Hi everybody,
Début mai 2019, la Permaculture Family s’est aventurée dans la jungle thaïlandaise à 50 km au Nord de Chiang Mai pour découvrir le mode de vie des habitants de la communauté de Panya Project. Sur 2 hectares, de nombreuses infrastructures ont été construites en terre et paille depuis une dizaines d’années par des volontaires thaïs et internationaux : jardins potagers et aromatiques, food forest, cuisine ouverte, salon, salles de cours, salle de yoga, bibliothèque, atelier, toilettes sèches, douche open air, plusieurs dortoirs et chambres et plusieurs maisons individuelles (capacité 4 à 7 personnes chacune). Panya Project est un site d’expérimentation et d’apprentissage de la permaculture en communauté. Actuellement, seulement 8 personnes vivent sur le site qui pourrait en accueillir une 30aine.
Nam, la responsable, nous raconte son intérêt à vivre en pleine nature avec Mod, son mari et leurs deux enfants. Elle souhaiterait partager ce mode de vie avec d’autres familles qu’elle encourage à s’installer à Panya Project.
Bon visionnage. N’hésitez pas à laisser un commentaire.
La Permaculture Family
Le 21 mai 2019
#26# THAILANDE, des éléphants de Chiang Mai au Mékong en passant par Panya Project Community
สวัสดี ( prononcé Sawat die), Hi everybody 😊
Chiang Mai, swimming with éléphants (mini film à la fin de l’article !)
Un petit préambule s’impose avant de partager avec vous le moment merveilleux que nous avons passé avec les éléphants au cœur de la jungle thaïlandaise. Pourquoi avons-nous choisi d’aller rencontrer ces immenses pachydermes au cœur de leur milieu naturel ? Et bien, nous sommes opposés aux attractions touristiques qui obligent les éléphants à nous porter sur leur dos !
Monter sur le dos d’un éléphant contribue au fait que des milliers soient exploités chaque jour dans ce pays. Surtout, cela brise la colonne vertébrale ! L’éléphant n’est pas une attraction rigolote, c’est un être vivant. Ce n’est pas le petit Djumbo du dessin animé des films Disney, ce n’est pas le personnage d’un joli film pour enfant. Dans la vraie vie, l’éléphant est un animal sauvage et donc imprévisible, il n’est pas fait pour vivre avec les hommes, il faut le laisser dans son milieu naturel. Un éléphant ne promène pas sur son dos les touristes parce que cela lui fait plaisir, parce qu’il aime çà ou bien par amour de son cornac (« maitre »). Tout comme ce tigre qui veut bien être pris en photo avec les touristes ! Les circuits touristiques nous expliquent qu’il est élevé par des bouddhistes et qu’une relation mystique c’est installée entre lui et les humains… non, ce n’est pas vrai…
Le tigre comme l’éléphant est un animal sauvage. Il est aussi un prédateur, il a donc l’instinct d’attaquer, non pas par cruauté, c’est juste sa nature. Beaucoup plus dur pour son maitre de l’élever en le battant et beaucoup plus dangereux pour vous aussi. Ainsi, il faut en être conscient, lorsqu’il est pris en photo avec des touristes, il est drogué au valium. Ainsi, la petite photo souvenir a comme un goût amer.
L’éléphant en milieu naturel parcours environ 25 à 70 km par jour. C’est l’un des animaux les plus intelligents de la planète, son cerveau a besoin d’être stimulé tous les jours pour son bien être : recherche de nourriture, interactions avec ses congénères… Lorsqu’il est prisonnier, l’éléphant n’a aucune stimulation, les journées sont les mêmes, les promenades ne changent pas. Il souffre et adopte des comportements très stéréotypés. Dans le cirque sous les rires des spectateurs, il devient tragiquement celui qui fait rire en se balançant de gauche à droite ou d’avant en arrière.
