PERMACULTURE FAMILY  —   SOIGNER LA TERRE SOIGNER LES HOMMES
#17# PEROU, du Machu Picchu au lac Titicaca

#17# PEROU, du Machu Picchu au lac Titicaca

Le 2 mars 2019

#17# PEROU, du Machu Picchu au lac Titicaca

Depuis Piura, nous nous envolons via Lima vers Cusco de l’autre côté du Pérou car une surprise nous attend, les parents de Stéphane qui ont fait le voyage depuis la Bretagne pour passer une semaine avec leurs petits enfants qu’ils n’ont pas vus depuis 6 mois !

Cusco, le centre du monde !

Avec près de 500 000 habitants, c’est la ville la plus touristique du Pérou perchée à 3400 mètres d’altitude en pleine cordillère des Andes. Cusco fût la capitale de l’empire Incas et c’est aussi le « centre du monde » que l’on peut admirer dans le musée des Incas. Toute la ville est inscrite au Patrimoine Mondiale de l’UNESCO depuis 1983. Logés non loin de la célèbre place des armes, nous déambulons dans les rues du centre-ville dont la plupart ont gardé les murs originels en pierre taillées imbriquées de l’époque Incas. Impossible d’échapper aux nombreux vendeurs ambulants proposant les fameux portes clés lamas qui amusent beaucoup les enfants. Nous avons visité l’intérieur de la prestigieuse cathédrale Notre Dame de l’Assomption achevée en 1669 après 110 ans de travaux et plusieurs tremblements de terre qui l’ont épargnée. On retrouve un peu partout la statue de Tupac Amaru, un indien qui mena une campagne de rébellion contre les Espagnols dès le début de leur arrivée. Malheureusement, il fût exécuté en 1572 avec sa femme, ses enfants et ces principaux partisans. Il reste néanmoins le premier révolutionnaire, tout un symbole. Cusco est une ville riche sur le plan culturel où les spectacles de danses traditionnelles sont permanents.

Le riche patrimoine autour de Cusco

Nous partons tous ensemble en bus dans la Vallée Sacrée des Incas. C’est la saison des pluies (heureusement nous n’aurons pas une goutte durant notre séjour !) et les paysages de montagne sont très verdoyants : maïs, quinoa et surtout les pommes de terre en fleurs de toutes les couleurs. Premier stop à Pisac, un site archéologique démontrant le génie des Incas : construction ingénieuse à flanc de montagne, finesse de la taille des blocs de pierre immenses, interminables cultures en terrasse et styles architecturaux des temples et quartiers de la ville. Plus loin, c’est visite de la ville Ollyantaytambo et de sa forteresse militaire impressionnante ainsi que les greniers à pomme de terre et les sculptures gigantesques gravées à même la montagne. Puis sur les hauteurs de Cusco, visite du site de Sacsayhuaman, la forteresse cyclopéenne qui protégeait la ville.

Le programme préparé par les parents de Stéphane est chargé mais très intéressant 😉. On enchaine donc les visites : Tampumachay, les bains des Incas ; Q’enqo, le centre cérémonial dédié à la fertilité ; le village de Maras et ses salines en terrasses encore exploitées qui offrent un spectacle insolite ; Moray et le laboratoire agronomique des Incas -construit dans une cuvette sur des terrasses concentriques atteignant 150 m de profondeur pour faire varier les températures – qui avait pour objectif d’améliorer les céréales et pommes de terre pour obtenir des variétés plus résistantes aux fléaux et au climat. Enfin, à 28 km de Cusco, nous visitons le village de Chinchero, connu pour son église et ses foires aux textiles colorés. C’est l’occasion de discuter avec les dames aux chapeaux typiques de la région. Les ruelles sont jonchées de vendeurs de maïs géant bouilli dont nous nous délectons. Nous terminons la visite par un déjeuner dans un restaurant qui propose du cochon d’inde mais les enfants n’ont pas le courage de voir ces petits animaux naïfs, confortablement installés dans leur château, finir dans leur assiette 😉.

Le Machu Picchu

Pour accéder à la merveille du Machu Picchu, pas d’autres choix pour nous d’emprunter le train mythique INCA RAIL jusqu’au village de Aguas Calientes traversé par le rio Urubamba, celui qui entoure l’imprenable montagne légendaire. Après une courte nuit et 30 minutes de bus en lacet, nous voilà à l’entrée des mégastructures de légende ! Le rêve est là face à nous, sûrement la plus belle merveille de l’histoire (avec les pyramides, évidemment !). Oui, ce sont des constructions qui défient le temps et l’imagination.

Cette visite ultra touristique (désormais limitée à 6000 entrées/jour) nous a permis de revivre l’histoire de ces hommes qui ont défié leur époque. « Le Machu Picchu est une ancienne cité inca du XVe siècle, perchée sur un promontoire rocheux qui unit les monts Machu Picchu et Huayna Picchu sur le versant oriental des Andes centrales ». Cette cité sacrée a été oubliée pendant des siècles ! Aujourd’hui, elle est considérée comme une œuvre maîtresse de l’architecture inca.

