#31# MONGOLIE, le Naadam, la fête nationale haute en couleur
Le 8 juillet 2019
#31# MONGOLIE, le Naadam, la fête nationale haute en couleur
Hello 😊
Demain, notre visa de la Chine expire. Quelques jours auparavant, nous souhaitions emprunter le célèbre transmogolien entre Pékin et Oulan Bator, la capitale de la Mongolie. Mais c’est bientôt la fête nationale mongole, le Naadam et les trains ont été pris d’assaut même les trains ordinaires en couchette dure comme on dit ici 😉. Il faut trouver une solution rapidement pour sortir de Chine, sinon il faudra payer une taxe pour chaque jour de dépassement et sûrement beaucoup de tracas à la frontière…
Comme dans les autres pays, on se dit qu’il y aurait sûrement un bus qui part vers la frontière même si personne n’en parle sur internet ou dans les hôtels pékinois ! Rendez vous donc à la gare routière. Bingo ! Il y a effectivement un bus couchette de nuit qui part à 19h ce soir. Ni une ni deux, nous achetons les tickets. A peine le temps d’avaler nos dernières nouilles chinoises, on s’installe dans les couchettes. L’ambiance est bonne 😊. Nous faisons la connaissance de Eléonore, une jeune française diplômée, qui vient passer 3 semaines à cheval en Mongolie. Elle s’élancera seule avec son étalon à travers les steppes les jours suivants. La promiscuité est toujours de mise dans le bus couchette entre les ronflements et la lumière et le son des films de guerre sur les smartphones de nos voisins.
Au petit matin, nous arrivons sur un parking désaffecté à Erlian. A peine descendus du bus, un automobiliste mongol charge les bagages dans son coffre. Il nous emmène jusqu’à la frontière chinoise. Tout se passe bien dans une ambiance décontractée dans les locaux ultra modernes. Nous sommes les seuls étrangers au poste à cette heure-là ! Puis notre chauffeur nous transfert vers la frontière mongole, la route se transforme alors en un champ de bataille. Aucune indication pour entrer dans les bureaux défraichis, nous sommes passés dans un autre monde. « Welcome in Mongolia » nous murmure la policière mongole avec un joli sourire 😉.
Notre chauffeur nous dépose sur un parking de la petite ville de Zamiin-Uud. Comme tombée du ciel, une autre dame arrive en mini van. Après une rapide négociation, nous voilà partis pour 750 km à travers la steppe mongole et le désert de Gobi pour rejoindre Oulan Bator. Rapidement, le paysage est à couper le souffle. On avale les km et toujours le même relief, des plaines plus ou moins sèches à perte de vue avec des yourtes par ci par là. A la pause déjeuner, c’est mouton grillé au barbecue sur le bord de la route. Un délice 😊. Vers 21h, nous rentrons enfin dans la capitale, déjà très développée avec ses grappes d’immeubles modernes. Ça tranche avec les étendues désertiques de la journée.
Oulan Bator, 50% de la population du pays !
Oulan Bator ou Ulaan Baatar, depuis le temps qu’on en entendait parler ! On y est enfin 😉 ! Charmante capitale, tranquille en comparaison avec les mégalopoles chinoises évidemment. Plus de 50% de la population du pays y vit désormais, une accélération ces dernières années dû à un exode rural en explosion. De nombreuses familles mongoles abandonnent le nomadisme, faute de ressources suffisantes et viennent s’agglutiner en plantant leurs yourtes à la périphérie de la capitale en quête d’un travail.
Nous déambulons dans la ville. Ici tout se fait à pied car les distances sont courtes. Place Gendis Khan, le fondateur de l’empire mongol qui – rappelons-le – reste le plus grand empire de l’histoire de l’humanité en 1266 avec une superficie de 33 millions de km carré de la Corée jusqu’en Grèce !!! Oui oui jusqu’en Europe ! Le musée en est très fier !
Nous rencontrons aussi Oyuna, la représentante des coopératives d’éleveurs de yacks et chèvres soutenues par l’ONG française Agronomes & Vétérinaires Sans Frontière (AVSF). En quelques minutes, elle nous concocte un programme chez l’habitant pour vivre au plus près des éleveurs. Nous serons hébergés dans 3 familles durant 10 jours.
Le Naadam à Khorkhorin, l’ancienne capitale
Le Naadam, c’est quoi ? C’est l’abréviation de Eriin gurvan naadam (mongol : ᠡᠷᠡ ᠶᠢᠨ ᠭᠤᠷᠪᠠᠨ ᠨᠠᠭᠠᠳᠤᠮ, cyrillique : Эрийн гурван наадам, « Trois jeux virils »). C’est un festival composé de 3 sports : la course de chevaux, le tir à l’arc et la lutte mongole qui a lieu chaque année les 11 et 12 juillet, ce qui correspond également à la fête nationale qui célèbre l’indépendance de la Mongolie par rapport à la Chine (en 1921).
Nous passerons ces 2 jours de fête extraordinaires à Khorkhorin, l’ancienne capitale du pays. Nous sommes hébergés chez Nasa et Gerel, un charmant couple qui dispose d’un camp de yourte en bordure du village à quelques centaines de mètres des lieux de festivités. Nous participons à la vie de famille : préparation des repas à base de lait et de viande de yacks, jeux plein air avec les enfants, coupe du bois, promenades dans la steppe aux alentours, moments de complicité avec les jeunes enfants curieux…Merci beaucoup pour leur accueil !
Naadam : jour 1. Plusieurs heures de cérémonies d’ouverture très colorées, des discours, des chants, des défilés artistiques des jeunes sous le regard bienveillant des anciens. Les habits traditionnels se font concurrence pour le plaisir des locaux et des nombreux touristes internationaux venus spécialement pour l’occasion.
1ère épreuve : la course de cheval. Ce sont les enfants âgés de 8 à 14 ans qui participent à cette course mythique sur une distance époustouflante de 12 km. Tous aussi fiers les uns que les autres, ces jeunes cavaliers manient incroyablement leur monture du bout des doigts comme une extension de leur corps. Des centaines de chevaux dans un ballet éblouissant.
2ème épreuve : le tir à l’arc. L’épreuve consiste à viser un monticule de boite en métal à une distance de 75 mètres ! Concentration maximum dans son habit coloré, l’archer vise et perce le mur métallique d’une seule flèche sans broncher ! Un très beau spectacle auquel les femmes sont autorisées à participer depuis quelques années seulement. Tant mieux car le Naadam qui signifie jeux virils était exclusivement réservé aux hommes depuis sa création en 1207 par Gengis Khan, le père fondateur de la Mongolie.
3ème épreuve : la lutte mongole. Sûrement le sport le plus impressionnant puisque dépourvu d’accessoire. Chacun des combattants ne dispose que d’un simple slip renforcé et de manchettes raccordées dans le dos, bout de tissu très coloré bleu ou rouge. Le but consiste à obliger son adversaire à mettre un genou, le dos ou le postérieur au sol en utilisant n’importe lequel des mouvements traditionnels. Incroyable 😉
Le Naadam, c’est aussi l’occasion pour chacun de se parer de ses plus beaux vêtements. Les femmes, les hommes, les jeunes et les enfants, tous plus fiers les uns que les autres. De très beaux portraits réalisés dans une ambiance festive.
La suite des aventures de la Permaculture Family chez les éleveurs de yacks à l’Ouest de la Mongolie dans le prochain épisode.
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See you,
La Permaculture Family