Voici la difficile vie de l’éléphant lorsqu’il vit en captivité. Comment faire pour qu’un animal sauvage de 5 tonnes ne se rebelle pas et pouvoir vivre du tourisme de masse avec eux ? Et bien, on lui fait oublier que c’est un éléphant, cela a même un nom en Thaïlande : le rituel du phajaan. On le brise physiquement et mentalement dès son plus jeune âge. On va jusqu’à leur casser des membres, les étouffer, les rouer de coup jusqu’au sang et continuer à leur rappeler toute leur vie qui est le patron grâce au bullhook (sorte de pique/marteau) qui frappe souvent vers leurs oreilles (endroit sensible) lors des balades.
Alors quelle alternative pour rencontrer ces beaux animaux ? et oui, il faut l’avouer, nous avions envie de faire leur connaissance ! Nous nous sommes rendus au Maerim Elephant Sanctuary, un centre de refuge et de sauvetage pour les éléphants, situé à 50 km au Nord de Chiang Mai. Les fondateurs du refuge parcourent chaque mois la Thaïlande et d’autres pays comme la Birmanie pour récupérer des éléphants mal traités ou en mauvais états (contre rémunération) pour les ramener dans ce sanctuaire, les soigner et leur réapprendre à être des éléphants. Et la bonne nouvelle pour nous est que nous pouvions y passer la journée !
Dès notre mon arrivée, nous avons tout de suite compris que notre argent était destiné au bienêtre des éléphants. C’était merveilleux, nous allions les rencontrer avec respect et humanité, sans violence ! Sans l’argent des touristes, ce sanctuaire ne pourrait pas exister ! Alors pratiquons tous un tourisme conscient et responsable !
1ère étape : pendant deux heures, nous avons visité le sanctuaire, lieu sauvage, jungle féérique ! Nous avons marché dans la nature au milieu d’éléphants sans chaine, sans crochet, sans rien, c’est incroyable, même si nous n’étions pas trop rassurés 😊!
2ème étape : nourrir les pachydermes avec des bananes que nous avions dans nos petits sacs, ils semblaient ravis de nous accueillir ! Nous étions entourés de 5 d’éléphants libres et de personnes vouées corps et âme à la protection de ces animaux, c’était magique ! c’est le premier contact physique avec l’éléphant avec sa trompe. On a pu aussi déposer les bananes directement dans sa bouche ouverte. Esteban a été très impressionné. Louis quant à lui a beaucoup aimé caresser l’éléphanteau qui faisait son fou fou. Moment sublime, tout le groupe est ému !
3ème étape : le bain de boue. A un moment, nous nous dirigeons vers une grosse étendue de boue. Le guide nous dit « tout le monde en maillot de bain », vous allez travailler ! Ni une ni deux pour certains, plus hésitant pour d’autre, on s’enfonce dans la boue jusqu’au genou pour s’approcher des éléphants heureux et on commence à les tapisser de boue en les caressant. Ils ont l’air d’aimer ça. C’est impressionnant. Puis on change d’endroit pour aller tous se rincer. Nous rentrons dans un étang devancer par les éléphants qui se couchent dans l’eau. Avec énergie et joie, les enfants aspergent la peau des éléphants pour retirer la boue. Les éléphants projettent de l’eau par leur trompe. Ils ont l’air de jouer avec nous. Puis ils se relèvent tous créant une énorme vague. C’est l’heure de sortir et de rentrer au camp pour une douche sans
Nous sommes reconnaissants et lorsque l’on rencontre des hommes d’une si belle humanité, nous nous disons que l’espoir d’un monde meilleur existe bel et bien !
Plus d’infos sur : http://www.maerimelephantsanctuary.com/
Cliquer ci-dessous pour voir la vidéo (1 minutes) de notre expérience avec les éléphants !
PANYA PROJECT, Permaculture Education Center in the thaï jungle
Après quelques recherches sur internet, le nom de Panya Project revient régulièrement depuis une dizaine d’années. Nous décidons d’aller voir cette initiative démarrée il y a 20 ans par l’Américain Christian Shearer.
Première étape : arriver sur place 😊.
