#28# CHINE, exploration du Yunnan et 1ères impressions
Le 14 juin 2019
#28# CHINE, exploration du Yunnan et 1ères impressions
Nihao 😊
Certains vous diront que voyager en Chine sans assistance (guide, tour operator) relève de la folie. Nous tenterons donc de mettre à mal tous ces préjugés que nous avons autour de la Chine et des Chinois 😊.
Passés la frontière laotienne, à quelques mètres de là, nous arrivons devant le poste frontière chinois ultra moderne à reconnaissance faciale. Tous nos camarades chinois du bus couchette passent aisément le test ainsi que le scanner. Quant à nous, ça sera plus long ! En effet, la frontière terrestre de Boten n’est pas souvent empruntée par les étrangers et pour cause, pour l’obtention du visa à l’ambassade de Chine à Vientiane (comme pour celle de Paris), il faut montrer un billet d’avion aller-retour…sous-entendu que les étrangers ne sont pas censés rentrer par la terre…Bref, les douaniers, surpris de nous voir, sont déroutés car nos passeports ne sont pas reconnus par l’ordinateur. Une inspection minutieuse de chacun de nos documents commence au grand fichier électronique puis à la loupe. Enfin il faut répondre aux questions calmement via le traducteur du téléphone de l’agent qui ne parle pas anglais. Après quelques quiproquos (dûs aux erreurs de traduction), une interrogation sur la barbe de Stéphane qui a poussé très vite selon eux ! 😉 ! …on s’échange quelques sourires et nous sommes libérés 😊.
Nous remontons dans le bus couchette pour une nuit agitée à travers le Yunnan.
Kunming, la capitale du Yunnan
7h10 le bus nous dépose devant la gare routière de petite ville de Kunming au Nord Est du Yunnan avec 8 millions d’habitants tout de même ! Des autoroutes sur des rampes dans tous les sens à perte de vue !
Nous devons rejoindre un petit appartement en banlieue mais personne ne parle anglais malgré l’agitation autour du nous.
Etape 1 : le transport. Beaucoup de vrai-faux taxis, puis finalement en s’éloignant un peu, on finit par se comprendre avec un taxi sympathique qui est prêt à tenter l’aventure à travers les autoroutes de la ville jusqu’à notre hébergement téléguidé par le smartphone…Nous y arrivons sans encombre finalement 20 minutes plus tard.
Etape 2 : se loger. Nous sommes devant l’appartement mais il faut un code que notre hôte ne nous a toujours pas envoyer. Objectif : se connecter à la toile pour obtenir le fameux code. Après quelques explorations chez le gardien, un agent de la banque, une passante, c’est finalement dans une petite gargote qu’on obtient gentiment le wifi de l’épicier amusé.
Etape 3 : se nourrir. En bas de l’immeuble, nous faisons le tour des petites boutiques pour goûter à la cuisine chinoise…uniquement des produits sous plastique…puis finalement au détour d’une ruelle, nous tombons sur une cantine collective d’où sort une odeur délicieuse. Les cuisinières d’un certain âge nous accueillent avec un grand sourire mais la communication n’est pas aisée malgré la rigolade. On sort alors le guide de conversation puis une jeune chinoise vient à la rescousse avec son smartphone. Clic clac et voilà un grand plat en sauce au milieu de la table. Mission réussie 😊. On trempe tous en même temps nos baguettes dans la soupière. Du « feu » sort immédiatement de la bouche d’Esteban qui cherche désespérément de l’eau pour éteindre l’incendie !!! Dans l’euphorie collective, nous avions oublié de préciser sans piment 😉 détail qui a son importance ici en Chine où les épices sont reines ! Le personnel nous offre une bière locale pour le désagrément ! L’ambiance est bonne et nous y reviendrons le lendemain.
Nous passerons la journée dans le centre de Kunming avec la visite du temple Yuan Tong, un des plus vieux temples bouddhistes du monde. A l’entrée, le gardien nous fournit deux bougies et 3 bâtons d’encens à bruler devant le temple principal.
Au Green Lake Park, nous découvrons les groupes de danses traditionnelles au milieu des fleurs de lotus. De nombreux chinois nous abordent pour discuter et se prendre en photo avec nous. Nous déambulons dans les rues où pullulent les magasins de champignons de toutes sortes, ingrédient de base de la cuisine chinoise.
Nous avons réservé un billet de train sur internet. Il faut désormais le retirer au guichet de la gare principale de Kunming avant le départ. Toute une aventure de 45 minutes qui se termine à temps 😊. Pour couronner le tout, c’est le début d’un long we férié, celui des bateaux dragons, la gare est plus que noire de monde. Heureusement, tout le personnel reste zen et met tout en œuvre pour nous aider. Incroyable. Après passer, le contrôle d’entrée, le scanner, le contrôle des tickets pour le bâtiment principal puis celui pour l’accès au quai, nous voilà prêt à embarquer dans un train type TGV ultra moderne et ultra connecté…3h30 plus tard, nous voilà à Lijiang au Nord Est du Yunnan.
