Le 16 juillet 2019,
#32# MONGOLIE, vivre avec les éleveurs nomades
Сайн байна уу,(Bonjour en Mongole)
Passés les 2 jours de fêtes du Naadam, nous prenons le bus pour continuer plus loin dans les steppes reculées de l’Ouest dans la vallée de l’Arkhangaï.
Le yack dans tous ses états
Nous sommes accueillis par le comptable de l’association « Baby Yack » qui travaille depuis 20 ans avec l’ONG française AVSF (Agronomes & Vétérinaires Sans Frontière). Il nous emmène dans son camion à travers les plaines et les montagnes. Quelques heures plus tard, nous arrivons enfin chez notre hôte, une famille nomade, des éleveurs de yacks, de chevaux, moutons et chèvres. Pendant quelques jours, nous allons partager les activités quotidiennes du couple et de leurs 3 enfants. Notre niveau de mongol est très limité mais la gestuelle et les mimiques suffisent pour communiquer et exprimer les besoins primaires. En quelques minutes, les enfants prennent par la main Louis & Esteban. Très vite, ils explorent tous ensemble les alentours dont la rivière qui serpente la plaine où s’abreuve le bétail. Le paysage est idyllique. Deux yourtes dans cette immensité verdoyante entourée de montagnes encore coiffées de conifères.
Premier réflexe à notre arrivée, où allons-nous dormir ? Evidemment dans une yourte 😉 mais laquelle ? dans la 1ère, nous sommes invités à boire du lait de yack fermenté et salé…gloups !?! C’est surprenant au début, on s’habitue au bout de quelques minutes car il faut finir la grande tasse ! Il y a déjà beaucoup de monde ici. Allons voir dans la 2ème : ici, trois enfants sautent sur des lits, ce sont ceux du frère de notre hôte et de sa femme venus de Oulan Bator passer le Naadam en famille. Très bien, l’ambiance est bonne mais dans notre tête, on se demande bien où l’on va dormir cette nuit. On se dit qu’il faudra sûrement partager la yourte avec l’autre famille mais 3 petits lits pour 4 adultes et 6 enfants ça va faire juste !!! Au même moment, un grand homme rentre dans la yourte et nous fait signe de sortir. Il vient d’arriver en mini camion avec une yourte en kit. On comprend vite que l’activité de cet fin d’après midi sera de monter notre propre logis tous ensemble. Plutôt ludique et très instructif, on dispose la structure puis on l’assemble avec la porte, ensuite il faut mettre plusieurs couches de peaux de moutons serrées les unes contre les autres. Une bâche en plastique pour protéger de la pluie puis pour terminer un tissu très épais. On fixe le toit amovible puis on consolide le tout et le tour est joué ! 1h30 à 4 personnes 😉. On installera des planches en bois surélevées par des gentes de voitures avec deux épais tapis pour les lits. Et hop ! Malheureusement pas de poêle à bois prévu pour cette première nuit qui fût bien fraîche : 7°C au petit matin ! même en sac de couchage, c’est limite.
Tout de suite après, on enchaine sur les activités quotidiennes : la traite des yacks ! Le couple s’approche du troupeau de ces petites vaches préhistoriques très rustiques mais qui se laissent approcher facilement. Monsieur prend tout de même la précaution d’attacher les pattes de devant de chaque animal avant que Madame passe à la traite manuelle assise sur son petit tabouret. Deux à trois litres par animal à chaque traite à raison de 3 traites par jour. Avec leur troupeau de 30 têtes, le couple a largement de quoi se nourrir au quotidien, de valoriser le lait en produits transformés et d’en vendre aux collecteurs locaux.
La famille nous invite à prendre part à toutes les activités de transformation du lait. Encore très instructif, on ne soupçonnait pas autant de variétés : lait salé, yaourt, crème fraîche, galettes de lait séché découpé en tranche, pâtisserie à la douille sucrées ou salées séchées au soleil, et pour finir l’alcool local à base de lait fermenté de yacks. Il faut commencer par chauffer du yaourt puis installer par-dessus un alambic artisanal redoutablement efficace qui en quelques minutes seulement produit via un petit tuyau l’alcool précieux appelé arkhi à 17° que beaucoup d’autochtones appellent la vodka mongole et qui est beaucoup plus abordable que son homologue russe ! D’autres activités ravissent les enfants comme le « dégomme buchette » une version revisitée du chamboule-tout 🙂 mais aussi la « corvée » d’eau : remplir des bidons à la rivière et les tracter sur un chariot roulant.
La vie sous la yourte ! Si on passe beaucoup de temps dehors, il se passe aussi des choses sous la yourte. Les repas sont composés essentiellement de produits laitiers en tout genre : thé au lait, crème fraîche sur pain complet, gâteaux de lait séché, yaourts, …et de viande de mouton et de chèvre grillée ou en sauce. Mum délicieux ! Mieux vaut ne pas être végétarien 😉 ! Les nuits sont fraîches et à partir de la 2ème nuit, nous avons bénéficié d’un poêle qu’il faut alimenter jusqu’au dernier souffle. La chaleur se propage vite et réchauffe les cœurs. Tout le monde s’endort dans son petit cocon au fond de son sac de couchage !
Ah oui et on finit par poser la question à un moment : comment ça se passe pour la douche et les toilettes. Pas vraiment de réponse claire ! On comprend qu’il faut libérer son esprit et faire confiance à la nature. On aperçoit 3 planches à 50 mètres de la yourte au milieu des troupeaux. Un endroit idyllique pour y déposer le futur compost des charmantes steppes de Mongolie. Une harmonie avec la nature sans précédent. Fabuleux !
Portraits : nous passons beaucoup de temps avec les membres de la famille, à travailler, à communiquer, à rigoler, à se surprendre, l’occasion de portraits touchants cristallisés pour l’éternité. La famille nous prête pour l’occasion des habits traditionnels précieusement gardés pour les amis de passage 😉.
Après 3 jours intenses, nous quittons très émus notre famille d’accueil pour se rendre un peu plus loin encore chez une autre famille près de Tsetserleg. A peine arrivés au camp, on enchaine sur les activités quotidiennes : la traite des juments ! Plutôt intrigué, on ne doit pas s’approcher trop prêts des juments et des poulains rendus très fougueux pour cet exercice périlleux qui ont déjà laissés des traces à sa propriétaire. Madame réalise la traite, le seau en équilibre entre les genoux fléchis sans s’asseoir pendant que Monsieur retient le poulain et rassure la jument. Le jeu en vaut la chandelle puisque le couple vend le lait à plus d’un euro le litre, un très bon prix à des collecteurs locaux qui se déplacent en voiture depuis le village.
Ici, des centaines de chevaux galopent dans les prairies, certains sauvages et d’autres montés. C’est l’occasion pour Louis et Esteban de reprendre l’exercice. Accompagnés par les enfants, ils partent en promenade à travers les rivières. Un moment magique qu’ils ne sont pas prêts d’oublier. Autre activité : la coupe du bois pour chauffer le repas mais aussi la yourte pendant la nuit. Louis et Esteban se sont essayés dans l’art de la découpe des buchettes. Rien de sert d’y mettre de la force, il faut être juste et précis ! Une bonne leçon à retenir pour économiser son énergie 😉.
Outre les différents travaux de la ferme, il faut regrouper tous les troupeaux dans des parcs juste avant la nuit tombée. C’est l’occasion de pouvoir observer les animaux de près et de les toucher. Ainsi Esteban a expérimenté l’insolite monté de chèvre avec son complice qui aimait bien faire les 400 coups !
Beaucoup d’émotions encore au moment de quitter la famille. Merci à eux ! Nous prenons un bus depuis le petit village direction retour à la capitale Oulan Bator. Nous y passerons les 2 derniers jours à savourer les derniers moments dont un spectacle artistique incroyable au théâtre national mêlant opéra, contorsionnistes, danses et l’incroyable chant khoomei composé entre autres d’un bourdon grave de la gorge sorti des abysses 😉.
Merci à toi, Mongolie. Merci à vous, les Mongoles qui nous ont excellemment bien reçu durant ces 2 semaines.
La suite des aventures de la Permaculture Family en France dans le prochain épisode !!!!!!!!!!!
Et oui la Mongolie était le dernier pays de cette tournée mondiale 2018-2019.
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La Permaculture Family
Le 8 juillet 2019
#31# MONGOLIE, le Naadam, la fête nationale haute en couleur
Hello 😊
Demain, notre visa de la Chine expire. Quelques jours auparavant, nous souhaitions emprunter le célèbre transmogolien entre Pékin et Oulan Bator, la capitale de la Mongolie. Mais c’est bientôt la fête nationale mongole, le Naadam et les trains ont été pris d’assaut même les trains ordinaires en couchette dure comme on dit ici 😉. Il faut trouver une solution rapidement pour sortir de Chine, sinon il faudra payer une taxe pour chaque jour de dépassement et sûrement beaucoup de tracas à la frontière…
Comme dans les autres pays, on se dit qu’il y aurait sûrement un bus qui part vers la frontière même si personne n’en parle sur internet ou dans les hôtels pékinois ! Rendez vous donc à la gare routière. Bingo ! Il y a effectivement un bus couchette de nuit qui part à 19h ce soir. Ni une ni deux, nous achetons les tickets. A peine le temps d’avaler nos dernières nouilles chinoises, on s’installe dans les couchettes. L’ambiance est bonne 😊. Nous faisons la connaissance de Eléonore, une jeune française diplômée, qui vient passer 3 semaines à cheval en Mongolie. Elle s’élancera seule avec son étalon à travers les steppes les jours suivants. La promiscuité est toujours de mise dans le bus couchette entre les ronflements et la lumière et le son des films de guerre sur les smartphones de nos voisins.
Au petit matin, nous arrivons sur un parking désaffecté à Erlian. A peine descendus du bus, un automobiliste mongol charge les bagages dans son coffre. Il nous emmène jusqu’à la frontière chinoise. Tout se passe bien dans une ambiance décontractée dans les locaux ultra modernes. Nous sommes les seuls étrangers au poste à cette heure-là ! Puis notre chauffeur nous transfert vers la frontière mongole, la route se transforme alors en un champ de bataille. Aucune indication pour entrer dans les bureaux défraichis, nous sommes passés dans un autre monde. « Welcome in Mongolia » nous murmure la policière mongole avec un joli sourire 😉.
Notre chauffeur nous dépose sur un parking de la petite ville de Zamiin-Uud. Comme tombée du ciel, une autre dame arrive en mini van. Après une rapide négociation, nous voilà partis pour 750 km à travers la steppe mongole et le désert de Gobi pour rejoindre Oulan Bator. Rapidement, le paysage est à couper le souffle. On avale les km et toujours le même relief, des plaines plus ou moins sèches à perte de vue avec des yourtes par ci par là. A la pause déjeuner, c’est mouton grillé au barbecue sur le bord de la route. Un délice 😊. Vers 21h, nous rentrons enfin dans la capitale, déjà très développée avec ses grappes d’immeubles modernes. Ça tranche avec les étendues désertiques de la journée.
Oulan Bator, 50% de la population du pays !
Oulan Bator ou Ulaan Baatar, depuis le temps qu’on en entendait parler ! On y est enfin 😉 ! Charmante capitale, tranquille en comparaison avec les mégalopoles chinoises évidemment. Plus de 50% de la population du pays y vit désormais, une accélération ces dernières années dû à un exode rural en explosion. De nombreuses familles mongoles abandonnent le nomadisme, faute de ressources suffisantes et viennent s’agglutiner en plantant leurs yourtes à la périphérie de la capitale en quête d’un travail.
Nous déambulons dans la ville. Ici tout se fait à pied car les distances sont courtes. Place Gendis Khan, le fondateur de l’empire mongol qui – rappelons-le – reste le plus grand empire de l’histoire de l’humanité en 1266 avec une superficie de 33 millions de km carré de la Corée jusqu’en Grèce !!! Oui oui jusqu’en Europe ! Le musée en est très fier !