Le projet se situe à 50 km au Nord de Chiang Mai ais en pleine campagne dans le jungle. Seul moyen d’y arriver, le veggie truck autrement dit le camion de légumes qui fait la navette journalière entre la ville de Chiang Mai et les petits villages du nord. Il part à midi tous les jours depuis la place du marché. Nous discutons quelques minutes avec le chauffeur et c’est parti, nous embarquons avec nos bagages à l’arrière du camion. Heureusement, il n’est pas trop chargé aujourd’hui. Deux heures plus tard et une 40aine de stop pour livraison 😊, il nous dépose au bout d’une route et nous dit : « Continue this way »…continuez par là !!! Nous commençons la marche sans trop savoir à quoi s’attendre puis nous trouvons un petit charriot sur le bord de la route. Une aubaine 😊 !!! Après 30 minutes de marche, nous arrivons enfin sur le site :-)!
Panya : Infrastructures
Nous sommes accueillis par Nam, une jeune femme allemande avec Ela, sa fille et son bébé de 10 mois. Avec Mod, son mari thaï, ils dirigent désormais le centre depuis 1 an et demi. Sur 2 hectares, de nombreuses infrastructures ont été construites depuis 10 ans par des volontaires internationaux et thaïs lors de workshop. Tous les bâtiments sont en terre et paille avec une base en tek. L’imposant bâtiment principal comprend une cuisine ouverte sur la nature, salle à manger, salle de cours, bibliothèque et salle de yoga orientée coucher et lever de soleil sur les montagnes du parc national El Tepeyac. Deux grands dortoirs ouverts peuvent accueillir jusqu’à 30 personnes avec douches open air et toilettes sèches bon cette fois-ci fermées 😉. 10 personnes vivent actuellement ici réparties dans 5 maisons aux formes improbables, joliment et intelligemment conçues ! Une fois par an est organisé un PDC (Permaculture Design Courses) avec un groupe de 20 étudiants qui viennent apprendre concrètement ce qu’est la permaculture.
Panya : Gardens
Un banc en hauteur permet d’admirer toutes les bandes de fruits, légumes et herbes du potager placé juste devant la cuisine. Une conception parfaite pour subvenir aux besoins de cette communauté. Le site dispose d’une food forest autrement dit d’une forêt comestible composée de manguiers, longaniers (litchi), fruits du dragons, papayiers…C’est la saison des mangues actuellement donc on en profite toute la journée!
Panya : Activités
Pour les repas, tout le monde participe. Il faut commencer par cueillir les feuilles des plantes dans le jardin ainsi que les fruits dans les arbres avec un long bambou. Chacun a sa technique. Puis on découpe tout en petits morceaux pour frire au wok quelques minutes seulement. Le secret réside dans les sauces utilisées 😉. A la fin du repas, un verre de kamboutcha fabrication maison permet une harmonieuse digestion. La kamboutcha est une boisson réalisée à base de thé, eau et sucre. C’est une boisson acidulée obtenue grâce à une culture symbiotique de bactéries et de levures dans un milieu sucré à base de thé. Au bout de quelques jours/semaines, le champignon qui se développe dans le mélange créé une effervescence agréable au palais.
Nous prenons le diner avant la tombée de la nuit car dès que le noir s’installe, c’est le règne des grenouilles qui sortent de nombreux points d’eau des alentours. Il en vient de partout, elles envahissent le site et la cuisine ouverte à la grande surprise d’Alexa et des enfants ;-( C’est le tout début de la saison des pluies et c’est aussi la fête des grenouilles ! Impossible de fermer l’œil la première nuit tellement le bruit de coassements était fort. Assez incroyable pour cette petite grenouille. La vie sauvage bat son plein dans cette jungle : fourmis rouges extrêmement territoriales (ouïlle ouïlle), araignées difformes, scorpions noire et serpents multicolores seront notre quotidien de nuit comme de jour. Dans la chambre, il ne faut rien laisser sur le sol qui pourrait devenir une cachette pour les insectes ! Tout est suspendu ! Pas évident parfois pour Alexa d’appréhender les situations de la douche ouverte sur la jungle ou du coucher sous la moustiquaire à la bougie 😊. Il ne nous manquait plus que le cobra royal (celui qui peut lever sa tête à 1m50 du sol) pour compléter la collection!
