons choisi de gravir pour réaliser notre rêve ensemble ! Au début, Alexa n’était pas sûre d’elle mais avec les enfants on l’a bien motivée pour réaliser notre première ascension ensemble à presque 4000 m d’altitude.

Ascension du volcan Acatenango : le défi sportif de la Permaculture Family
Toujours actif, le volcan Fuego, situé en face du Volcan Acatenango (2 km), a encore fait parler de lui lors de sa dernière éruption en juillet 2018 !!! Aujourd’hui, c’est le grand jour ! Pas d’alerte en vue, on peut y aller !

Départ 8h en bus de Antigua. Au pied du volcan, on passe prendre la nourriture pour 2 jours mais surtout les blousons, les gants et les bonnets prêtés par les organisateurs ! Deux jeunes Suissesses font partie de l’expédition. Tout d’un coup, le bus s’arrête, nous descendons et commençons l’ascension. Stéphane et Louis portent chacun un gros sac à dos, c’est la grosse difficulté ! Alexa marche devant Louis et Stéphane, du jamais vu ! Estéban est quant à lui devant tout le monde avec son petit sac. Stéphane et Louis marchent doucement car en montagne, il ne faut pas courir. Stéphane dit qu’il faut beaucoup boire pour s’hydrater et que toute l’eau qu’on boit, on n’a plus à la porter.
1ère pause : nous chargeons un peu plus le sac d’Estéban, c’est normal ! On repart, Estéban est encore devant tout le monde et, il dit aux filles : « moi, je veux être dans le groupe de ceux qui vont vite, venez, ma famille est trop lente, ils vont nous retarder ! ».

Alexa : « Quand, j’ai commencé l’ascension du volcan, je me suis dit : j’arrête !!! C’est trop difficile…sans rire, la pente était à 90 degrés. Et puis, j’ai vu Estéban qui courait loin devant nous, alors j’ai continué. Ascension très difficile, mais réalisable. Les côtes s’enchaînent les unes après les autres sans aucun répit ! »
Heureusement le guide veille sur le groupe et propose des pauses toutes les 30 minutes. A 17h, c’est l’arrivée au camp de base. Il fait 5 degrés, nous sommes à 3600 mètres ! 1400 mètres de dénivelé en 4h, pas mal ! Les tentes sont montées, la nuit tombe et là une explosion de lave jaillit sous nos yeux. Un autre volcan qui s’appelle Fuego (feu en français), nous fait face et de son cratère jaillit la lave ! C’est un spectacle époustouflant. La lave rouge jaillit sous nos yeux, spectacle magique, tout le groupe hurle de joie ! Le spectacle dure jusque tard dans la nuit. L’ascension valait bien le détour. Nous dormons emmitouflés dans nos sacs de couchage par une température de zéro degré. En fait, on n’a pas vraiment dormi…
Le guide nous réveille à 4h du matin pour l’ascension finale : 2h de marche dans le noir. Estéban court devant avec le reste du groupe. On le voit qui s’élance à l’assaut du volcan. Alexa : « je me suis dit que je n’allais pas réussir à aller jusqu’au bout…épuisée ! Et puis, j’arrive finalement tout là-haut, il est 6H30. Je pleure…Le spectacle est unique ! Antigua, ses volcans, l’Amérique Latine, le ciel rougit et le soleil qui pointe enfin le bout de son nez ». Défi relevé ! Merci Pacha Mama.

La descente fût plus facile en seulement 2h30 ! Dur dur tout de même pour les genoux !

On rentre à l’auberge de jeunesse bien fatigués mais tous très heureux !

A peine le temps de se reposer, un bus nous emmène le lendemain jusqu’à la frontière de El Salvador…

Saludos

N’hésitez pas à laisser un commentaire,

La Permaculture Family

#6# GUATEMALA, Centre, rencontre avec les producteurs de cacao et café

#6# GUATEMALA, Centre, rencontre avec les producteurs de cacao et café

Le 19 octobre 2018

#6# GUATEMALA, par l’Ouest, Région Cobán,
Rencontre avec les producteurs de cacao et café

Passage de frontière entre le Mexique et le Guatemala
C’est avec un peu d’appréhension que nous traversons la première frontière terrestre…un peu stressés quand même, nos sacs vont-ils être fouillés ? Cela va-t-il durer long ? Mais non, rien ! On montre simplement nos passeports, on paye la taxe de sortie du Mexique, dernier petit cadeau 😊 et voilà, vingt minutes, montre en main !
Les infrastructures du Guatemala nous rappellent celles de Madagascar, cela tranche de façon très nette avec le Mexique. Les routes sont en moins bon état. Les femmes sur le bord des routes portent les habits traditionnels fabriqués à la main. Au Guatemala, il y a 22 langues parlées par les communautés indigènes dont le quiche en plus de l’Espagnol, la langue de Los Conquistadores