Nous rencontrons aussi Oyuna, la représentante des coopératives d’éleveurs de yacks et chèvres soutenues par l’ONG française Agronomes & Vétérinaires Sans Frontière (AVSF). En quelques minutes, elle nous concocte un programme chez l’habitant pour vivre au plus près des éleveurs. Nous serons hébergés dans 3 familles durant 10 jours.
Le Naadam à Khorkhorin, l’ancienne capitale
Le Naadam, c’est quoi ? C’est l’abréviation de Eriin gurvan naadam (mongol : ᠡᠷᠡ ᠶᠢᠨ ᠭᠤᠷᠪᠠᠨ ᠨᠠᠭᠠᠳᠤᠮ, cyrillique : Эрийн гурван наадам, « Trois jeux virils »). C’est un festival composé de 3 sports : la course de chevaux, le tir à l’arc et la lutte mongole qui a lieu chaque année les 11 et 12 juillet, ce qui correspond également à la fête nationale qui célèbre l’indépendance de la Mongolie par rapport à la Chine (en 1921).
Nous passerons ces 2 jours de fête extraordinaires à Khorkhorin, l’ancienne capitale du pays. Nous sommes hébergés chez Nasa et Gerel, un charmant couple qui dispose d’un camp de yourte en bordure du village à quelques centaines de mètres des lieux de festivités. Nous participons à la vie de famille : préparation des repas à base de lait et de viande de yacks, jeux plein air avec les enfants, coupe du bois, promenades dans la steppe aux alentours, moments de complicité avec les jeunes enfants curieux…Merci beaucoup pour leur accueil !
Naadam : jour 1. Plusieurs heures de cérémonies d’ouverture très colorées, des discours, des chants, des défilés artistiques des jeunes sous le regard bienveillant des anciens. Les habits traditionnels se font concurrence pour le plaisir des locaux et des nombreux touristes internationaux venus spécialement pour l’occasion.
1ère épreuve : la course de cheval. Ce sont les enfants âgés de 8 à 14 ans qui participent à cette course mythique sur une distance époustouflante de 12 km. Tous aussi fiers les uns que les autres, ces jeunes cavaliers manient incroyablement leur monture du bout des doigts comme une extension de leur corps. Des centaines de chevaux dans un ballet éblouissant.
2ème épreuve : le tir à l’arc. L’épreuve consiste à viser un monticule de boite en métal à une distance de 75 mètres ! Concentration maximum dans son habit coloré, l’archer vise et perce le mur métallique d’une seule flèche sans broncher ! Un très beau spectacle auquel les femmes sont autorisées à participer depuis quelques années seulement. Tant mieux car le Naadam qui signifie jeux virils était exclusivement réservé aux hommes depuis sa création en 1207 par Gengis Khan, le père fondateur de la Mongolie.
3ème épreuve : la lutte mongole. Sûrement le sport le plus impressionnant puisque dépourvu d’accessoire. Chacun des combattants ne dispose que d’un simple slip renforcé et de manchettes raccordées dans le dos, bout de tissu très coloré bleu ou rouge. Le but consiste à obliger son adversaire à mettre un genou, le dos ou le postérieur au sol en utilisant n’importe lequel des mouvements traditionnels. Incroyable 😉
Le Naadam, c’est aussi l’occasion pour chacun de se parer de ses plus beaux vêtements. Les femmes, les hommes, les jeunes et les enfants, tous plus fiers les uns que les autres. De très beaux portraits réalisés dans une ambiance festive.
La suite des aventures de la Permaculture Family chez les éleveurs de yacks à l’Ouest de la Mongolie dans le prochain épisode.
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La Permaculture Family
Le 4 juillet 2019
#30# CHINE, amazing Beijing et la grande muraille
Ecrit en exclusivité par Dominique FAYET, la grand-mère maternelle de Louis & Esteban, qui nous a rejoint lors de notre passage à Pékin.
Nihao 😊
« La Chine, ça commence à Roissy T2. Toutes les inscriptions françaises sont doublées en chinois, sans parler des voyageurs pour Pékin à majorité chinoise. Je suis déjà loin. L’aéroport de Beijing est organisé remarquablement bien. Sans stress rapidement un taxi m’emporte pour Fanglia Hutong Allée du Nostalgia hôtel. Sitôt descendue, j’aperçois ma fille Alexa. Très émues, nous nous tombons dans les bras. Ça fait presque 10 mois qu’ils sont partis. Les retrouvailles sont joyeuses et le soir même Scott, un ami de la famille, qui habite à 5 minutes de notre hôtel ouvre une bouteille de champagne pour notre venue. Merci à lui pour ses conseils et son excellent barbecue partagé avec ses amis.
En voyage, la gastronomie fait partie incontournable des découvertes. L’Asie a toujours séduit nos palais. Que ce soit dans les restaurants populaires ou plus raffinés, tout nous enchante à part Esteban dont les papilles sont encore très sélectives. On nous « materne » à l’envie pour nous initier à certains savoir-faire. Les serveurs(euses) rient de nos maladresses et sont très attirés par les enfants. Toujours la bienveillance nous fait chaud au cœur. Le dernier jour, on déguste un sublime canard laqué. Surprenant aussi l’eau chaude citronnée servie en début de repas. Au début, on est rébarbatif puis on s’y fait mieux à la fin du séjour. J’aimais ce breuvage alors que la température du soir avoisine encore les 35℃.
L’hygiène dans les restaurants est un souci majeur enfin ce que l’on en voit : les serveurs portent devant leur bouche un plexiglas afin de protéger les plats d’éventuels postillons. Une révolution hygiéniste a également eu lieu dans la ville : pas un papier, pas de mégots, pas de déjection canine. En 10 jours, je n’ai vu ou entendu que 3 ou 4 cracheurs alors que l’on m’avait assuré que tous les chinois en étaient coutumiers ! Témoignage d’une hygiène irréprochable : des toilettes publiques à chaque coin de rue, certes peu intimistes mais très bien entretenues !
De multiples balayeurs(yeuses) en tenue blanche dans les parcs et jaune en ville arpentent les allées, les rues traquant le moindre détritus. De nombreuses mégapoles devraient s’en inspirer 😊. Les promenades restent agréables à travers les Hutongs au cœur de Beijing : anciens habitats de briques aux cours intérieures multiples permettant aux habitants de se retrouver et d’échanger sur tout et rien. Les entrées des maisons sont en quinconce afin d’empêcher les mauvais esprits d’y entrer. Il fallait y penser !
De ruelle en ruelle, nous avons admiré les portiques de bois peints couronnant des portes sang de bœufs cloutées ou non de gros. Boutons or derrière les échoppes, on aperçoit l’entrée de vieilles maisons non restaurées. Curieux, nous avons franchi le seuil de belles cours ombragées. Avec gentillesse, on nous informait : « excuse me, it’s private ». Nous n’avons fait aucune incursion dans les quartiers récents aux grandes tours et aperçu seulement de loin les bâtiments olympiques. Le métro ultra moderne confortable très propre n’a plus de secret pour nous. Louis, notre guide, y était comme un poisson dans l’eau. A toutes les entrées de station, les sacs passent au scanner. Comme partout en Chine, tout est efficacement réglé, ça va très vite malgré la densité de voyageurs quand on pense que Beijing à quand même 21 millions d’habitants.
Notre première visite fût évidemment la Place Tienanmen. Emus, nous avons observé une minute de silence poings serrés en hommage aux victimes de 1989. Des caméras partout ne nous empêchent pas de fredonner l’Internationale.
Chaque jour des sites emblématiques et merveilleux s’enchaînent nous laissant le soir fourbus mais comblés. La Cité Interdite. Obligés de réserver par Internet la veille, nous sommes prévenus, pas plus de 80 000 personnes journellement. En effet, la foule joyeuse nous oppresse un peu : 9990 pièces. Très peu sont accessibles. Les cours, les jardins s’enchaînent ainsi que les pavillons aux toits de tuiles vernissées bleues vertes ornées sur leurs arrêtes d’animaux mythiques. On se souvient alors du merveilleux film de Bertolucci sur le dernier empereur de la dynastie Quing : Pyoui.
Le Temple des Lamas et celui de Confucius nous racontent les religions et philosophies qui ont marqué avec le Taoïsme l’Empire Céleste. Nombreux sont les Chinois à s’incliner devant des statues, brûlant des bâtons d’encens. Mao doit se retourner dans sa tombe 😉.
Les 270 ha du Temple du Ciel sont un des lieux favoris des pékinois : jeux de cartes de landing, gymnastique au milieu de la roseraie : 3 dames d’un âge certain nous initient à un jeu de jambes délicat pour se renvoyer une balle ailée. Rires mêlés bons moments partagés.
Le lac du Parc Beihai : un enchantement dans les petits pavillons au bois peints. Au bord de l’eau, des danseurs folkloriques ou non évoluent pour notre plus grand plaisir. Certains mêmes nous ont invités à entrer dans la dance notamment des Ouigours aux costumes colorés.
L’année dernière, à Madagascar, nous avions parlé avec Louis et Esteban de la Grande Muraille et de son histoire à travers les siècles, de l’eau et du riz gluant qui servait de liant pour la chaux… Et nous avions rêvé d’y aller ensemble ! Et bien nous y « futent » à Mutianyu. En plein cagnard, nous avons arpenter le plus grand ouvrage humain. Emus, ébahis de cette muraille infranchissable aux envahisseurs, entourée de montagnes ! Les petits et Stéphane sont partis tels des chevaliers à l’assaut du premier col de la muraille me laissant à ma modeste condition de marcheuse essoufflée. Alexa, vaillante, est allée à mi-chemin de cette course folle 😉. Mais quel bonheur de se retrouver et de partager nos émotions et nos cris à la descente vertigineuse du téléphérique.
Pékin donne envie d’aller plus loin dans la découverte de cet « Empire du Milieu ». Sans doute les campagnes réservent d’autres aspects moins spectaculaires mais d’une réalité plus humaine encore
Un autre voyage alors ?
La suite des aventures de la Permaculture Family en Mongolie dans le prochain épisode.
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Le 24 juin 2019
29# CHINE, traversée de la Chine du Yunnan à Pékin
Nihao 😊
Fini le joli lac Lugu, nous devons rejoindre désormais la région de Ya’an à 600 km de là, à travers les montagnes. Mais pas de train ni de bus pour y arriver. Alors il faut trouver une voiture particulière. C’est notre nouvelle amie la boulangère branchée qui nous aidera à trouver des contacts, écrire, traduire, négocier, et organiser la logistique. Pas évident en chinois effectivement mais on se débrouille et se fait comprendre au bout d’un moment. Finalement, on trouve un jeune qui viendra nous chercher le lendemain matin pour un tarif honorable ! Mais au moment de monter, la voiture est assez petite et il a prévu de mettre encore deux autres personnes en plus de nos bagages…dur dur ☹. Après négociation, nous voilà parti tous les 5 à travers les montagnes sur les autoroutes suspendues et les tunnels à n’en plus finir. Tout se passe bien jusqu’à Xichang mais il ne veut plus avancer car on roule déjà depuis plus de 8h ! Une heure d’attente dans une petite gargotte et il nous trouve gentiment un autre chauffeur. La voiture est petite mais ça fera l’affaire. Musique chinoise variée à fond, et nous voilà reparti à travers les montagnes jusqu’à Ya’an. Sortie de l’autoroute, le chauffeur s’arrête. Le voyage est apparemment terminé pour lui et la nuit est tombée ! Mais il nous reste encore 20 km dans la montagne pour rejoindre le refuge que nous avons réservé. Aucun taxi ne veut nous emmener au refuge de nuit car la route est en travaux et ils disent que leur voiture ne passe pas ! oups ! Après un peu d’hésitation, notre chauffeur nous annonce qu’il nous mènera à destination quoiqu’il arrive ! Youpi 😊. Effectivement la route de montagne en travaux de nuit fût plutôt périlleuse mais comme tous les Chinois depuis le début, aucun d’eux ne nous a laissé tomber. Merci 😊. A minuit, on peut enfin souffler dans notre petite maison dans la forêt !