Nous avons eu la chance immense d’observer les caractéristiques architecturales du Machu Picchu et un voile de mystère a envahi la visite… Découvert en 1911, le site du Machu Picchu n’a cessé de faire parler de lui depuis. Aujourd’hui encore personne ne saurait dire s’il s’agit d’une forteresse ou d’une ville, toujours pas d’explication définitive. Le guide qui nous accompagne tout au long des 4 heures de visite nous dit avec émotion : « vous avez face à vous le travail d’une civilisation à son apogée ». Beaucoup d’historiens s’accordent à dire qu’il serait pratiquement impossible de reproduire un ouvrage d’une telle envergure, à 2400 mètres d’altitude. Alors une question demeure, et c’est la même que pour celle des pyramides : comment ces hommes ont-ils fait ?

Et c’est vrai, nous avons devant nous une merveille architecturale auréolée de mystère. Cette cité a été abandonnée par les Incas au XVIe siècle juste avant l’arrivée des conquistadores. Ainsi, la ville sacrée tomba dans l’oubli. Elle fut « redécouverte » en juillet 1911 par l’explorateur américain Hiram Bingham et continue d’être étudiée. En 1983, elle est inscrite au Patrimoine Mondial de l UNESCO.

L’histoire raconte que le Machu Picchu aurait été construit sous le règne de l’empereur Pachacutec. Il y aurait d’ailleurs résidé. Le site se compose de quelques 200 constructions et est divisé en deux parties : la haute et la basse ville. On y découvre des terrasses destinées au travail agricole. La cité était traversée de canaux d’irrigation. Les Incas étaient parvenus à acheminer de l’eau à plus de 2000 mètres d’altitude !  Aucune explication à ce jour. L’un des premiers vestiges découverts par Bingham en 1911 est un temple semi-circulaire, dont l’explorateur lui trouvait une ressemblance avec le Temple du Soleil de Cuzco.

Malgré l’architecture imposante, elle s’harmonise pourtant parfaitement avec la nature alentour. On lui compte donc trois fonctions : résidentielle, agricole et religieuse. C’est une construction impressionnante et notre guide nous explique : « rendez-vous compte, les bâtisseurs de l’époque n’ont utilisé ni mortier ni métal. Et pourtant, les pierres sont parfaitement imbriquées les unes avec les autres ! ». Comme pour les pyramides, « on ne pourrait insérer la moindre aiguille entre les monolithes », c’est ce qu’écrivait Hiram Bingham. Il s’agirait d’un sanctuaire inca, mais également de la « principale ville de la province ». Pour l’explorateur, le Machu Picchu serait en fait les vestiges de la cité perdue de Vilcabamba la Vieja, dernière capitale inca.

Laissez-vous porter par nos photos, en espérant que vous ressentirez le moment fabuleux que nous avons vécu !

De Cusco à Puno sur les bords du Lac Titicaca

Six heures de bus séparent Cusco de Puno. Sur la route, au village de Raqchi, nous découvrons le site archéologique composé d’une muraille en pierre de lave avec deux entrées pour le Chemin des Incas qui mène au Machu Picchu. Plus loin, nous avons la chance de visiter l’intérieur de la « Chapelle sixtine des Andes » à Andahuayllilas. Cette église jésuite du 16ème siècle dispose d’une décoration intérieure étonnante avec une explosion d’or, de sculptures et de peintures qui avaient pour but d’impressionner les populations indigènes de l‘époque pour faciliter leur conversion…

Plus loin, un arrêt au col à 4335 m qui sépare la région de Cusco et celle Puno, nous entrons sur l’altiplano péruvien, un immense plateau de verdure entouré de montagnes enneigées pour le bonheur des immenses troupeaux de moutons et de lamas. A la pause déjeuner au milieu de nulle part, le restaurateur nous propose de goûter le café d’un ami de l’Amazonie pour la somme de 2 euros la tasse !?! Mais pourquoi est-il si cher ? en fait c’est un Kopi Luwak, un café récolté dans les excréments de civettes apprivoisées qui digèrent la pulpe de la cerise du café mais pas le noyau 😉 Mummmm, un des meilleurs cafés au monde 😉.

Le lac Titicaca et ses îles Uros, Amantani et Taquile : voguer au gré du vent

Après Cuzco et les merveilles de la Vallée Sacrée, nous voilà en route pour le lac Titicaca. Nous rêvons de ce lac depuis notre arrivée au Pérou : une étendue d’eau mythique perchée à 3812 m au cœur de la cordillère des Andes. Nous avons hâte de découvrir quelques-unes de la quarantaine d’îles dont certaines sont habitées. Certains disent que c’est « le plus haut lac navigable du monde ». Le lac représente pour les indiens des Andes le berceau de la civilisation Inca : le premier Inca, Manco Capac, aurait surgi des eaux du lac sur les ordres du dieu Soleil pour fonder l’empire Inca. C’est un lieu sacré pour de nombreux peuples andins.