Entre deux balades sur le site, les enfants ont beaucoup avancé dans leurs devoirs Kerlann. Esteban s’est fait une nouvelle copine, Ela, la fille de Nam et Mod, qui l’a énormément sollicité pendant le séjour 😉.
Panya : vie quotidienne
Ici on se couche très tôt juste après le diner. Sous la moustiquaire dans la maison ouverte, les bruits de la jungle sont surprenants et les enfants posent beaucoup de questions le lendemain matin pour tenter de se rassurer. Trois douches par jour minimum par 35 degrés et 80% d’humidité. On se refamiliarise aussi avec les toilettes sèches plutôt bien conçues et spacieuse. Plus de secrets sur le thème pour la Permaculture Family 😉.
Bref, nous avons tous appréciés cette expérience plongée dans la jungle thailandaise même si la faune sauvage très active nous a surprise parfois ! Keep cool toi-même 😉.
Merci à Nam et Mod pour leur accueil au sein de leur communauté et longue vie à Panya Project.
Prochainement en ligne, le film « RESTART THE COMMUNITY », Panya Project avec Nam et sa famille.
Pour plus d’info : http://www.panyaproject.org/
Chiang Mai, the night market
De retour à Chiang Mai, nous profitons davantage des soirées que des journées où les températures grimpent à plus de 40 degrés. Difficile de faire des visites à cette température même imbibés de boissons glacés comme le organic thaï tea (thé bio) ! Alors à la nuit tombée (19h), nous sortons diner au night market. Des centaines de petits stands éphémères se sont installés. On vend de tout : des habits, des jus tropicaux glacés, des brochettes et des insectes dont se délecte Stéphane, grillons de toutes tailles, vers blancs, scorpions sauf les grenouilles qui ne sont pas vraiment attirantes. Les insectes sont une nourriture très intéressante qui consomme 10 fois moins de protéines végétales que la vache pour produire 1 kg de protéines animales.
Beaucoup de stands proposent des offrandes pour le temple : fleurs, bougies, bâtons d’Essen, feuille d’or à coller sur les statues, et même des petits oiseaux enfermés dans une panière à délivrer pendant la prière ! Samedi soir, c’est la grande procession des moines bouddhistes autour du temple de notre quartier. Toujours impressionnant, ils invitent à la méditation, sport très apprécié de Louis et même Esteban désormais !
Un bus de nuit nous emmène à la frontière avec le Laos. A Kong Khai, nous nous retrouvons sur les bords du Mékong. De l’autre côté, c’est le Laos. Sortie de la Thaïlande, nous traversons le pont de l’amitié 😊.
La suite des aventures de la Permaculture Family au Laos dans le prochain épisode.
N’hésitez pas à laisser vos commentaires,
See you,
La Permaculture Family
Le 12 mai 2019
#25# THAILANDE, de Bangkok à Chiang Mai
Hi everybody 😊
Bye bye Australia, nous nous envolons pour l’Asie. Après une courte halte à Singapour, les aventures continuent à Bangkok, la capitale de la Thaïlande !