Ya’an : au royaume des pandas géants
Aujourd’hui c’est le grand jour, nous partons rencontrer les pandas géants de Chine ! C’est un honneur. Ici dans l’Empire du Milieu, le panda géant est un symbole, l’emblème de protection de la nature, un trésor national, il est protégé, honoré, et le plus souvent respecté. En tibétain, son nom signifie « chat-ours ». En effet, bien qu’appartenant à la famille des ursidés, ses pupilles sont fendues verticalement comme celles des félins. Si le panda géant pouvait autrefois être fréquemment observé dans le Sud et l’Est de la Chine, ainsi qu’au Myanmar et dans le Nord du Vietnam, son aire de répartition se réduit aujourd’hui à quelques 20 parcelles de forêts isolées dans les zones montagneuses des provinces de Sichuan et Gansu (Chine). Nous ne le savions pas et l’avons tristement appris, le panda géant est en train de disparaître, de par le monde, il en reste à peine 1500 !
En 1950, l’explosion démographique humaine a généré une déforestation croissant liée au développement des activités minières. Cela est aussi lié à la construction des grands barrages, des routes, des logements et des voies ferrées. Les zones agricoles gagnent du terrain et l’espace de vie des pandas géants se réduit comme peau de chagrin ! Peu de pandas subsistent à l’état sauvage…
En raison de la fragmentation et de la disparition de leur habitat, les pandas ont de plus en plus de mal à migrer, processus naturel et indispensable pour trouver un ou une partenaire et favoriser les échanges génétiques. La migration permet aussi aux plus jeunes de construire leur territoire après la séparation avec la mère. Enfin cette migration est essentielle pour trouver de la nourriture dans les périodes de déforestation massive, ils peuvent partir en quête de nourriture alternative !
Les conséquences sont désastreuses : consanguinité, brassage génétique insuffisant, résistance amoindrie aux maladies. Par ailleurs, ils ont développé une faible adaptabilité aux changements environnementaux.
Heureusement, une poignée d’hommes et de femmes ont décidé de lutter, de résister et de protéger le panda géant de chine ! Certains travaillent à la conservation des pandas depuis 1980 (WWF). A l’heure actuelle, ce travail de protection se situe dans les provinces du Sichuan (là où nous étions !) et dans la province du Gansu. Ici, les actions déployées consistent à agrandir les réserves, à créer des corridors verts pour relier les populations isolées. Grâce aux efforts surhumains de ceux qui luttent pour la protection des animaux en voie de disparition, il semblerait qu’à l’heure actuelle, la disparition des pandas géants soit fortement amoindrie !
Fidèles à nos convictions, nous ne sommes pas allés dans un zoo. Nous avons donc choisi de « rencontrer » les pandas dans un habitat semi naturel (zone de protection de Bifengxia). Ici les animaux évoluent au cœur d’une réserve naturelle, certes il y a des murs mais les parcelles sont immenses. Les mamans sont laissées avec leurs bébés. Beaucoup de bénévoles et de vétérinaires sont présents, arpentent la jungle et veillent au bienêtre des pandas. Progressivement (cela peut prendre des mois !), les pandas sont remis en liberté dans des zones où il n’y a pas de danger.
Voilà, 4H d’excursion dans une pure réserve naturelle verdoyante et luxuriante, 4H pour les observer, pas de trop prêts. En effet, les professionnels veillent à ne pas trop les perturber. Ici, pas d’attraction touristiques et c’est tant mieux. Vive l’humanité, vive l’intelligence, vive l’espoir !
On a aussi tremblé au Sichuan !!!
Un peu plus loin, nous arrivons dans la petite ville d’Emei Shan : 1,4 million d’habitants seulement 😉 et même dans les petites villes, les forêts d’immeubles sont légions. L’expression « pousser comme des champignons » est vraiment adaptée ici 😊. Notre logement se situe donc dans une tour au 11ème étage avec une vue imprenable sur…le prochain chantier d’immeubles en cours 😉. Le bâtiment accueille plusieurs bus de Chinois venus participer au Championnat du Monde de Kung Fu qui se tient en ce moment sur le Mont Emeishan. Nous sympathisons avec quelques participants en tenue de combat avant de remonter nous coucher. Les enfants s’endorment doucement…
22h52 : les rideaux de la fenêtre se mettent à bouger, les ressorts du matelas vrombissent, comme une impression de naviguer en pleine mer, l’immeuble tangue de gauche à droite. Oui, il se passe bien quelquechose : tremblement de terre, magnitude 6 ! Quelques secondes plus tard, des cris retentissent puis un brouhaha s’installe progressivement. On se penche par la fenêtre du 11ème étage pour voir : une foule de 300 personnes est déjà réunie au pied de l’immeuble. Tous les chinois ont déjà évacué les lieux et nous ? Que faire ? Ni une ni deux, on réveille les enfants qui surpris, paniquent un peu quand même avec l’inquiétude de laisser le peu d’affaires qu’ils avaient derrière eux. Allez, Allez, on se dépêche, il faut descendre d’urgence. Une fois claquée la porte de l’appartement, nous nous retrouvons tous à courir en pyjama dans le couloir jusqu’à l’ascenseur ! On est devant le fameux dilemme de l’ascenseur ou de l’escalier alors que retentissent en nous les fameuses consignes de sécurité qui bannissent l’utilisation de l’ascenseur en cas d’incendie ou de séismes ! En même temps, descendre 11 étages à pied va nous prendre minimum 4 minutes pour sortir du bâtiment alors que l’ascenseur le fera en moins de 25 secondes. Tic Tac Tic Tac ! Après une deuxième réplique, on s’engouffre finalement dans l’ascenseur qui referme ses portes. Silence total pendant les 20 secondes de descente interminable. Ouverture des portes. Oufff puis on part rejoindre en courant toute la foule très agitée qui est descendue de tous les immeubles voisins !!!
Personne ne parle anglais, un peu difficile d’exprimer nos émotions mais aussi nos inquiétudes pour la suite de la soirée !!! Qu’est-ce qu’on fait ? C’est alors qu’on se rappelle un passage du guide touristique « 2008, séisme de magnitude 8 dans le Sichuan, 87 000 morts et disparus ». On comprend alors la panique générée même si les secousses restent fréquentes ici. Beaucoup de Chinois commencent à aménager leur voiture pour y dormir avec femme et enfants, ils ne remonteront pas dans l’immeuble cette nuit…oups…ce n’est pas vraiment rassurant tout ça ! Finalement vers minuit, les gardiens de l’immeuble font signes que l’on peut rejoindre nos appartements…sur la pointe des pieds, on reprend l’ascenseur, on se recouche pour une nuit sur une seule oreille. Une 50aine de répliques (moins fortes) seront ressentis dans les heures suivantes.
Emei Shan : naissance du Kung Fu sur le Mont
Le lendemain, pour se changer les idées, nous partons à l’assaut du Mont Emei Shan, un ensemble de montagnes couvertes de forêts qui ont inspirées bons nombres de moines bouddhistes et de grands maîtres spirituels jadis et encore aujourd’hui.
Le parcours aménagé dans la nature luxuriante nous fait découvrir une multitude de temples traditionnels qui hébergent des pèlerins en quête de spiritualité.
Sur le parcours, les rencontres avec les Chinois se multiplient et se soldent par LA PHOTO SOUVENIR des quelques mots ou gestes échangés. Un rapport équilibré où chacun repart avec le portrait d’une culture différente. Très touchant et émouvant aussi avec les enfants.
LeShan : le Bouddha géant
Le lendemain, nous partons découvrir le plus grand bouddha du monde dans la ville de LeShan. Taillé à même la falaise, le giant buddha avec ses 71 mètres de haut pour 28 mètres de large domine le confluent des 3 fleuves (le Dadu, la Min et la Gingyile) au fort trafic. C’est le moine Haitong qui conçut ce projet en 713 dans l’idée de protéger les navires et de calmer les courants meurtriers. L’œuvre ne fût achevé que 90 ans après la mort de Haitong. Ses oreilles, longues de 7 mètres, symbolisent la sagesse et l’abandon raisonné du matérialisme. On dit que ce sont les lourds bijoux portés par Siddartha avant qu’il ne renonce aux choses matérielles qui lui ont laissé les lobes d’oreilles très allongés.
La visite est plutôt impressionnante et vertigineuse. En effet, une première ascension par la colline permet d’accéder au niveau des oreilles du bouddha 😉 puis c’est la descente qui commence par un micro-escalier de pierre taillé dans la falaise le long du bras, des flancs jusqu’aux doigts de pieds. C’est dimanche, tous les touristes chinois ont eu la même idée que nous ! Il faut se faufiler dans la horde pour espérer arriver aux pieds du colosse ! Après le bain de foule, la vue est surprenante et l’on pense à tous les ouvriers qui ont travaillé sur l’édifice à l’époque. Incroyable.
Chengdu Train Station
Il est temps de changer de région. Un premier train nous emmène à Chengdu, une énorme ville chinoise de 17 millions d’habitants. Les deux heures passées en transit dans la gare nous donnent une idée de l’activité impressionnante : départ d’un TGV toutes les 2 minutes entre 5h du matin et minuit. La gestion est identique à celle des aéroports ! Comme d’habitude, nous sommes l’attraction de la salle d’attente. Quelques photos souvenirs et des visages qui changent d’une région à l’autre.
Xi’an, la cité imprenable
A Xi’an, l’une des plus grandes villes de Chine, le rythme a été intense. La Chine est immense et parfois le voyage s’apparente à un marathon ! Première étape : visite du quartier musulman et de sa sublime mosquée. Le quartier des Chinois musulmans nous a séduit ; un labyrinthe de ruelles populeuses, où l’on se fraie un chemin entre les échoppes colorées, les ateliers d’artisans, les marchés d’épices, les cantines extérieures et de discrètes mosquées retirées derrière de lourdes portes en bois : un mode séculaire que nous avons trouvé décontracté et accueillant.
En déambulant dans les ruelles du quartier musulman, nous avons eu envie de nous amuser un peu et nous nous sommes laissés tentés par l’expérience du Kiss Fish Spa !!! Cette expérience très étrange où des centaines de poissons viennent vous faire des bisous sur les pieds ! Ce fut un moment de communion absolue avec l’eau et les mini fish. On se laisse aller, on prend le temps et on rigole ! La séance de Kiss Fish Spa s’apparente presque à une thérapie !
La grande mosquée de Xi’an a longtemps, et encore aujourd’hui, fait de cette vieille capitale de la Chine impériale une place forte de l’islam chinois : elle est l’une des mosquées les plus anciennes, les plus renommées et la mieux préservée de l’Empire du Milieu. Fondée en 742 au cours de la dynastie Ming (1368-1644), puis agrandie durant la dynastie Quing (1644-1912). La route de la soie, dont Xi’an fut l’un des points de départ, a grandement favorisé un mélange de cultures grâce, entre autres, à l’apport des marchands musulmans (arabes, perses ou encore afghans) qui se sont installés en chine dès le premier siècle suivant l’avènement de l’islam au 7ème siècle.
Après qu’elles eurent un temps nié son existence, la Grande Mosquée de Xi’an est aujourd’hui un patrimoine religieux pleinement reconnu des autorités chinoises qui n’ont pas eu une histoire apaisée avec les religions.
Ces dernières ont en effet été interdites lors de la terrible révolution culturelle (1966-1976), qui a marqué une période noire en Chine faite de persécution, de destructions et de fermetures de lieux culte pour les fidèles des religions monothéistes ou non. La Grande Mosquée de Xi’ an a fait partie des rares biens publics épargnés durant ladite révolution. Celle-ci est reconnue depuis 1956 comme site historique et culturel majeur protégé au niveau provincial, puis élevé au rang de site historique et culturel majeur protégé au niveau national en 1988.
Après la mort de Mao Zedong en 1976, l’Etat chinois a progressivement redonné au peuple des libertés, parmi lesquelles religieuses. L’islam est reconnue comme l’une des cinq religions établies en Chine.
La grande Mosquée de Xi’an figure aujourd’hui parmi les sites touristiques les plus visités de la province du Shaanxi mais n’en demeure pas moins un lieu de culte très fréquenté des Chinois de confession musulmane, issus majoritairement de l’ethnie des Huis, des descendants directs des voyageurs de la Route de la soie. Xi’ an, qui compte un quartier musulman aussi fameux qu’ancien, abrite elle-même quelque 60000 Musulmans, très loin des 20 millions que compte la Chine.