Lijiang et sa vielle ville au pied des montagnes enneigées du Dragon de Jade
4 heure de TGV chinois ultra moderne et ultra connecté à travers la campagne du Yunnan, nous voila à Lijiang !
Perdue à 2 500 mètres d’altitude dans le Yunnan, la ville de Lijiang a un passé riche en mixité ethnique. Déjà bien développée sous les Song, la région aurait ensuite accueilli un bon nombre de petits groupes minoritaires fuyant les invasions nordiques de Gengis Khan. C’est ici que serait apparu le peuple Naxi, il y a 1 400 ans. Lijiang, considérée comme le centre du pays naxi, accueille encore aujourd’hui une forte population de cette ethnie, même si cette dernière a aujourd’hui tendance à fuir le développement touristique de la ville. Mais Lijiang, ce n’est pas seulement le foyer du peuple Naxi, c’est aussi une région dont l’architecture a su justement allier les appartenances naxi à l’influence des Qing et des Ming dans un résultat exceptionnel. La vieille ville de Lijiang, de même que plusieurs sites et villages, sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco.
Tous les guides le disent, Lijiang est l’un des plus beaux endroits du Yunnan ! Son village traditionnel merveilleusement bien conservé au pied de la montagne enneigée (presque toute l’année, sommets à 5600 mètres !) du Dragon de Jade, apporte un petit air magique à la ville. Lorsque nous l’avons découvert, une phrase s’est imposée à nous : « oh…nous l’avons tellement rêvée et soudain la Chine est là sous nos yeux ! ». Au sein de la vieille ville, l’architecture traditionnelle et les paysages naturels se mêlent l’un à l’autre, et mystérieusement une impression de Moyen- Age se dégage. Lijiang est une petite retraite non loin de Shangri-la et du Tibet. Nous avons logé dans une petite pension merveilleuse où la gérante parlait anglais, pour la première fois, nous avons pu parler avec quelqu’un du pays ! Certes nous avons maintenant un excellent niveau de chinois – lu, écrit et parlé ! 😉- mais nous étions heureux de pouvoir parler anglais avec une chinoise. Elle nous a accompagné tout au long de notre séjour à Lijiang qui restera l’une des plus jolies villes ce tour du monde ! Nous avons adoré déambuler dans les ruelles à la rencontre des chanteuses, des blanchisseuses et des ombrelles multicolores. Merci Lijiang !
Bien sûr, la ville possède son temple tout là-haut sur la colline : le Palais des Mu. Le clan des Mu, issu de la seigneurie naxi locale, administra Lijiang pendant des siècles d’abord, sous l’autorité des Ming ensuite, sous celle des Qing. Ce complexe moderne retrace fidèlement l’ancienne cité du pouvoir des Mu. Le palais que nous avons visité est adossé à une colline au cœur de la vieille ville de Lijiang. Le complexe possède d’importantes structures en bois minutieusement décorées. Le palais d’origine couvrait deux fois la superficie actuelle, et fut construit avec tant de fastes qu’on le comparait à la Cité interdite de Pékin que nous visiterons plus tard. Ce n’est pas rien !
Lijiang est la ville où nous avons fêté les 40 ans de Stef, soirée mémorable dans un restaurant où tout un groupe de garçons très sympas et accueillants nous ont offert des bières locales ! Moment humain et génial au cours duquel nous avons pleinement ressenti la bienveillance du peuple chinois à notre égard. Merci à ces amis d’avoir fait des 40 ans de Stef, un souvenir inoubliable 😊.
La légendaire randonnée des Gorges du Saut du Tigre
De Lijiang, un mini bus nous dépose 3 heures plus tard dans le village de Qiaotou. Après s’être acquitté de la taxe d’entrée dans le parc national, nous entamons la fameuse randonnée des Gorges du Saut du Tigre, les gorges les plus profondes du monde avec plus de 3900 mètres de profondeur.
Les gorges du Saut du Tigre s’étale sur un peu plus de 16 km entre les deux sommets du Yulong Xue Shan (5 596 m) et du Haba Xue Shan (5 396 m). Avec un dénivelé de 900 mètres, les gorges sont formées par de nombreuses rapides encadrées parfois par des falaises de 2000 mètres. Elles comptent parmi les plus profondes du monde.
Il existe deux possibilités pour traverser les gorges : un sentier qui longe le haut des falaises et une route (maintenant goudronnée) qui traverse les gorges à mi-hauteur. Bien sûr, c’est la première solution qui a le plus d’intérêt : c’est donc celle-ci que nous avons choisie. Ce sentier nous a offert des points de vue magnifiques sur les gorges tout du long de nos deux jours de randonnée. La rivière que nous longée à flanc de montagne est particulièrement impressionnante et si l’on est sujet au vertige, elle semble même dangereuse.