Bangkok, la dernière capitale thaïlandaise depuis la fin du 18ème siècle
Nous voilà dans l’aéroport ultra climatisé de Bangkok. Nous craignons de sortir tant nous devinons la fournaise de la capitale thaïlandaise ! L’air est saturée d’humidité et de pollution (microparticules) comme indique l’application smartphone !!! 42 degrés, bien plus chaud que Madagascar. C’est parti pour 4 jours de visite dans la chaleur de la ville. Pas si simple de visiter Bangkok ce dimanche 6 mai car nous sommes en plein couronnement du roi de Thaïlande Maha Vajiralongkorn ou Rama X qui a été sacré ce samedi. Trois jours de fastueuses cérémonies battent leur plein au cœur de Bangkok au moment de notre arrivée…
Il est monté sur le trône le 1er décembre 2016, un mois et demi après la mort de son père le roi Bhumibol Adulyadej (Rama IX). Mais le roi de Thaïlande Maha Vajiralongkorn aura dû attendre presque deux ans et demi pour être sacré. Les militaires au pouvoir ont alloué l’équivalent de plus de 27 millions d’euros pour les cérémonies !!! Il y a des milliers de personnes juste en bas de chez nous, tant de monde que l’on peut à peine sortir de l’immeuble ! Tous les temples de la ville sont fermés alors on se lance en immersion et décidons de rejoindre la foule dans la rue ! Nous sommes bien accueillis par les Thaïs qui veulent souvent prendre des photos avec nous ! des Français qui viennent célébrer le couronnement du roi, cela les intrigue !
Si Bangkok est devenue une des plus importantes mégalopoles d’Asie depuis le dernier couronnement d’un roi thaïlandais – celui de Bhumibol Adulyadej en 1950 -, le sacre du monarque reste régi par des us et coutumes séculaires. Le premier acte s’est donc joué le samedi avec la « purification royale ». A 10h09 du matin très exactement – une heure choisie avec le plus grand soin en fonction des astres – le roi Maha Vajiralongkorn, en tunique blanche, reçu sur la tête de l’eau sacrée provenant de rivières de Thaïlande, au sein du Grand Palais de Bangkok. Puis le patriarche suprême du bouddhisme et le grand prêtre brahmane, d’obédience hindoue, lui ont versé sur les mains de l’eau récoltée à travers tout le pays. Maha Vajiralongkorn, qui a pris le titre de Rama X de la dynastie Chakri, s’est ensuite rendu dans la salle du trône et a pris place sous l’ombrelle à neuf étages, symbole du caractère sacré de la fonction.
Après deux heures de marche au milieu de la foule en liesse, nous sommes épuisés et nous n’avons plus d’eau ! 42 degrés à l’ombre et tous les magasins sont fermés, on peine à avancer ! et puis comme par miracle, une fontaine ambulante d’eau glacée s’offre à nous, nous voilà sauvés ! Sans le savoir, nous basculons dans le quartier touristique de Bangkok et comme tous les Européens présents, on cherche l’air conditionnée, nous nous engouffrons dans un salon de massage, pur moment de bonheur, il y fait à peine 20 degrés. Le premier massage en Thaïlande nous ravit et nous réconcilie avec la ville où l’on frôle l’asphyxie !
Le matin suivant, nous allons enchainer frénétiquement les visites de temple. Imposant, majestueux, le Wat Phra Keo (en thaï : วัดพระศรีรัตนศาสดาราม), ou Temple du Bouddha d’émeraude, est un temple bouddhiste situé dans le cœur historique, l’un des lieux sacrés les plus importants de la Thaïlande. Le Wat Phra Keo désigne non seulement le temple contenant le Bouddha d’émeraude, appelé ubosot, mais également l’ensemble des édifices situés dans l’enceinte du complexe architectural sacré. Le Bouddha d’émeraude, situé dans l’ubosot, est une statue haute de seulement 76,2 centimètres, sculptée dans un unique jade au XVe siècle. Selon une légende, la statue était recouverte de stuc doré à sa découverte. Selon une autre légende, elle se serait trouvée à l’intérieur d’une autre statue, faite d’argile. Le Bouddha d’émeraude a été découvert en 1431, dans l’un des temples de Chiang Rai, avant d’entrer plus tard en possession du roi Rama Ier. Les vêtements de la statue sont changés plusieurs fois par an, par le roi lui-même ou par les ministres du temple.