La visite de la grande mosquée de Xi’ an fut l’un des temps forts du tour du monde ! En effet, c’est au cours de cette visite que nous avons mesuré à quel point le voyage nous avait transformé. En effet, au moment d’acheter nos billets pour la visite, la dame nous explique que l’entrée est gratuite pour ceux qui sont de confession musulmane ! La barbe de Stéphane et la capuche d’Alexa qui la protège de la pluie nous ont métamorphosé en pèlerins ou croyants 😊 c’est tellement dingue, la femme à l’entrée nous parle même en arabe. Elle est persuadée que nous comprenons. Parfois le voyage se teinte d’une douce spiritualité, et souvent nous nous sentons comme des pèlerins qui marchent sur les chemins du monde…
De par sa taille imposante, les remparts de Xi’an ou muraille qui cerne la vieille ville de Xi’an est le premier des monuments historiques de l’ancienne capitale impériale à avoir attiré notre attention ! C’est sous la pluie et dans la brume que nous avons deviné les remparts. Nous avons frissonné et notre cœur s’est emballé, ce sont les prémisses de la Grande Muraille ! A l’origine Xi’an était à l’origine une cité fortifiée, il y a bien longtemps désormais que la ville a débordé de ses murailles. Ses remparts, massifs, séparent à présent la vieille ville, dont ils font toujours tout le tour, du reste de l’agglomération.
Les remparts ont été érigé sous le règne de Zhu Yuanzhang, premier empereur de la dynastie des Ming au 14ème siècle. Lorsque Zhu Yuanzhang s’empara de Huizhou, bien longtemps avant de fonder la dynastie des Ming, un ermite nommé Zhu Sheng l’exhorta « à bâtir de hautes murailles, à faire d’abondantes réserves de provisions et à prendre son temps avant de se proclamer empereur ». Après avoir vaincu ses rivaux et unifié la Chine, Zhu Yuanzhang, suivant les conseils de l’ermite Zhu Sheng, ordonna que soient édifiées des murailles autour d’un grand nombre de villes de l’empire. Zhu assurait que « de tous les territoires où coulent des rivières et où se dressent des montagnes de par le monde, l’Empire du Milieu est le plus solidement fortifié et le moins vulnérable d’un point de vue stratégique ». Xi’an était déjà dotée à l’époque du premier empereur des Ming de remparts datant de la dynastie des Tang.
Toutefois, suite à la campagne de construction initiée par Zhu Yuanzhang, cette muraille fut restaurée et consolidée. Les premiers remparts à avoir été édifié autour de Xi’an étaient constitués de couches de terre mêlée de chaux vive et de riz glutineux superposées les unes aux autres. Cette muraille primitive était remarquablement solide. Par la suite, elle fut totalement recouverte de briques. Un fossé large et profond fut en outre creusé tout autour de la ville. D’énormes pont-levis enjambaient ces douves. Il suffisait de les lever pour qu’il devienne impossible d’entrer dans la ville ou d’en sortir.
Nous avions décidé d’affronter les puissants remparts de Xi’an ! 14 kilomètres de randonnée nous attendaient sur les remparts, une fête multicolore battait son plein ! Ici les Chinois s’étaient parés de leurs plus belles tenues et chacun prenait la pose : les mariées vêtues de robes somptueuses en soie rouge sont venues immortaliser le moment Sacré de leur Union avec leurs époux ! Les photographes sont là et les flashs crépitent. D’autres jolies filles sont vêtues de vêtement traditionnels, elles arborent de sublimes coiffures. Elles aussi prennent la pose telles des stars de cinéma ! Nous avons été sollicités tout au long de la randonnée. Beaucoup souhaitaient nous photographier ! Esteban, en particulier, est très demandé 😉. Nous nous sommes pris au jeu des photos et avons nous aussi sublimé la rando des remparts de Xi’an !!
Xi’an, l’armée des soldats en terre cuite du 1er empereur de Chine
Nous avons visité l’armée des soldats en terre cuite datant du premier Empereur de Chine. Ce site sacré a été découvert en 1970 par deux paysans qui souhaitaient creuser un puit dans leur champ. Leurs pioches se heurtent alors à une roche dure, en y regardant de plus près ils découvrent ahuris une tête de guerrier et des pointes de flèches. Ils réalisent assez vite que c’est une découverte importante. Les archéologues s’en mêlent et l’armée des soldats en terre cuite devient la plus grande découverte de tous les temps ! Les archéologues mettent au jour le mausolée abritant la dépouille d’un grand empereur chinois. En juillet 1974, 7000 fantassins et cavaliers sont à leur tour découverts dans trois fosses distinctes, recouvertes à l’origine d’un toit en bois et d’une couche de terre. Le mausolée s’est affaissé en de nombreux endroits et a subi les incursions destructives d’opposants au régime qui ont incendié et détruit de nombreuses statues.
Nous ne saurions, nous n’aurions pas les mots pour décrire ici l’émotion qui nous a submergée quand nous avons découvert les soldats de Xi’an. Dans le même temps, nous étions déstabilisés, nous pensions découvrir 7000 guerriers et chevaux en parfait état sagement alignés. Seules 600 Statues ont été restaurées suite à un travail de fourmis que nous saluons ici ! 90% des guerriers de terre cuite sont donc toujours en morceaux ou recouverts par des mètres de cube de terre. D’après les guides chinois, il faudra 100 ans pour restaurer l’intégralité des statues
En 246 av J.C., le roi Tcheng monte sur le trône à l’âge de treize ans. Face aux autres royaumes chinois qui le menacent, Tcheng va faire preuve d’une détermination sans précédent. En -234, un de ses généraux, vainqueur du royaume rival de Tchao lui offre 100000 têtes coupées en trophée. Tcheng échappe à un assassinat organisé par les autres princes en représailles et lance une vaste campagne militaire. Les conquêtes se succèdent et en -221, la Chine est unifiée sous son autorité. Il prend alors le titre impérial de Huang-ti, ou « Auguste Seigneur ». Il est connu dans l’histoire comme étant le Premier Auguste Seigneur Ts’in, en chinois Ts’in Che Huang-ti.
En une vingtaine d’années, il mit fin au système féodal pour imposer un fort centralisme, il unifia les poids, les mesures et les langues, il créa des routes et il fit réunir en une ligne de défense continue, une immense muraille continue construite par les anciens princes chinois. Il posa des bases politiques et sociales qui durèrent vingt et un siècles. Ce César asiatique mourut en 210 av J.C. après avoir fait construire un gigantesque tombeau peuplé de 6000 soldats de terre cuite plus grands que nature.
La suite des aventures de la Permaculture Family en Chine à Pékin dans le prochain épisode.
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La Permaculture Family
Le 14 juin 2019
#28# CHINE, exploration du Yunnan et 1ères impressions
Nihao 😊
Certains vous diront que voyager en Chine sans assistance (guide, tour operator) relève de la folie. Nous tenterons donc de mettre à mal tous ces préjugés que nous avons autour de la Chine et des Chinois 😊.
Passés la frontière laotienne, à quelques mètres de là, nous arrivons devant le poste frontière chinois ultra moderne à reconnaissance faciale. Tous nos camarades chinois du bus couchette passent aisément le test ainsi que le scanner. Quant à nous, ça sera plus long ! En effet, la frontière terrestre de Boten n’est pas souvent empruntée par les étrangers et pour cause, pour l’obtention du visa à l’ambassade de Chine à Vientiane (comme pour celle de Paris), il faut montrer un billet d’avion aller-retour…sous-entendu que les étrangers ne sont pas censés rentrer par la terre…Bref, les douaniers, surpris de nous voir, sont déroutés car nos passeports ne sont pas reconnus par l’ordinateur. Une inspection minutieuse de chacun de nos documents commence au grand fichier électronique puis à la loupe. Enfin il faut répondre aux questions calmement via le traducteur du téléphone de l’agent qui ne parle pas anglais. Après quelques quiproquos (dûs aux erreurs de traduction), une interrogation sur la barbe de Stéphane qui a poussé très vite selon eux ! 😉 ! …on s’échange quelques sourires et nous sommes libérés 😊.
Nous remontons dans le bus couchette pour une nuit agitée à travers le Yunnan.
Kunming, la capitale du Yunnan
7h10 le bus nous dépose devant la gare routière de petite ville de Kunming au Nord Est du Yunnan avec 8 millions d’habitants tout de même ! Des autoroutes sur des rampes dans tous les sens à perte de vue !
Nous devons rejoindre un petit appartement en banlieue mais personne ne parle anglais malgré l’agitation autour du nous.
Etape 1 : le transport. Beaucoup de vrai-faux taxis, puis finalement en s’éloignant un peu, on finit par se comprendre avec un taxi sympathique qui est prêt à tenter l’aventure à travers les autoroutes de la ville jusqu’à notre hébergement téléguidé par le smartphone…Nous y arrivons sans encombre finalement 20 minutes plus tard.
Etape 2 : se loger. Nous sommes devant l’appartement mais il faut un code que notre hôte ne nous a toujours pas envoyer. Objectif : se connecter à la toile pour obtenir le fameux code. Après quelques explorations chez le gardien, un agent de la banque, une passante, c’est finalement dans une petite gargote qu’on obtient gentiment le wifi de l’épicier amusé.
Etape 3 : se nourrir. En bas de l’immeuble, nous faisons le tour des petites boutiques pour goûter à la cuisine chinoise…uniquement des produits sous plastique…puis finalement au détour d’une ruelle, nous tombons sur une cantine collective d’où sort une odeur délicieuse. Les cuisinières d’un certain âge nous accueillent avec un grand sourire mais la communication n’est pas aisée malgré la rigolade. On sort alors le guide de conversation puis une jeune chinoise vient à la rescousse avec son smartphone. Clic clac et voilà un grand plat en sauce au milieu de la table. Mission réussie 😊. On trempe tous en même temps nos baguettes dans la soupière. Du « feu » sort immédiatement de la bouche d’Esteban qui cherche désespérément de l’eau pour éteindre l’incendie !!! Dans l’euphorie collective, nous avions oublié de préciser sans piment 😉 détail qui a son importance ici en Chine où les épices sont reines ! Le personnel nous offre une bière locale pour le désagrément ! L’ambiance est bonne et nous y reviendrons le lendemain.
Nous passerons la journée dans le centre de Kunming avec la visite du temple Yuan Tong, un des plus vieux temples bouddhistes du monde. A l’entrée, le gardien nous fournit deux bougies et 3 bâtons d’encens à bruler devant le temple principal.
Au Green Lake Park, nous découvrons les groupes de danses traditionnelles au milieu des fleurs de lotus. De nombreux chinois nous abordent pour discuter et se prendre en photo avec nous. Nous déambulons dans les rues où pullulent les magasins de champignons de toutes sortes, ingrédient de base de la cuisine chinoise.
Nous avons réservé un billet de train sur internet. Il faut désormais le retirer au guichet de la gare principale de Kunming avant le départ. Toute une aventure de 45 minutes qui se termine à temps 😊. Pour couronner le tout, c’est le début d’un long we férié, celui des bateaux dragons, la gare est plus que noire de monde. Heureusement, tout le personnel reste zen et met tout en œuvre pour nous aider. Incroyable. Après passer, le contrôle d’entrée, le scanner, le contrôle des tickets pour le bâtiment principal puis celui pour l’accès au quai, nous voilà prêt à embarquer dans un train type TGV ultra moderne et ultra connecté…3h30 plus tard, nous voilà à Lijiang au Nord Est du Yunnan.
Lijiang et sa vielle ville au pied des montagnes enneigées du Dragon de Jade
4 heure de TGV chinois ultra moderne et ultra connecté à travers la campagne du Yunnan, nous voila à Lijiang !