Huehuetenango
Nous avons rendez-vous avec APODIP, la coopérative de producteurs de café et cacao certifiés biologiques et commerce équitable SPP partenaire d’Ethiquable et Café Michel dans la ville de Cobán à 350 km mais il n’y a pas de trajets directs depuis la frontière alors il faut faire des petits sauts de puce en bus, c’est bien différent du Mexique 😉. Depuis la frontière, le 1er bus nous laisse dans une station essence sur le bord de la route dans la banlieue de Huehuetenango. Après un petit bout de temps, on finit par trouver un taxi qui nous emmène dans une petite maison réservée sur internet pour nous reposer. Nous y arrivons à la nuit tombée presque dans le noir car c’est la coupure générale d’électricité et eau dans toute la ville depuis ce matin. Ca nous rappelle de bons souvenirs de Madagascar ! Première soirée au Guatemala, nous découvrons les galettes de maïs fourrées aux haricots, au fromage ou autres fabriquées sur le bord du trottoir. Mumm un délice ! Même si ce sont des « copies » des pupusas originaires de El Salvador où nous serons bientôt.
Le lendemain, nous prenons un grand bus collectif très joliment redécorés, ce sont en fait les anciens bus scolaires américains, tout comme les wagons de la SNCF usés envoyés à Madagascar. Six heures plus tard sur des routes parfois en terre et moins de 180 km, nous arrivons enfin à Cobán, la capitale de la région Alta Verapaz.

Cobán
Arrivés à la nuit sous une pluie torrentielle, c’est Alejandro, le technicien d’APODIP qui vient nous chercher à l’arrêt de bus. Il propose de nous héberger deux nuits dans sa maison pour nous reposer et reprendre des forces. Toute la famille d’Alejandro nous accueille chaleureusement. Une dizaine de personnes vivent ici, les conditions d’habitat sont précaires et il faut nous adapter ! C’est comme si le tour du monde commençait pour de vrai, nous appellerons cela l’immersion culturelle, nous sortons du confort occidental, confort auquel nous sommes habitués ! Dans ce nouvel habitat, nous sommes perdus et Papa est le seul volontaire pour prendre sa douche.
Aujourd’hui, c’est dimanche. Toutes les femmes ont sorti leurs plus beaux habits pour la cérémonie qui se tient dans la petite église du Calvario qui domine la ville de Cobán.

Coopérative APODIP
Le surlendemain, nous partons rencontrer les producteurs. Première étape : 3 h de route en terre le long du Rio Polochic. Nous prenons notre desayunos (petit déjeuner) à mi-chemin à la Tinta. Dans le petit restaurant, nous croisons un perroquet qui parle quiche, une des langues des communautés indigènes du Guatemala. On a bien ri !

Apodip : entrée en matière
Arrivés au siège de APODIP, nous nous installons dans nos quartiers : le grand dortoir en parpaing et en planche ! On sort les sacs de couchage, nous sommes en mode camping, tout est ok…quand soudain, coupures d’eau et d’électricité, Alexa craque. Mais on s’habitue à tout et puis dans le monde beaucoup de gens vivent sans eau, sans électricité ! Nous l’avons appris à Madagascar alors le temps de trois jours, nous allons prendre sur nous !
L’après-midi, nous allons dans des parcelles de producteurs qui produisent du cacao : échanges, interviews, prise de photos et de films, rires, émotions. On en a plein les yeux et plein le cœur ! Retour à la coopérative 20h, nous sommes épuisés et en même temps, heureux car l’eau et l’électricité sont revenues : douche et repas avec haricot rouge dans une galette de maïs, et un petit morceau de poulet ! Nous n’avions pas pu manger le midi : nous sommes affamés !