Deux lions de bronze sont postés à l’entrée du temple, apportés du Cambodge par le roi Rama Ier. La base du temple est ceinturée de statuettes de garudas, plaquées d’or, tenant chacune deux nâgas entre leurs griffes. Portes et fenêtres sont ornées de motifs dorés ou en céramique de verres colorés.
L’intérieur de l’ubosot est recouvert de peintures murales datant du règne de Rama III. Nous avons parcouru le temple pendant plus de trois heures. Les enfants sont très impressionnés par la beauté des lieux et plongent dans l’ambiance bouddhiste, de façon naturelle, ils se mêlent à ceux qui prient. Bien sûr, nous nous déchaussons comme le veut la tradition et charmés, nous rentrons dans le temple, sous les chants de ceux qui prient, nous entrons en méditation aux pieds du Bouddha d’émeraude, c’est bien la première fois que cela nous arrive ! Une expérience qui se répétera dans de nombreux temples Thaïlandais…
Guidés par Bouddha (le narrateur de notre voyage en Asie !), nous ressentons pleinement le changement de continent, de culture, de religion. Finalement lorsque l’on y pense bien, ce voyage autour du monde ressemble à une longue séance de médiation ! Chacun de nous 4 explore son moi profond, ses limites, nous découvrons nos forces mais aussi nos faiblesses ! Pas toujours évident de vivre ensemble 24h sur 24, mais c’est le jeu de ce voyage autour du monde ! Ces temps de méditation ont apporté quelque chose de nouveau à notre périple, une dimension plus spirituelle peut-être.
Autre visite, celle du Bouddha couché, c’est l’un des lieux les plus populaires de la ville : Wat Pho. C’est un bouddha inclinable (Wat Phra Chettuphon js Mangkhlaram Ratchaworamahawihan), figure de Bouddha en position couchée, la plus grande de toutes celles de Thaïlande avec 43 mètres de long et 15 mètres de haut. L’architecture de temple de Wat Pho très similaire au Grand Palais de Bangkok ! C’est l’une des icônes de la ville et c’est aussi plus ancien temple de Bangkok, qui remonte à la période du roi Rama bien avant la mise en place de Bangkok. Muets, impressionnés, nous parcourons la grande salle, nous n’avons jamais vu une divinité aussi grande. Croyants ou pas, l’on ne peut être que émerveillés devant tant d’immensité…
Ayutthaya, l’ancienne capitale du royaume du Siam
A peine une heure de train pour rejoindre l’ancienne capitale du royaume du Siam détruite par les envahisseurs birmans en 1767 ! De nombreux vestiges de temple (qui se dit « wat » en Thaï) construits par les rois successifs de 1300 à 1700, sont encore visibles partout dans la ville comme au Wat Ratcha Burana et au Wat Maha That où l’on peut observer une grosse tête de bouddha entrelacée dans les racines d’un arbre centenaire. En effet, lorsque les Birmans ont envahi Ayutthaya, ils ont décapité presque tous les bouddhas de la ville !!! D’autres sites ont été magnifiquement rénovés comme le Wat Phananchoeng Worawihan avec ses grandes rangées de bouddhas avec tête cette fois-ci 😊, le Wat Phra Si Sanphet en bord de rivière, le Wat Worachettharam et son immense bouddha couché de 43 mètres de long, le Wat Yai Chaimongkol et le Wat Chaiwatthanaram pour ne citer que ceux-là. Pour les enfants et nous, ce fût déjà beaucoup d’informations à ingurgiter 😉. Il existe plus de 300 temples dans la ville d’Ayutthaya !!! C’est visite des temples le matin lorsque la température n’a pas encore atteint 30° degrés, puis c’est devoir l’après midi dans la petite auberge familiale où nous logeons. Louis & Esteban passeront beaucoup de temps avec Penda et Star Fish, les filles de notre hôte. La communication désormais en anglais est déjà assez fluide finalement ! Avec quelques mots de vocabulaire en plus, c’est parti 😊.