Perdue à 2 500 mètres d’altitude dans le Yunnan, la ville de Lijiang a un passé riche en mixité ethnique. Déjà bien développée sous les Song, la région aurait ensuite accueilli un bon nombre de petits groupes minoritaires fuyant les invasions nordiques de Gengis Khan. C’est ici que serait apparu le peuple Naxi, il y a 1 400 ans. Lijiang, considérée comme le centre du pays naxi, accueille encore aujourd’hui une forte population de cette ethnie, même si cette dernière a aujourd’hui tendance à fuir le développement touristique de la ville. Mais Lijiang, ce n’est pas seulement le foyer du peuple Naxi, c’est aussi une région dont l’architecture a su justement allier les appartenances naxi à l’influence des Qing et des Ming dans un résultat exceptionnel. La vieille ville de Lijiang, de même que plusieurs sites et villages, sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco.
Tous les guides le disent, Lijiang est l’un des plus beaux endroits du Yunnan ! Son village traditionnel merveilleusement bien conservé au pied de la montagne enneigée (presque toute l’année, sommets à 5600 mètres !) du Dragon de Jade, apporte un petit air magique à la ville. Lorsque nous l’avons découvert, une phrase s’est imposée à nous : « oh…nous l’avons tellement rêvée et soudain la Chine est là sous nos yeux ! ». Au sein de la vieille ville, l’architecture traditionnelle et les paysages naturels se mêlent l’un à l’autre, et mystérieusement une impression de Moyen- Age se dégage. Lijiang est une petite retraite non loin de Shangri-la et du Tibet. Nous avons logé dans une petite pension merveilleuse où la gérante parlait anglais, pour la première fois, nous avons pu parler avec quelqu’un du pays ! Certes nous avons maintenant un excellent niveau de chinois – lu, écrit et parlé ! 😉- mais nous étions heureux de pouvoir parler anglais avec une chinoise. Elle nous a accompagné tout au long de notre séjour à Lijiang qui restera l’une des plus jolies villes ce tour du monde ! Nous avons adoré déambuler dans les ruelles à la rencontre des chanteuses, des blanchisseuses et des ombrelles multicolores. Merci Lijiang !
Bien sûr, la ville possède son temple tout là-haut sur la colline : le Palais des Mu. Le clan des Mu, issu de la seigneurie naxi locale, administra Lijiang pendant des siècles d’abord, sous l’autorité des Ming ensuite, sous celle des Qing. Ce complexe moderne retrace fidèlement l’ancienne cité du pouvoir des Mu. Le palais que nous avons visité est adossé à une colline au cœur de la vieille ville de Lijiang. Le complexe possède d’importantes structures en bois minutieusement décorées. Le palais d’origine couvrait deux fois la superficie actuelle, et fut construit avec tant de fastes qu’on le comparait à la Cité interdite de Pékin que nous visiterons plus tard. Ce n’est pas rien !
Lijiang est la ville où nous avons fêté les 40 ans de Stef, soirée mémorable dans un restaurant où tout un groupe de garçons très sympas et accueillants nous ont offert des bières locales ! Moment humain et génial au cours duquel nous avons pleinement ressenti la bienveillance du peuple chinois à notre égard. Merci à ces amis d’avoir fait des 40 ans de Stef, un souvenir inoubliable 😊.
La légendaire randonnée des Gorges du Saut du Tigre
De Lijiang, un mini bus nous dépose 3 heures plus tard dans le village de Qiaotou. Après s’être acquitté de la taxe d’entrée dans le parc national, nous entamons la fameuse randonnée des Gorges du Saut du Tigre, les gorges les plus profondes du monde avec plus de 3900 mètres de profondeur.
Les gorges du Saut du Tigre s’étale sur un peu plus de 16 km entre les deux sommets du Yulong Xue Shan (5 596 m) et du Haba Xue Shan (5 396 m). Avec un dénivelé de 900 mètres, les gorges sont formées par de nombreuses rapides encadrées parfois par des falaises de 2000 mètres. Elles comptent parmi les plus profondes du monde.
Il existe deux possibilités pour traverser les gorges : un sentier qui longe le haut des falaises et une route (maintenant goudronnée) qui traverse les gorges à mi-hauteur. Bien sûr, c’est la première solution qui a le plus d’intérêt : c’est donc celle-ci que nous avons choisie. Ce sentier nous a offert des points de vue magnifiques sur les gorges tout du long de nos deux jours de randonnée. La rivière que nous longée à flanc de montagne est particulièrement impressionnante et si l’on est sujet au vertige, elle semble même dangereuse.
900 mètres de dénivelé ! C’est moins que nos autres randonnées ! Alors, nous nous sommes dit ok, c’est faisable ! Mais dès la première heure, les choses se sont corsées (surtout pour Alexa !). La première côte est fatale, hyper raide. Alexa « j’avance tout doucement, heureusement le paysage est dingue, sublime, émue par la beauté des lieux, je remercie la nature et j’avance sans broncher ! » « La souffrance de l’ascension est à la hauteur du charme enivrant des montagnes. Louis, Esteban et Stef sont loin devant moi et avalent les kilomètres comme si de rien était ! Mais ils ralentissent au passage des 28 lacets. La côte extrêmement abrupte les freine ! Plus de deux heures à gravir des pierres dans la poussière ! Le guide de la Chine nous avait mis en garde : « Soyez prudents et ne prenez pas cette randonnée à la légère ; elle est difficile, même pour les plus sportifs, et met les genoux à rude épreuve… ». Nous n’avançons pas aussi vite que prévu alors il nous faut changer nos plans, nous dormirons dans un autre village. Cette randonnée est bien plus difficile que ce que nous imaginions mais nous sommes exaltés et heureux. Avant d’aller dormir nous montons sur le toit de la Guest house et contemplons médusés le soleil qui se couche sur les pics enneigés. Plus tard en nous endormant, nous serons bercés par les eaux grondantes du fleuve qui s’agitent à des centaines de mètres en contrebas.
Réveil 6H et départ 7H ; ce deuxième jour de randonnée s’est avéré extrêmement coriace ! Nous marchons à flanc de falaise, à plus de 2 700 mètres de hauteur, pas question de se laisser envahir par la peur ou le vertige, il faut avancer. Alexa « A un moment le sentier se resserrait tellement que je sentais le sol s’effriter sous mes pas. Je ne voulais plus avancer !! Dans le même temps lorsque je voyais Louis et Esteban s’élancer sur le chemin, je me suis dit qu’il fallait continuer ! »
Stef et moi savions que plusieurs personnes dont des touristes avaient péri dans les gorges du tigre ces dernières années mais nous avions envie de faire ce sacré trek ! Prendre sur soi, travailler son mental, dépasser ses limites et par-dessus tout transmettre notre amour de la marche à nos garçons ! Esteban et Louis peuvent être fiers d’eux, ils sont allés tout au bout du trek ! Avec leur papa, ils sont même descendus tout en bas dans les gorges (45 minutes de descente vertigineuse).
Arrivés en bas, ils ont le privilège de contempler l’objet du trek : le fameux « rocher du saut du tigre », C’est le nom légendaire des gorges. Un tigre aurait franchi d’un bond le Yangzi pour échapper à un chasseur au niveau le plus étroit du fleuve. Pour remonter, ils ont dû empreinter les légendaires échelles artisanales vertigineuses de 20 mètres, accrochées à la verticale à flanc de falaise (sans sécurité) ! Je précise ici que peu de touristes sont descendus tout en bas des gorges ce jour-là. Et pour cause, tout le monde était exténué ! Mes fils et mon mari l’ont fait en à peine 1H30 (aller-retour, 500 mètres de dénivelé). C’est un véritable exploit physique, ils peuvent être fiers d’eux !
Lac Lugu à 2685 m. d’altitude
5 heures de mini bus pour rejoindre le Lac Lugu depuis Lijiang : une destination touristique prisée des Chinois. Et pour cause : un lac bleu azur cerné d’une forêt luxuriante.
Le temps est paisible sur les bords du lac et dans les maisons bulles qui ont poussées récemment. L’heure est à la contemplation au temple mais aussi aux devoirs Kerlann que les enfants doivent terminer dans les temps ! Il ne reste plus qu’une semaine de cours pour boucler l’année. Dernière ligne droite.
C’est toujours et encore l’occasion de lié des contacts avec les chinois qui nous prennent en charge du bout en bout. A chaque fois que l’on demande quelque chose, ils tiennent à aller jusqu’au bout de l’objectif même si cela doit durer plusieurs heures comme la gentille boulangère branchée qui nous a bien aidé dans nos démarches quotidiennes : traduction, manger du porc pas trop épicé, réserver un taxi pour notre prochaine étape,…
C’était aussi l’occasion de déguster les différents thés du Yunnan dont le célèbre thé Pu’er. C’est toute une cérémonie qui est prise très au sérieux avec un enchainement d’actions bien précises toujours respecté à la lettre. Les enfants ont beaucoup apprécié la cérémonie comme les thés sans sucre comme les puristes 😊.
La suite des aventures de la Permaculture Family en Chine vers le Nord dans le prochain épisode.
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La Permaculture Family
Le 4 juin 2019
#27# LAOS, de Vientiane à Luang Prabang
Hi everybody 😊
Sortie de la Thaïlande par le Nord, nous traversons le « Pont de l’amitié » qui enjambe le Mékong. Moment magique et mythique pour tous. Au loin, on aperçoit Vientiane. Bienvenue au Laos :-).
Vientiane, la capitale laotienne
Vientiane sera la parenthèse enchantée de notre tour du monde. Ici dans la capitale du Laos, Alexa va retrouver son cousin Anouradj dit Anou. Alexa « je vais présenter Anou à ma famille. Louis, Esteban et Stéphane entendent parler de mon cousin du Laos depuis de nombreuses années ! Anou s’est beaucoup occupé de moi lorsque j’étais petite, il a été présent tout au long de mon enfance. J’ai eu beaucoup de peine lorsqu’il est parti vivre au Laos en 1995. Il y a ouvert un restaurant français : « la cave des châteaux ». Nous sommes arrivés vers 10H dans la jolie capitale et dès midi nous avons couru à son restaurant pour lui faire la surprise ! Arrivés sur place, mon cœur bat à 100 à l’heure… mais le restaurant est fermé ce midi, nous reviendrons ce soir ! J’ai découvert ce fameux restaurant dont j’entendais parler depuis plus de 20 ans et j’ai retrouvé ma famille ! Nous avons passé 8 jours fantastiques. Notre rythme effréné a ralenti, nous avons fait la fête tous les soirs et surtout nous avons mangé français ! La cave des châteaux sert des mets délicieux : entre souris d’agneau et sauce au pistou, nous nous sommes régalés. Plaisir, gourmandise et détente. Je tiens ici à remercier mon cousin et son épouse pour leur accueil festif et dynamique. Nous avons dansé avec nos enfants à la cave des châteaux, restaurant génial qui nous a replongé dans l’ambiance des cafés parisiens. Et il faut bien le dire, ça fait du bien de faire la fête ! »
Comme en Thaïlande, nos journées sont ponctuées par les visites de temples : Pha That Luang est le monument le plus sacré du pays, la légende raconte même qu’un cheveu de Bouddha y est caché ! Stéphane, Louis et Esteban l’ont cherché partout, mais aucune trace de la relique sacrée. L’or, les fleurs, les offrandes, les moines, la méditation, l’encens sont à l’honneur. L’heure est à la sagesse et à la religion. Dans les jardins autour des temples, nous croisons les fidèles, les pèlerins et nous nous saluons avec respect. A Vientiane, la vie est douce et sereine…
Entre deux soirées, nous avons croisé Olivier et Margaux, un jeune couple de trentenaire qui eux aussi font un tour du monde ! Dans un petit café où nous mangions des croissants, nous avons échangé pendant des heures ! Super moment où nous nous sommes montrés nos vidéos et nos photos ! Le nom de leur projet : Homo Festivus ! Leur thème de voyage est « La fête sauvera-t-elle le monde ? » Bien sûr, nous n’avons pas de réponse, mais une chose est certaine la danse, la joie et l’euphorie sont électrisantes et donnent une saveur explosive au quotidien !
Ecrasés par le soleil, nous avons hésité à nous baigner dans le Mékong, mais le panneau était clair : « baignade interdite ». C’est finalement dans une grande piscine que nous jouerons avec nos enfants, le temps s’arrête, la vie est douce, sereine, agréable… L’espace de quelques jours, nous avons même songé à ne pas quitter Vientiane !