Apodip : cacao
Le lendemain matin, nous nous présentons aux membres de la coopérative chacun notre tour en espagnol, ils nous applaudissent, nous sommes très émus. Ils nous offrent une cabosse de cacao, nous goûtons, c’est délicieux, nous en raffolons. Puis nous visitons toutes les installations pour fabriquer des bonnes fèves de cacao. Nous entrons d’abord dans la serre de fermentation du cacao : à l’intérieur, il fait 40°C, les fèves fraîches de cacao sont entassées dans des grandes caisses en bois en cascade, elles « fermentent » et la température à l’intérieur doit dépasser les 45°C au bout de 48h. Ouille ça nous brûle les mains ! Ça signifie que la fermentation est sur la bonne voie ! L’opération dure 7 jours ! Les techniciens vérifient plusieurs fois par jour les températures. Une autre serre est destinée au séchage des fèves : il faut les remuer chaque jour avec un grand râteau pour créer une homogénéité dans la texture des fèves. C’est un processus scientifique. Voilà, ce n’est pas si simple de faire du chocolat !

Apodip : rencontre des producteurs de café, cacao et cardamome
Deuxième journée à la coopérative. Départ 5H du matin: nous partons rencontrer d’autres paysans-producteurs mais ceux-là habitent loin, là-haut dans les montagnes. Deux heures de route sur les sentiers montagneux, la pluie fait son apparition, nous roulons tout doucement.
Nous découvrons le métier de Papa, des heures et des heures de voiture pour aller rencontrer les producteurs ! Nous prenons notre petit déjeuner dans une forêt au-dessus du fleuve Polochic.

Arrivée chez le premier producteur vers 9H, c’est parti pour 2h de marche, c’est le temps nécessaire pour atteindre sa seule parcelle de café ! Avec la pluie, les sentiers sont boueux et glissants, Maman n’arrête pas de glisser, son pantalon est couvert de boue ! On râle un peu, nous sommes épuisés par cette marche, Stef nous dit : « Tous les jours, le producteur doit faire cette marche pour atteindre sa parcelle de café et de cacao qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige ! La parcelle se situe sur le flanc de la montagne, le terrain est très en pente, mais comment fait-il pour travailler dans ces conditions ? Nous réalisons le chemin parcouru par le café ou le cacao pour se retrouver dans notre bol le matin.
Nous redescendons vers la maison du producteur car il tient à nous présenter sa famille avant que nous repartions. Son épouse nous y attend, elle nous accueille avec un chocolat chaud. Lorsque sa fille nous voit, elle se cache comme si elle avait peur de nous. Dans certains villages à Madagascar, les enfants se cachaient également à notre arrivée ! Finalement que cela soit à Mada ou au Guatemala, nous restons des curiosités!
Dans la ferme, les cochons, les canards, les poules, les coqs sont en liberté. Certes ils seront tués et mangés, mais dans les pays que nous traversons depuis le début de notre périple, très peu d’animaux sont enfermés. Pourquoi ne pas faire la même chose en France ? Ici pas de production à grande échelle ou très peu, la plupart des familles élève leurs animaux, ces derniers servent à la consommation personnelle. Ils sont rarement vendus ou alors à des voisins. Les poulets peuvent aussi s’échanger contre des légumes. La viande ne s’achète pas dans les magasins, enfin presque pas…c’est très rare !

Soudain Stef fait décoller le drone, tout le monde est stupéfait et même les enfants sortent de leur cachette, films, photos, interviews et voilà, nous sommes repartis !
Nous entamons la deuxième visite : celle-ci est située très haut dans les montagnes. L’ascension est longue et vertigineuse, difficile d’arriver au sommet sans se casser la figure. Après une heure de marche, nous découvrons les parcelles de café puis de cardamome (épice) qui rassemble à des petites grappes vertes que l’on cueille au pied des grands feuillages. Arrivé à la maison, toute la famille s’est réunie pour notre arrivée, l’épouse nous remercie de notre visite. Elle nous sert une soupe de maïs. Dans leur maison, il y a seulement une table, deux lits et un petit hôtel pour prier.
Impossible pour nous d’oublier cette journée, ce sont des moments rares, nous le savons. Nous saluons nos hôtes et reprenons notre route ! Certes nos pantalons sont couverts de terre, mais cette journée, c’était l’aventure, la vraie !

Apodip : formation dégustation café
Pour notre dernière matinée à la coopérative, l’équipe de techniciens demande à Stef de leur faire une « mini formation dégustation café », on le voit hésiter puis comme tout le monde insiste, il se lance ! En effet, même si le volume de production est encore faible (20 tonnes), tout le matériel est déjà présent dans les locaux en vue d’une progression. Alors Stef en profite pour inaugurer le torréfacteur, le moulin, les tasses et la table de dégustation flambant neuve. Tout le monde est attentif aux recommandations puis chacun exprime ses ressentis. Encore un beau moment de partage.

Direction le Nord du Guatemala pour de nouvelles aventures !

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Saludos

La Permaculture Family