900 mètres de dénivelé ! C’est moins que nos autres randonnées ! Alors, nous nous sommes dit ok, c’est faisable ! Mais dès la première heure, les choses se sont corsées (surtout pour Alexa !). La première côte est fatale, hyper raide. Alexa « j’avance tout doucement, heureusement le paysage est dingue, sublime, émue par la beauté des lieux, je remercie la nature et j’avance sans broncher ! » « La souffrance de l’ascension est à la hauteur du charme enivrant des montagnes. Louis, Esteban et Stef sont loin devant moi et avalent les kilomètres comme si de rien était ! Mais ils ralentissent au passage des 28 lacets. La côte extrêmement abrupte les freine ! Plus de deux heures à gravir des pierres dans la poussière ! Le guide de la Chine nous avait mis en garde : « Soyez prudents et ne prenez pas cette randonnée à la légère ; elle est difficile, même pour les plus sportifs, et met les genoux à rude épreuve… ». Nous n’avançons pas aussi vite que prévu alors il nous faut changer nos plans, nous dormirons dans un autre village. Cette randonnée est bien plus difficile que ce que nous imaginions mais nous sommes exaltés et heureux. Avant d’aller dormir nous montons sur le toit de la Guest house et contemplons médusés le soleil qui se couche sur les pics enneigés. Plus tard en nous endormant, nous serons bercés par les eaux grondantes du fleuve qui s’agitent à des centaines de mètres en contrebas.
Réveil 6H et départ 7H ; ce deuxième jour de randonnée s’est avéré extrêmement coriace ! Nous marchons à flanc de falaise, à plus de 2 700 mètres de hauteur, pas question de se laisser envahir par la peur ou le vertige, il faut avancer. Alexa « A un moment le sentier se resserrait tellement que je sentais le sol s’effriter sous mes pas. Je ne voulais plus avancer !! Dans le même temps lorsque je voyais Louis et Esteban s’élancer sur le chemin, je me suis dit qu’il fallait continuer ! »
Stef et moi savions que plusieurs personnes dont des touristes avaient péri dans les gorges du tigre ces dernières années mais nous avions envie de faire ce sacré trek ! Prendre sur soi, travailler son mental, dépasser ses limites et par-dessus tout transmettre notre amour de la marche à nos garçons ! Esteban et Louis peuvent être fiers d’eux, ils sont allés tout au bout du trek ! Avec leur papa, ils sont même descendus tout en bas dans les gorges (45 minutes de descente vertigineuse).
Arrivés en bas, ils ont le privilège de contempler l’objet du trek : le fameux « rocher du saut du tigre », C’est le nom légendaire des gorges. Un tigre aurait franchi d’un bond le Yangzi pour échapper à un chasseur au niveau le plus étroit du fleuve. Pour remonter, ils ont dû empreinter les légendaires échelles artisanales vertigineuses de 20 mètres, accrochées à la verticale à flanc de falaise (sans sécurité) ! Je précise ici que peu de touristes sont descendus tout en bas des gorges ce jour-là. Et pour cause, tout le monde était exténué ! Mes fils et mon mari l’ont fait en à peine 1H30 (aller-retour, 500 mètres de dénivelé). C’est un véritable exploit physique, ils peuvent être fiers d’eux !
Lac Lugu à 2685 m. d’altitude
5 heures de mini bus pour rejoindre le Lac Lugu depuis Lijiang : une destination touristique prisée des Chinois. Et pour cause : un lac bleu azur cerné d’une forêt luxuriante.
Le temps est paisible sur les bords du lac et dans les maisons bulles qui ont poussées récemment. L’heure est à la contemplation au temple mais aussi aux devoirs Kerlann que les enfants doivent terminer dans les temps ! Il ne reste plus qu’une semaine de cours pour boucler l’année. Dernière ligne droite.
C’est toujours et encore l’occasion de lié des contacts avec les chinois qui nous prennent en charge du bout en bout. A chaque fois que l’on demande quelque chose, ils tiennent à aller jusqu’au bout de l’objectif même si cela doit durer plusieurs heures comme la gentille boulangère branchée qui nous a bien aidé dans nos démarches quotidiennes : traduction, manger du porc pas trop épicé, réserver un taxi pour notre prochaine étape,…
C’était aussi l’occasion de déguster les différents thés du Yunnan dont le célèbre thé Pu’er. C’est toute une cérémonie qui est prise très au sérieux avec un enchainement d’actions bien précises toujours respecté à la lettre. Les enfants ont beaucoup apprécié la cérémonie comme les thés sans sucre comme les puristes 😊.
La suite des aventures de la Permaculture Family en Chine vers le Nord dans le prochain épisode.
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See you,
La Permaculture Family
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