L’aquaponie avec Jean Yves Mével
Faire pousser des légumes avec les excréments de poissons, on n’en avait entendu parler mais on n’y croyait pas encore. Avec Jean Yves, un Français expatrié de longue date, c’est fait ! Spécialiste de l’aquaculture en niveau mondial, il a installé 250 mètres carrés de bassins où flotte des plaques en polystyrène dotées de trous d’où sortent des salades, des tomates, de la menthe et même des courgettes et des oignons !!! Une prouesse technologique puisque aucun traitement ni additif ne sont apportés de l’extérieur. Les plantes grandissent à grande vitesse uniquement grâce à l’azote libérée des nitrates des excréments des poissons qui grandissent dans des bassins en amont. Deux fois par jour, il faut nourrir les poissons. Louis et Esteban sont impressionnés par la vigueur des tilapias.
Depuis 6 mois, Jean Yves et sa femme laotienne vendent leurs salades aux restaurateurs de la capitale. Selon lui, les légumes ont beaucoup de goûts que ceux traités en pleine terre. L’aquaponie est un système ingénieux pour faire pousser ses légumes sans produits chimiques. La seule contrainte, c’est l’énergie nécessaire pour oxygéner l’eau, renouveler régulièrement l’eau des bassins et maintenir une température stable de l’eau et de l’air ambiant sous la serre. Nous remercions Jean Yves, passionné d’aquaculture, pour toutes ses explications.
Vang Vieng, la nature à l’état pur
Cette belle endormie du Vietnam nous a fait chavirer. Elle est souvent comparée au somptueux décor de la baie d’Along au Vietnam. Evidemment en traversant Vang Vieng, jolie perle de jade, nous avons eu une pensée pour le film Indochine. Nous nous sommes aussi souvenus du film l’Amant, inspiré de l’œuvre de Marguerite Duras dont l’histoire se déroule au Vietnam.
A 150 kilomètres au nord de la capitale du Laos se niche un écrin d’éden, la beauté des lieux est juste époustouflante. Dès le premier jour, Esteban, Louis et Stef décident de se mesurer aux pics karstiques qui tels une armée de soldats entourent la cité ! Le zipline était le meilleur moyen d’explorer les montagnes d’émeraude. Encore fallait-il y survivre ! Par zipline, comprenez accrobranches vertigineux dans la jungle !! Et puis canoé kayak en mode Indiana Jones, le tout au milieu d’immenses rizières s’étalant au pied de hauts massifs.
Pour notre dernier jour, nous partons en excursion. Ensemble, nous avons marché, nous avons traversé des villages bâtis sur pilotis en serpentant à travers des panoramas toujours à couper le souffle, loin de l’agitation de la ville. Le retour à Vang Vieng se fait en traversant un petit pont de bois (instable à souhait !). La lumière de fin du jour s’étale sur la rivière Nam Song, ce retour à la nature nous a comblé !
Luang Prabang, l’ancienne capitale du Laos
Nous continuons plus au Nord du pays. Quatre heures de bus, et nous entrons dans l’ancienne capitale, Luang Prabang. Le bus nous dépose dans la rue principale, là où toutes les guest houses ont leur pas de portes. C’est la saison basse en ce moment donc tous les réceptionnistes sont dans la rue pour nous faire visiter leurs chambres. Il n’y a que l’embarras du choix. Tout le centre-ville est classé par l’UNESCO et on le comprend vite lors de la visite des temples de la ville : Vat Xieng Thong, Wat Mai et Wat Sen.
On apprécie les balades le long du fleuve Mékong ou au Mont Phu Si au coucher du soleil tout comme les baignades en journée dans les lagons bleus azur des cascades de Kuang Si.
Namkhan Project, une nouvelle Ecoferme à Luang Prabang
Ce matin, le tuk tuk nous emmène à 5km de la ville pour visiter le nouveau projet ferme écolgique et écovillage. Thong, le coordinateur du projet nous accueille. Il va nous faire visiter le site de 10 ha dont l’aménagement à commencé il y a deux ans grâce notamment au travail de volontaires internationaux venus construire les bases de l’écoferme. Le site dispose déjà d’un grand potager (50 bandes) et de 10 grandes serres entièrement sous moustiquaires pour éviter les attaques d’insectes nombreuses en pays tropicaux. Un parcours pédagogique explique le fonctionnement de chaque installation permaculturelle : compost, chicken running, aquaponie,…très instructif. Plusieurs maisons en bambou ou en teck abritent les volontaires et le personnel lao. D’autres en construction accueilleront les futurs touristes de passage. L’idée du potager sera de nourrir les touristes en table d’hôtes : 100% bio et 100% local. Bravo pour le travail accompli dans ce cadre magnifique.
Pour plus d’infos : https://www.namkhanproject.com/#
Après quelques jours de repos, nous reprenons le bus qui nous mènera à Kunming en Chine. 25 heures de voyage en bus couchette sur 3 rangées !!! C’est la première fois pour nous que l’on se retrouve dans ce genre de transport. Premier contact avec les Chinois plutôt sympathique malgré la barrière de la langue. Le chauffeur crie sur tout le monde dans le bus mais personne n’a l’air de broncher. Toute le monde descend à chaque pause comme des soldats…Avant la nuit, nous arrivons au poste frontière laotien dans un nuage de poussière…
La suite des aventures de la Permaculture Family en Chine dans le prochain épisode.
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La Permaculture Family
Hi everybody,
Début mai 2019, la Permaculture Family s’est aventurée dans la jungle thaïlandaise à 50 km au Nord de Chiang Mai pour découvrir le mode de vie des habitants de la communauté de Panya Project. Sur 2 hectares, de nombreuses infrastructures ont été construites en terre et paille depuis une dizaines d’années par des volontaires thaïs et internationaux : jardins potagers et aromatiques, food forest, cuisine ouverte, salon, salles de cours, salle de yoga, bibliothèque, atelier, toilettes sèches, douche open air, plusieurs dortoirs et chambres et plusieurs maisons individuelles (capacité 4 à 7 personnes chacune). Panya Project est un site d’expérimentation et d’apprentissage de la permaculture en communauté. Actuellement, seulement 8 personnes vivent sur le site qui pourrait en accueillir une 30aine.
Nam, la responsable, nous raconte son intérêt à vivre en pleine nature avec Mod, son mari et leurs deux enfants. Elle souhaiterait partager ce mode de vie avec d’autres familles qu’elle encourage à s’installer à Panya Project.
Bon visionnage. N’hésitez pas à laisser un commentaire.
La Permaculture Family
Le 21 mai 2019
#26# THAILANDE, des éléphants de Chiang Mai au Mékong en passant par Panya Project Community
สวัสดี ( prononcé Sawat die), Hi everybody 😊
Chiang Mai, swimming with éléphants (mini film à la fin de l’article !)
Un petit préambule s’impose avant de partager avec vous le moment merveilleux que nous avons passé avec les éléphants au cœur de la jungle thaïlandaise. Pourquoi avons-nous choisi d’aller rencontrer ces immenses pachydermes au cœur de leur milieu naturel ? Et bien, nous sommes opposés aux attractions touristiques qui obligent les éléphants à nous porter sur leur dos !
Monter sur le dos d’un éléphant contribue au fait que des milliers soient exploités chaque jour dans ce pays. Surtout, cela brise la colonne vertébrale ! L’éléphant n’est pas une attraction rigolote, c’est un être vivant. Ce n’est pas le petit Djumbo du dessin animé des films Disney, ce n’est pas le personnage d’un joli film pour enfant. Dans la vraie vie, l’éléphant est un animal sauvage et donc imprévisible, il n’est pas fait pour vivre avec les hommes, il faut le laisser dans son milieu naturel. Un éléphant ne promène pas sur son dos les touristes parce que cela lui fait plaisir, parce qu’il aime çà ou bien par amour de son cornac (« maitre »). Tout comme ce tigre qui veut bien être pris en photo avec les touristes ! Les circuits touristiques nous expliquent qu’il est élevé par des bouddhistes et qu’une relation mystique c’est installée entre lui et les humains… non, ce n’est pas vrai…
Le tigre comme l’éléphant est un animal sauvage. Il est aussi un prédateur, il a donc l’instinct d’attaquer, non pas par cruauté, c’est juste sa nature. Beaucoup plus dur pour son maitre de l’élever en le battant et beaucoup plus dangereux pour vous aussi. Ainsi, il faut en être conscient, lorsqu’il est pris en photo avec des touristes, il est drogué au valium. Ainsi, la petite photo souvenir a comme un goût amer.
L’éléphant en milieu naturel parcours environ 25 à 70 km par jour. C’est l’un des animaux les plus intelligents de la planète, son cerveau a besoin d’être stimulé tous les jours pour son bien être : recherche de nourriture, interactions avec ses congénères… Lorsqu’il est prisonnier, l’éléphant n’a aucune stimulation, les journées sont les mêmes, les promenades ne changent pas. Il souffre et adopte des comportements très stéréotypés. Dans le cirque sous les rires des spectateurs, il devient tragiquement celui qui fait rire en se balançant de gauche à droite ou d’avant en arrière.
Voici la difficile vie de l’éléphant lorsqu’il vit en captivité. Comment faire pour qu’un animal sauvage de 5 tonnes ne se rebelle pas et pouvoir vivre du tourisme de masse avec eux ? Et bien, on lui fait oublier que c’est un éléphant, cela a même un nom en Thaïlande : le rituel du phajaan. On le brise physiquement et mentalement dès son plus jeune âge. On va jusqu’à leur casser des membres, les étouffer, les rouer de coup jusqu’au sang et continuer à leur rappeler toute leur vie qui est le patron grâce au bullhook (sorte de pique/marteau) qui frappe souvent vers leurs oreilles (endroit sensible) lors des balades.
Alors quelle alternative pour rencontrer ces beaux animaux ? et oui, il faut l’avouer, nous avions envie de faire leur connaissance ! Nous nous sommes rendus au Maerim Elephant Sanctuary, un centre de refuge et de sauvetage pour les éléphants, situé à 50 km au Nord de Chiang Mai. Les fondateurs du refuge parcourent chaque mois la Thaïlande et d’autres pays comme la Birmanie pour récupérer des éléphants mal traités ou en mauvais états (contre rémunération) pour les ramener dans ce sanctuaire, les soigner et leur réapprendre à être des éléphants. Et la bonne nouvelle pour nous est que nous pouvions y passer la journée !
Dès notre mon arrivée, nous avons tout de suite compris que notre argent était destiné au bienêtre des éléphants. C’était merveilleux, nous allions les rencontrer avec respect et humanité, sans violence ! Sans l’argent des touristes, ce sanctuaire ne pourrait pas exister ! Alors pratiquons tous un tourisme conscient et responsable !
1ère étape : pendant deux heures, nous avons visité le sanctuaire, lieu sauvage, jungle féérique ! Nous avons marché dans la nature au milieu d’éléphants sans chaine, sans crochet, sans rien, c’est incroyable, même si nous n’étions pas trop rassurés 😊!
2ème étape : nourrir les pachydermes avec des bananes que nous avions dans nos petits sacs, ils semblaient ravis de nous accueillir ! Nous étions entourés de 5 d’éléphants libres et de personnes vouées corps et âme à la protection de ces animaux, c’était magique ! c’est le premier contact physique avec l’éléphant avec sa trompe. On a pu aussi déposer les bananes directement dans sa bouche ouverte. Esteban a été très impressionné. Louis quant à lui a beaucoup aimé caresser l’éléphanteau qui faisait son fou fou. Moment sublime, tout le groupe est ému !