C’est ici que nous verrons nos premiers éléphants d’Asie…malheureusement surmontés par des touristes japonais en masse dans la ville. Malgré sa robustesse, la colonne vertébrale d’un éléphant ne peut pas supporter durablement le poids de deux personnes dans une nacelle, seulement celle de son cornac qui est sur sa tête à la rigueur. Nous expliquons aux enfants que nous iront revoir les éléphants dans un autre cadre quelques jours plus tard…
Chiang Mai, au paradis des temples
Ce soir, nous quittons Ayutthaya, ses temples et sa chaleur infernale direction Chiang Mai ! 12h nous sépare de cette ville mythique. Ce voyage en train de nuit au cœur des campagnes thaïlandaises fait partie des moments magiques du tour du monde, c’est la pleine lune, l’air est frais, nous entendons le bruit de la locomotive. Dans nos lits couchettes, nous racontons à Louis et Esteban nos souvenirs d’enfance dans les trains de nuit. Ces moments de calme et de paroles sont rares ! Le tour du monde est une course, les incidents, les joies, les visites, les bus, les auberges, les campings. Parfois, on se sent chronométré !! Voilà pourquoi ce moment avec nos enfants la nuit dans le train a été si apprécié ! Nous arrivons aux aurores dans la petite gare de Chiang Mai, la deuxième plus grande ville de Thaïlande, située dans le Nord du pays. Nous avons adoré. Nous n’avons pas choisi Chiang Mai au hasard. La ville est connue des nomades du monde entier pour sa beauté, son mystère et sa grande qualité de vie ! Immédiatement, nous nous y sentons bien. C’est une ville à l’asiatique sans unité architecturale. C’est bien ça qui créé le charme de la petite cité ! Le centre historique est constitué de ruelles qui serpentent tranquillement entre les habitations et les temples bouddhistes.
Le centre-ville de Chiang Mai est fortifié. C’est un large carré, entouré de remparts. Les commerçants ont beaucoup de goût. Ils sont particulièrement doués pour mélanger l’ancien au neuf. Dans la ville, il règne une ambiance française de brocanteurs, artisans et même bouquinistes ! C’est en visitant les temples que l’Asie s’est rappelée à nous. Comble de beauté et de merveille, nous avons eu le chance d’assistera défilé des moines orangés. Ici tout est ferveur, chant, piété et passion pour Bouddha. Les moines font quotidiennement le tour de leur quartier avec un bol pour quêter de la nourriture auprès des habitants. C’est un système instauré par Bouddha lui-même, afin que les moines restent en contact avec la population et ne partent pas s’isoler dans la montagne, comme dans d’autres religions.
Wat Chedi Luang fait partie des temples les plus impressionnants de la province de Chiang Mai. Il est ainsi nommé Chedi Luang signifiant Chedi Royal, du fait de son emplacement qui se situe juste à proximité du palais royal. C’était le temple dans lequel se réfugiait les rois du Royaume de Lanna. Il est le résultat de la fusion entre deux temples répondant respectivement au nom de Wat Ho Tham et Wat Sukmin. C’est durant le règne du roi Saen Muang Ma que débuta la construction du temple (1391).
Le jeune successeur fit alors incinérer son défunt père et ordonna la construction d’un pavillon royal pour y entreposer les cendres de ce dernier. Ce bâtiment prit la forme d’un Chedi auquel on attribua le nom de Ku Luang, ce qui signifie littéralement « grand sanctuaire majestueux ». Pour honorer la mémoire de son père, le roi Saen Muang Ma ne se contenta pas de déposer les cendres dans le sanctuaire. Il y ajouta le tronc d’un banian en argent qui était la réplique exacte de l’arbre de la Bodhi (un figuier légendaire sous lequel s’était éveillé le Boddhisattva Siddharta afin de devenir le Bouddha historique). Il le recouvrit ensuite de feuilles et de branches dorées, avant de le placer dans l’excavation avec deux images de Bouddha (une image en or et une autre en argent).