La légende du lac raconte « qu’il y avait une vallée fertile où les hommes vivaient heureux. La vallée était protégée par les « Apus » (dieux de la montagne). Les Apus avaient juste une restriction : ne pas aller au sommet de la montagne, là où brûlait le feu sacré et où se trouvait le diable. Le seul but du diable était de diviser les hommes afin qu’ils se retrouvent dans la pauvreté et la misère. Il les mit alors au défi et leur demanda d’aller chercher le feu sacré pour prouver leur courage. Mais les hommes se firent prendre par les Apus qui, furieux, décidèrent d’envoyer des milliers de pumas pour les punir. « Inti », le dieu du soleil, fût tellement triste, qu’il pleura pendant 40 jours et 40 nuits sans s’arrêter et inonda alors la vallée. Seulement un homme et une femme survécurent et trouvèrent refuge dans une barque. Quand le soleil se mit à briller de nouveau, les deux survivants ont découvert qu’ils étaient au milieu d’un lac très grand où flottaient les cadavres des pumas transformés en pierre. C’est pourquoi ils donnèrent le nom de « lac des pumas de pierre ».

Notre première escale en bateau : les îles flottantes Uros. Celles-ci ont été créées au XIIIème siècle par le peuple du même nom pour échapper aux Incas, la tribu rivale. Le peuple des Uros a complètement disparu au cours des années 1950 et les îles sont désormais habitées par des indiens Aymaras. Les Uros forment un archipel d’une quarantaine d’îles flottantes, artificielles, composées de totora, une sorte de jonc qui pousse abondamment dans le lac. Une couche d’environ 80 cm de totora est nécessaire pour former l’île, cette couche devant être régulièrement renouvelée à cause de la dégradation du jonc au contact de l’eau. Les îles sont amarrées à des poteaux d’eucalyptus au moyen de cordages et de pierres afin qu’elles ne dérivent pas sur le lac. Les habitations et le mobilier sont également fabriqués avec ce roseau.

Deux heures de bateau plus tard, nous arrivons sur l’île d’Amantani, la légende dit que c’est la Perle du lac Titicaca ! En effet, elle brille de mille feux, nous sommes fascinés ! Du haut de ses 9 kilomètres de large, l’île d’Amantani est une petite terre ronde qui émerge avec grâce des eaux du célèbre lac Titicaca. 800 familles, du bétail et des centaines de parcelles agricoles aux teintes variées se partagent l’île. Sur les chemins de pierres, aucun véhicule ne vient perturber la circulation des ânes et des habitants. A peine posé le pied sur l’ile, nous nous élançons sur les chemins de pierre pour réaliser une ascension à 4150 mètres d’altitude. Les paysages sont hallucinants et nous rappellent ceux de l’île de Bréhat en Bretagne. Pas évident de grimper, nous avons le souffle court ! A cette altitude, difficile de respirer correctement. Arrivés au sommet de l’île, le paysage marin nous émerveille, l’émotion est à son comble ! La vue à 360 degrés sur le lac Titicaca est imprenable. Deux temples incas protègent l’île : Pachatata et Pachamama.

Le soir, nous avons tous dormi et mangé chez l’habitant. Ces deniers ne parlaient pas l’Espagnol, ils ont choisi de conserver la langue de leurs ancêtres le Quecha. Nous avons vécu en immersion chez une famille péruvienne, coupés du monde, le temps s’est suspendu. Merci à eux pour ce moment magique et mystique ! Les paysages étaient une ode à la méditation. Mis à part le froid glacial de l’île, tout nous a réchauffé le cœur. Après une nuit propice au rêve, nous sommes repartis sur bateau pour visiter l’ile de Taquile avant de retrouver l’agitation bruyante de Puno déjà en plein carnaval.

« 2 de 2 »

Jusqu’à la frontière avec la Bolivie

Après une bonne nuit de repos à Puno, il est temps de dire aurevoir aux parents de Stéphane qui continuent leur périple péruvien vers Colca, Arequipa et les lignes de Nasca sur la côte. De notre côté, nous restons sur l’altiplano en direction de la frontière bolivienne. Nous longeons le lac Titicaca. Hasta luego Peru.

C’est le tour du monde qui reprend sur les starting blocks !!!!

La suite dans le prochain épisode de la Permaculture Family

N’hésitez pas à laisser vos commentaires,

Saludos

 

La Permaculture Family

6 comments found

  1. Quels beaux paysages !
    Et quels beaux explorateurs aussi,
    Continuez à nous faire partager. Nous irons peut-être dans un an ou deux ou peut-être pas, selon que vous aurez augmenté notre envie .
    Bises
    Michèle et Alain

  2. Magnifique reportage,nous avons fait un très beau voyage:des sites somptueux ,des couleurs chatoyantes,et les sourires qui ne réchauffent le coeur…..
    J’espère que je pourrai goûter au meilleur café du monde…juste une tasse? Il faut partager les richesses n’est ce pas??

    1. Oui ce fût un beau périple 🙂 Pour le meilleur café du monde, oui on en a ramené un peu dans notre sac à dos. Dégustation prévue en France en juillet ou peut être avant 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués avec *.