3ème étape : le bain de boue. A un moment, nous nous dirigeons vers une grosse étendue de boue. Le guide nous dit « tout le monde en maillot de bain », vous allez travailler ! Ni une ni deux pour certains, plus hésitant pour d’autre, on s’enfonce dans la boue jusqu’au genou pour s’approcher des éléphants heureux et on commence à les tapisser de boue en les caressant. Ils ont l’air d’aimer ça. C’est impressionnant. Puis on change d’endroit pour aller tous se rincer. Nous rentrons dans un étang devancer par les éléphants qui se couchent dans l’eau. Avec énergie et joie, les enfants aspergent la peau des éléphants pour retirer la boue. Les éléphants projettent de l’eau par leur trompe. Ils ont l’air de jouer avec nous. Puis ils se relèvent tous créant une énorme vague. C’est l’heure de sortir et de rentrer au camp pour une douche sans
Nous sommes reconnaissants et lorsque l’on rencontre des hommes d’une si belle humanité, nous nous disons que l’espoir d’un monde meilleur existe bel et bien !
Plus d’infos sur : http://www.maerimelephantsanctuary.com/
Cliquer ci-dessous pour voir la vidéo (1 minutes) de notre expérience avec les éléphants !
PANYA PROJECT, Permaculture Education Center in the thaï jungle
Après quelques recherches sur internet, le nom de Panya Project revient régulièrement depuis une dizaine d’années. Nous décidons d’aller voir cette initiative démarrée il y a 20 ans par l’Américain Christian Shearer.
Première étape : arriver sur place 😊.
Le projet se situe à 50 km au Nord de Chiang Mai ais en pleine campagne dans le jungle. Seul moyen d’y arriver, le veggie truck autrement dit le camion de légumes qui fait la navette journalière entre la ville de Chiang Mai et les petits villages du nord. Il part à midi tous les jours depuis la place du marché. Nous discutons quelques minutes avec le chauffeur et c’est parti, nous embarquons avec nos bagages à l’arrière du camion. Heureusement, il n’est pas trop chargé aujourd’hui. Deux heures plus tard et une 40aine de stop pour livraison 😊, il nous dépose au bout d’une route et nous dit : « Continue this way »…continuez par là !!! Nous commençons la marche sans trop savoir à quoi s’attendre puis nous trouvons un petit charriot sur le bord de la route. Une aubaine 😊 !!! Après 30 minutes de marche, nous arrivons enfin sur le site :-)!
Panya : Infrastructures
Nous sommes accueillis par Nam, une jeune femme allemande avec Ela, sa fille et son bébé de 10 mois. Avec Mod, son mari thaï, ils dirigent désormais le centre depuis 1 an et demi. Sur 2 hectares, de nombreuses infrastructures ont été construites depuis 10 ans par des volontaires internationaux et thaïs lors de workshop. Tous les bâtiments sont en terre et paille avec une base en tek. L’imposant bâtiment principal comprend une cuisine ouverte sur la nature, salle à manger, salle de cours, bibliothèque et salle de yoga orientée coucher et lever de soleil sur les montagnes du parc national El Tepeyac. Deux grands dortoirs ouverts peuvent accueillir jusqu’à 30 personnes avec douches open air et toilettes sèches bon cette fois-ci fermées 😉. 10 personnes vivent actuellement ici réparties dans 5 maisons aux formes improbables, joliment et intelligemment conçues ! Une fois par an est organisé un PDC (Permaculture Design Courses) avec un groupe de 20 étudiants qui viennent apprendre concrètement ce qu’est la permaculture.
Panya : Gardens
Un banc en hauteur permet d’admirer toutes les bandes de fruits, légumes et herbes du potager placé juste devant la cuisine. Une conception parfaite pour subvenir aux besoins de cette communauté. Le site dispose d’une food forest autrement dit d’une forêt comestible composée de manguiers, longaniers (litchi), fruits du dragons, papayiers…C’est la saison des mangues actuellement donc on en profite toute la journée!
Panya : Activités
Pour les repas, tout le monde participe. Il faut commencer par cueillir les feuilles des plantes dans le jardin ainsi que les fruits dans les arbres avec un long bambou. Chacun a sa technique. Puis on découpe tout en petits morceaux pour frire au wok quelques minutes seulement. Le secret réside dans les sauces utilisées 😉. A la fin du repas, un verre de kamboutcha fabrication maison permet une harmonieuse digestion. La kamboutcha est une boisson réalisée à base de thé, eau et sucre. C’est une boisson acidulée obtenue grâce à une culture symbiotique de bactéries et de levures dans un milieu sucré à base de thé. Au bout de quelques jours/semaines, le champignon qui se développe dans le mélange créé une effervescence agréable au palais.
Nous prenons le diner avant la tombée de la nuit car dès que le noir s’installe, c’est le règne des grenouilles qui sortent de nombreux points d’eau des alentours. Il en vient de partout, elles envahissent le site et la cuisine ouverte à la grande surprise d’Alexa et des enfants ;-( C’est le tout début de la saison des pluies et c’est aussi la fête des grenouilles ! Impossible de fermer l’œil la première nuit tellement le bruit de coassements était fort. Assez incroyable pour cette petite grenouille. La vie sauvage bat son plein dans cette jungle : fourmis rouges extrêmement territoriales (ouïlle ouïlle), araignées difformes, scorpions noire et serpents multicolores seront notre quotidien de nuit comme de jour. Dans la chambre, il ne faut rien laisser sur le sol qui pourrait devenir une cachette pour les insectes ! Tout est suspendu ! Pas évident parfois pour Alexa d’appréhender les situations de la douche ouverte sur la jungle ou du coucher sous la moustiquaire à la bougie 😊. Il ne nous manquait plus que le cobra royal (celui qui peut lever sa tête à 1m50 du sol) pour compléter la collection!
Entre deux balades sur le site, les enfants ont beaucoup avancé dans leurs devoirs Kerlann. Esteban s’est fait une nouvelle copine, Ela, la fille de Nam et Mod, qui l’a énormément sollicité pendant le séjour 😉.
Panya : vie quotidienne
Ici on se couche très tôt juste après le diner. Sous la moustiquaire dans la maison ouverte, les bruits de la jungle sont surprenants et les enfants posent beaucoup de questions le lendemain matin pour tenter de se rassurer. Trois douches par jour minimum par 35 degrés et 80% d’humidité. On se refamiliarise aussi avec les toilettes sèches plutôt bien conçues et spacieuse. Plus de secrets sur le thème pour la Permaculture Family 😉.
Bref, nous avons tous appréciés cette expérience plongée dans la jungle thailandaise même si la faune sauvage très active nous a surprise parfois ! Keep cool toi-même 😉.
Merci à Nam et Mod pour leur accueil au sein de leur communauté et longue vie à Panya Project.
Prochainement en ligne, le film « RESTART THE COMMUNITY », Panya Project avec Nam et sa famille.
Pour plus d’info : http://www.panyaproject.org/
Chiang Mai, the night market
De retour à Chiang Mai, nous profitons davantage des soirées que des journées où les températures grimpent à plus de 40 degrés. Difficile de faire des visites à cette température même imbibés de boissons glacés comme le organic thaï tea (thé bio) ! Alors à la nuit tombée (19h), nous sortons diner au night market. Des centaines de petits stands éphémères se sont installés. On vend de tout : des habits, des jus tropicaux glacés, des brochettes et des insectes dont se délecte Stéphane, grillons de toutes tailles, vers blancs, scorpions sauf les grenouilles qui ne sont pas vraiment attirantes. Les insectes sont une nourriture très intéressante qui consomme 10 fois moins de protéines végétales que la vache pour produire 1 kg de protéines animales.
Beaucoup de stands proposent des offrandes pour le temple : fleurs, bougies, bâtons d’Essen, feuille d’or à coller sur les statues, et même des petits oiseaux enfermés dans une panière à délivrer pendant la prière ! Samedi soir, c’est la grande procession des moines bouddhistes autour du temple de notre quartier. Toujours impressionnant, ils invitent à la méditation, sport très apprécié de Louis et même Esteban désormais !
Un bus de nuit nous emmène à la frontière avec le Laos. A Kong Khai, nous nous retrouvons sur les bords du Mékong. De l’autre côté, c’est le Laos. Sortie de la Thaïlande, nous traversons le pont de l’amitié 😊.
La suite des aventures de la Permaculture Family au Laos dans le prochain épisode.
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See you,
La Permaculture Family
Le 12 mai 2019
#25# THAILANDE, de Bangkok à Chiang Mai
Hi everybody 😊
Bye bye Australia, nous nous envolons pour l’Asie. Après une courte halte à Singapour, les aventures continuent à Bangkok, la capitale de la Thaïlande !
Bangkok, la dernière capitale thaïlandaise depuis la fin du 18ème siècle
Nous voilà dans l’aéroport ultra climatisé de Bangkok. Nous craignons de sortir tant nous devinons la fournaise de la capitale thaïlandaise ! L’air est saturée d’humidité et de pollution (microparticules) comme indique l’application smartphone !!! 42 degrés, bien plus chaud que Madagascar. C’est parti pour 4 jours de visite dans la chaleur de la ville. Pas si simple de visiter Bangkok ce dimanche 6 mai car nous sommes en plein couronnement du roi de Thaïlande Maha Vajiralongkorn ou Rama X qui a été sacré ce samedi. Trois jours de fastueuses cérémonies battent leur plein au cœur de Bangkok au moment de notre arrivée…
Il est monté sur le trône le 1er décembre 2016, un mois et demi après la mort de son père le roi Bhumibol Adulyadej (Rama IX). Mais le roi de Thaïlande Maha Vajiralongkorn aura dû attendre presque deux ans et demi pour être sacré. Les militaires au pouvoir ont alloué l’équivalent de plus de 27 millions d’euros pour les cérémonies !!! Il y a des milliers de personnes juste en bas de chez nous, tant de monde que l’on peut à peine sortir de l’immeuble ! Tous les temples de la ville sont fermés alors on se lance en immersion et décidons de rejoindre la foule dans la rue ! Nous sommes bien accueillis par les Thaïs qui veulent souvent prendre des photos avec nous ! des Français qui viennent célébrer le couronnement du roi, cela les intrigue !
Si Bangkok est devenue une des plus importantes mégalopoles d’Asie depuis le dernier couronnement d’un roi thaïlandais – celui de Bhumibol Adulyadej en 1950 -, le sacre du monarque reste régi par des us et coutumes séculaires. Le premier acte s’est donc joué le samedi avec la « purification royale ». A 10h09 du matin très exactement – une heure choisie avec le plus grand soin en fonction des astres – le roi Maha Vajiralongkorn, en tunique blanche, reçu sur la tête de l’eau sacrée provenant de rivières de Thaïlande, au sein du Grand Palais de Bangkok. Puis le patriarche suprême du bouddhisme et le grand prêtre brahmane, d’obédience hindoue, lui ont versé sur les mains de l’eau récoltée à travers tout le pays. Maha Vajiralongkorn, qui a pris le titre de Rama X de la dynastie Chakri, s’est ensuite rendu dans la salle du trône et a pris place sous l’ombrelle à neuf étages, symbole du caractère sacré de la fonction.
Après deux heures de marche au milieu de la foule en liesse, nous sommes épuisés et nous n’avons plus d’eau ! 42 degrés à l’ombre et tous les magasins sont fermés, on peine à avancer ! et puis comme par miracle, une fontaine ambulante d’eau glacée s’offre à nous, nous voilà sauvés ! Sans le savoir, nous basculons dans le quartier touristique de Bangkok et comme tous les Européens présents, on cherche l’air conditionnée, nous nous engouffrons dans un salon de massage, pur moment de bonheur, il y fait à peine 20 degrés. Le premier massage en Thaïlande nous ravit et nous réconcilie avec la ville où l’on frôle l’asphyxie !
Le matin suivant, nous allons enchainer frénétiquement les visites de temple. Imposant, majestueux, le Wat Phra Keo (en thaï : วัดพระศรีรัตนศาสดาราม), ou Temple du Bouddha d’émeraude, est un temple bouddhiste situé dans le cœur historique, l’un des lieux sacrés les plus importants de la Thaïlande. Le Wat Phra Keo désigne non seulement le temple contenant le Bouddha d’émeraude, appelé ubosot, mais également l’ensemble des édifices situés dans l’enceinte du complexe architectural sacré. Le Bouddha d’émeraude, situé dans l’ubosot, est une statue haute de seulement 76,2 centimètres, sculptée dans un unique jade au XVe siècle. Selon une légende, la statue était recouverte de stuc doré à sa découverte. Selon une autre légende, elle se serait trouvée à l’intérieur d’une autre statue, faite d’argile. Le Bouddha d’émeraude a été découvert en 1431, dans l’un des temples de Chiang Rai, avant d’entrer plus tard en possession du roi Rama Ier. Les vêtements de la statue sont changés plusieurs fois par an, par le roi lui-même ou par les ministres du temple.