Pour protéger le tout, le roi ordonna à ses hommes de construire, tout autour du sanctuaire, un gigantesque mur. Malheureusement, une dizaine d’années plus tard, le roi Saen Muang Ma mourut avant même que l’édifice ne soit terminé. Ce n’est qu’en 1475 que les travaux de construction furent terminés sous le règne du roi Tilokarat, soit exactement 84 ans après les débuts du chantier. Autant d’années mises au service d’un gigantesque projet qui ont permis d’édifier un monument historique de plus de 85 mètres de hauteur et 44 mètres de large, contenant plus de 28 000 reliques du bouddha et autres objets précieux de l’époque, dont l’image de Bouddha la plus vénérée de toute la Thaïlande, le fameux Bouddha d’Emeraude, aujourd’hui conservé avec soin à Bangkok dans le Wat Phra Kaew. Le Wat Chedi Luang était alors, sans conteste, le plus grand monastère de la province de Chiang Mai.
Vers 1545, la ville fut en proie à un tremblement de terre ravageur qui n’épargna pas le temple. Le sommet fut le plus touché par le phénomène et ironiquement, le royaume du Lanna de l’époque ne connut pas de roi. Une situation dont profita l’empire birmans qui pilla la ville en 1567. Durant leur occupation, les assaillants emportèrent bon nombre d’objets de valeur, notamment les reliques en or et en argent qui faisaient la renommée de l’édifice.
Dépouillé de tous ses biens, le Wat Chedi Luang perdit peu à peu de sa valeur et les siècles qui suivirent son déclin ne feront qu’empirer la situation. Le bâtiment ne fut jamais reconstruit, mais malgré tout ce qu’il a enduré, il demeure l’une des structures les plus imposantes de tout le pays.
Ce n’est seulement que dans les années 90 que l’UNESCO et le gouvernement japonais prirent les choses en main pour entamer de grands travaux de rénovation afin de redonner vie à cet édifice historique et en y ajoutant, par la même occasion, deux autres structures plus modernes qui viennent compléter le charme du complexe religieux…
Le Wat Phra Singh, autre temple, autre histoire. Alexa « Ce temple-là, je ne l’oublierais sûrement jamais tant j’ai eu peur… mais que s’est-il passé ? » Voilà toute l’histoire, je me déchausse et avec respect, je rentre dans le temple, et là je me retrouve nez à nez avec une momie…si, si une momie, il faut me croire ! Heureusement Stef me dit : « mais calme toi, aucune raison de paniquer c’est un moine mort qui a été embaumé » . Dans le temple principal, il y a 19 moines embaumés, !!! Avec les enfants, nous nous disions : « ils vont se réveiller c’est sûr !! » J’étais sidérée tant ces moines morts avaient l’air réels ! Momifier les plus vertueux d’entre eux est un moyen pour les temples d’offrir une source d’inspiration aux croyants. Certains, les plus respectés sont même transformés en statue d’or.
Le temple Wat Phra Singh a été construit en 1345 par le roi Phayu, cinquième souverain de la dynastie Mengrai, qui servait à l’origine à abriter les cendres de son père, le Roi Fu Kham. Quelques années plus tard, un viharn et quelques autres bâtiments ont été ajoutés pour donner naissance à un nouveau complexe que l’on nomma Wat Phra Lichiang. C’est seulement grâce à l’arrivée de la statue de Bouddha Phra Singh au temple en 1367, qu’il garda son nom actuel. Les années 1578 à 1774 ont été marquées par la domination birmane sur tout le royaume du Lanna et durant cette période, le temple a connu son déclin. Abandonné à son sort, il s’est considérablement dégradé au fil des années. Il a fallu attendre les débuts du XIX ème siècle et l’arrivée au pouvoir du roi Kawila pour que le temple retrouve son ancien éclat, grâce à d’immenses travaux de restauration et d’agrandissement, avec notamment la construction d’un chedi et d’un ubosot.
La suite des aventures de la Permaculture Family à Chiang Mai et ses alentours dans le prochain épisode
N’hésitez pas à laisser vos commentaires,
See you,
La Permaculture Family