Deux lions de bronze sont postés à l’entrée du temple, apportés du Cambodge par le roi Rama Ier. La base du temple est ceinturée de statuettes de garudas, plaquées d’or, tenant chacune deux nâgas entre leurs griffes. Portes et fenêtres sont ornées de motifs dorés ou en céramique de verres colorés.
L’intérieur de l’ubosot est recouvert de peintures murales datant du règne de Rama III. Nous avons parcouru le temple pendant plus de trois heures. Les enfants sont très impressionnés par la beauté des lieux et plongent dans l’ambiance bouddhiste, de façon naturelle, ils se mêlent à ceux qui prient. Bien sûr, nous nous déchaussons comme le veut la tradition et charmés, nous rentrons dans le temple, sous les chants de ceux qui prient, nous entrons en méditation aux pieds du Bouddha d’émeraude, c’est bien la première fois que cela nous arrive ! Une expérience qui se répétera dans de nombreux temples Thaïlandais…
Guidés par Bouddha (le narrateur de notre voyage en Asie !), nous ressentons pleinement le changement de continent, de culture, de religion. Finalement lorsque l’on y pense bien, ce voyage autour du monde ressemble à une longue séance de médiation ! Chacun de nous 4 explore son moi profond, ses limites, nous découvrons nos forces mais aussi nos faiblesses ! Pas toujours évident de vivre ensemble 24h sur 24, mais c’est le jeu de ce voyage autour du monde ! Ces temps de méditation ont apporté quelque chose de nouveau à notre périple, une dimension plus spirituelle peut-être.
Autre visite, celle du Bouddha couché, c’est l’un des lieux les plus populaires de la ville : Wat Pho. C’est un bouddha inclinable (Wat Phra Chettuphon js Mangkhlaram Ratchaworamahawihan), figure de Bouddha en position couchée, la plus grande de toutes celles de Thaïlande avec 43 mètres de long et 15 mètres de haut. L’architecture de temple de Wat Pho très similaire au Grand Palais de Bangkok ! C’est l’une des icônes de la ville et c’est aussi plus ancien temple de Bangkok, qui remonte à la période du roi Rama bien avant la mise en place de Bangkok. Muets, impressionnés, nous parcourons la grande salle, nous n’avons jamais vu une divinité aussi grande. Croyants ou pas, l’on ne peut être que émerveillés devant tant d’immensité…
Ayutthaya, l’ancienne capitale du royaume du Siam
A peine une heure de train pour rejoindre l’ancienne capitale du royaume du Siam détruite par les envahisseurs birmans en 1767 ! De nombreux vestiges de temple (qui se dit « wat » en Thaï) construits par les rois successifs de 1300 à 1700, sont encore visibles partout dans la ville comme au Wat Ratcha Burana et au Wat Maha That où l’on peut observer une grosse tête de bouddha entrelacée dans les racines d’un arbre centenaire. En effet, lorsque les Birmans ont envahi Ayutthaya, ils ont décapité presque tous les bouddhas de la ville !!! D’autres sites ont été magnifiquement rénovés comme le Wat Phananchoeng Worawihan avec ses grandes rangées de bouddhas avec tête cette fois-ci 😊, le Wat Phra Si Sanphet en bord de rivière, le Wat Worachettharam et son immense bouddha couché de 43 mètres de long, le Wat Yai Chaimongkol et le Wat Chaiwatthanaram pour ne citer que ceux-là. Pour les enfants et nous, ce fût déjà beaucoup d’informations à ingurgiter 😉. Il existe plus de 300 temples dans la ville d’Ayutthaya !!! C’est visite des temples le matin lorsque la température n’a pas encore atteint 30° degrés, puis c’est devoir l’après midi dans la petite auberge familiale où nous logeons. Louis & Esteban passeront beaucoup de temps avec Penda et Star Fish, les filles de notre hôte. La communication désormais en anglais est déjà assez fluide finalement ! Avec quelques mots de vocabulaire en plus, c’est parti 😊.
C’est ici que nous verrons nos premiers éléphants d’Asie…malheureusement surmontés par des touristes japonais en masse dans la ville. Malgré sa robustesse, la colonne vertébrale d’un éléphant ne peut pas supporter durablement le poids de deux personnes dans une nacelle, seulement celle de son cornac qui est sur sa tête à la rigueur. Nous expliquons aux enfants que nous iront revoir les éléphants dans un autre cadre quelques jours plus tard…
Chiang Mai, au paradis des temples
Ce soir, nous quittons Ayutthaya, ses temples et sa chaleur infernale direction Chiang Mai ! 12h nous sépare de cette ville mythique. Ce voyage en train de nuit au cœur des campagnes thaïlandaises fait partie des moments magiques du tour du monde, c’est la pleine lune, l’air est frais, nous entendons le bruit de la locomotive. Dans nos lits couchettes, nous racontons à Louis et Esteban nos souvenirs d’enfance dans les trains de nuit. Ces moments de calme et de paroles sont rares ! Le tour du monde est une course, les incidents, les joies, les visites, les bus, les auberges, les campings. Parfois, on se sent chronométré !! Voilà pourquoi ce moment avec nos enfants la nuit dans le train a été si apprécié ! Nous arrivons aux aurores dans la petite gare de Chiang Mai, la deuxième plus grande ville de Thaïlande, située dans le Nord du pays. Nous avons adoré. Nous n’avons pas choisi Chiang Mai au hasard. La ville est connue des nomades du monde entier pour sa beauté, son mystère et sa grande qualité de vie ! Immédiatement, nous nous y sentons bien. C’est une ville à l’asiatique sans unité architecturale. C’est bien ça qui créé le charme de la petite cité ! Le centre historique est constitué de ruelles qui serpentent tranquillement entre les habitations et les temples bouddhistes.
Le centre-ville de Chiang Mai est fortifié. C’est un large carré, entouré de remparts. Les commerçants ont beaucoup de goût. Ils sont particulièrement doués pour mélanger l’ancien au neuf. Dans la ville, il règne une ambiance française de brocanteurs, artisans et même bouquinistes ! C’est en visitant les temples que l’Asie s’est rappelée à nous. Comble de beauté et de merveille, nous avons eu le chance d’assistera défilé des moines orangés. Ici tout est ferveur, chant, piété et passion pour Bouddha. Les moines font quotidiennement le tour de leur quartier avec un bol pour quêter de la nourriture auprès des habitants. C’est un système instauré par Bouddha lui-même, afin que les moines restent en contact avec la population et ne partent pas s’isoler dans la montagne, comme dans d’autres religions.
Wat Chedi Luang fait partie des temples les plus impressionnants de la province de Chiang Mai. Il est ainsi nommé Chedi Luang signifiant Chedi Royal, du fait de son emplacement qui se situe juste à proximité du palais royal. C’était le temple dans lequel se réfugiait les rois du Royaume de Lanna. Il est le résultat de la fusion entre deux temples répondant respectivement au nom de Wat Ho Tham et Wat Sukmin. C’est durant le règne du roi Saen Muang Ma que débuta la construction du temple (1391).
Le jeune successeur fit alors incinérer son défunt père et ordonna la construction d’un pavillon royal pour y entreposer les cendres de ce dernier. Ce bâtiment prit la forme d’un Chedi auquel on attribua le nom de Ku Luang, ce qui signifie littéralement « grand sanctuaire majestueux ». Pour honorer la mémoire de son père, le roi Saen Muang Ma ne se contenta pas de déposer les cendres dans le sanctuaire. Il y ajouta le tronc d’un banian en argent qui était la réplique exacte de l’arbre de la Bodhi (un figuier légendaire sous lequel s’était éveillé le Boddhisattva Siddharta afin de devenir le Bouddha historique). Il le recouvrit ensuite de feuilles et de branches dorées, avant de le placer dans l’excavation avec deux images de Bouddha (une image en or et une autre en argent).
Pour protéger le tout, le roi ordonna à ses hommes de construire, tout autour du sanctuaire, un gigantesque mur. Malheureusement, une dizaine d’années plus tard, le roi Saen Muang Ma mourut avant même que l’édifice ne soit terminé. Ce n’est qu’en 1475 que les travaux de construction furent terminés sous le règne du roi Tilokarat, soit exactement 84 ans après les débuts du chantier. Autant d’années mises au service d’un gigantesque projet qui ont permis d’édifier un monument historique de plus de 85 mètres de hauteur et 44 mètres de large, contenant plus de 28 000 reliques du bouddha et autres objets précieux de l’époque, dont l’image de Bouddha la plus vénérée de toute la Thaïlande, le fameux Bouddha d’Emeraude, aujourd’hui conservé avec soin à Bangkok dans le Wat Phra Kaew. Le Wat Chedi Luang était alors, sans conteste, le plus grand monastère de la province de Chiang Mai.
Vers 1545, la ville fut en proie à un tremblement de terre ravageur qui n’épargna pas le temple. Le sommet fut le plus touché par le phénomène et ironiquement, le royaume du Lanna de l’époque ne connut pas de roi. Une situation dont profita l’empire birmans qui pilla la ville en 1567. Durant leur occupation, les assaillants emportèrent bon nombre d’objets de valeur, notamment les reliques en or et en argent qui faisaient la renommée de l’édifice.
Dépouillé de tous ses biens, le Wat Chedi Luang perdit peu à peu de sa valeur et les siècles qui suivirent son déclin ne feront qu’empirer la situation. Le bâtiment ne fut jamais reconstruit, mais malgré tout ce qu’il a enduré, il demeure l’une des structures les plus imposantes de tout le pays.
Ce n’est seulement que dans les années 90 que l’UNESCO et le gouvernement japonais prirent les choses en main pour entamer de grands travaux de rénovation afin de redonner vie à cet édifice historique et en y ajoutant, par la même occasion, deux autres structures plus modernes qui viennent compléter le charme du complexe religieux…
Le Wat Phra Singh, autre temple, autre histoire. Alexa « Ce temple-là, je ne l’oublierais sûrement jamais tant j’ai eu peur… mais que s’est-il passé ? » Voilà toute l’histoire, je me déchausse et avec respect, je rentre dans le temple, et là je me retrouve nez à nez avec une momie…si, si une momie, il faut me croire ! Heureusement Stef me dit : « mais calme toi, aucune raison de paniquer c’est un moine mort qui a été embaumé » . Dans le temple principal, il y a 19 moines embaumés, !!! Avec les enfants, nous nous disions : « ils vont se réveiller c’est sûr !! » J’étais sidérée tant ces moines morts avaient l’air réels ! Momifier les plus vertueux d’entre eux est un moyen pour les temples d’offrir une source d’inspiration aux croyants. Certains, les plus respectés sont même transformés en statue d’or.
Le temple Wat Phra Singh a été construit en 1345 par le roi Phayu, cinquième souverain de la dynastie Mengrai, qui servait à l’origine à abriter les cendres de son père, le Roi Fu Kham. Quelques années plus tard, un viharn et quelques autres bâtiments ont été ajoutés pour donner naissance à un nouveau complexe que l’on nomma Wat Phra Lichiang. C’est seulement grâce à l’arrivée de la statue de Bouddha Phra Singh au temple en 1367, qu’il garda son nom actuel. Les années 1578 à 1774 ont été marquées par la domination birmane sur tout le royaume du Lanna et durant cette période, le temple a connu son déclin. Abandonné à son sort, il s’est considérablement dégradé au fil des années. Il a fallu attendre les débuts du XIX ème siècle et l’arrivée au pouvoir du roi Kawila pour que le temple retrouve son ancien éclat, grâce à d’immenses travaux de restauration et d’agrandissement, avec notamment la construction d’un chedi et d’un ubosot.
La suite des aventures de la Permaculture Family à Chiang Mai et ses alentours dans le prochain épisode
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La Permaculture Family